La figure du poète maudit

Documents complémentaires: le corpus sur le poète Baudelaire.

Réponse à la question: quelle figure du poète révèle ce corpus?

On dit souvent que le poète est un marginal, un être à part, qui, en maniant le langage pour créer ses oeuvres, fait preuve d'imagination et d'originalité. Les Romantiques ont insisté sur son isolement dans la société. Nous nous appuierons sur quatre documents, à savoir: Bénédiction (doc.A), un extrait du poème liminaire des "Fleurs du Mal", Le Fou et la Vénus(doc.B), poème en prose de Baudelaire, un dessin de Delacroix(doc.C), " Le Tasse dans la prison des fous ", accompagné d'un commentaire de Baudelaire, pour nous interroger sur la figure du poète telle qu'elle nous apparaît dans ce corpus. Nous verrons d'abord que le poète est présenté comme un être à part, un poète maudit ,sujet à des railleries, et ensuite, nous nous intéresserons à ses aspirations et à ses états d'âme.

C'est un être marginal et rejeté qui nous apparaît dans les trois documents. Le poète se révèle indirectement à travers un discours qu'il attribue à sa mère, dans le document A, Bénédiction , à travers la représentation allégorique du poète en fou du roi, (doc.B) ou à travers la représentation picturale du poète italien, Le Tasse. Le poète se présente ironiquement comme une « Bénédiction » du ciel pour sa mère qui le maudit comme son « expiation » et le traite de « monstre rabougri », d' « instrument maudit » né par « un décret des puissances suprêmes ». Le poète se décrit comme né sous le signe d'une malédiction qui fait de lui un être indésirable. Il se dépeint péjorativement comme" un infâme rejeton", comme une « dérision » et se dénigre, se disant: « un de ces bouffons volontaires chargé de faire rire », « inférieur au plus imparfait des animaux »(doc.B). Par comparaison, il s'assimile à un fou du roi ridicule (doc.B). Cette image du fou est reprise de façon plus grave à travers la représentation du poète italien, Le Tasse, interné dans un asile (doc.C). Baudelaire semble s'identifier à lui, d'après son quatrain qui commente le dessin. Le poète est à l'isolement dans un "cachot", mis à l'écart des autres qui le considèrent avec une curiosité hébétée.

Le poète paraît souffrir de solitude et d'un manque d'amour :"Le poète apparaît en ce monde ennuyé"(doc.A), "être affligé","je suis le dernier et le plus solitaire des humains, privé d'amour et d'amitié"(doc.B), objet de "haine" pour "sa mère"(doc.A), il se dénigre et "fait rire" (doc.B). Il sent le mépris des autres envers lui. De plus, Le Tasse foule au pied un manuscrit: ses écrits? Est-il insatisfait de ses oeuvres ?Son regard reflète sa pensée qui s'abîme dans la chute vertigineuse des tourments de l'âme. En cela, il ressemble au poète dans Le Fou et la Vénus, " fait pour comprendre et sentir l'immortelle beauté ", qu'il n'arrive cependant pas à atteindre, ce que Baudelaire suggère à travers l'allégorie de la statue de Vénus, déesse de l'amour et de la beauté. Le poète,

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