La femme gelée / Annie Ernaux

3- À la suite de votre lecture de La femme gelée, vous répondrez dans un devoir organisé

(Introduction/développement/conclusion) à la question suivante : Quelle image de femme du XXème siècle ce roman nous livre-t-il ?

La femme gelée écrit en 1981 par Annie Ernaux est un roman largement autobiographique décrivant le quotidien d’une petite fille jusqu’à l’âge adulte dans les années 60. La narratrice relate   la construction de son identité féminine prise entre ses aspirations et les contraintes sociales et psychologiques qui la poussent petit à petit à renoncer et entrer dans le modèle attendu de la femme à cette époque. 

A la lecture de ce roman on découvre, à travers la vie de son héroïne, les limites de l’émancipation féminine qui vient s’opposer à l’image de la femme véhiculée à cette époque. Nous pouvons donc nous interroger sur l’image de la femme du XXème siècle que nous propose ce roman.

Nous verrons dans un premier temps l’image idéale et égalitaire de cette époque puis la réalité quotidienne pour enfin aborder comment le poids cette réalité résiste dans les mentalités.

Les années 60-70 font partie d’une époque où l’idéal se porte vers l’émancipation féminine. En effet les femmes ont obtenu à cette période le droit de vote, le droit de travailler sans l’autorisation de leur mari, d’avoir un compte bancaire, le droit à la contraception. On tend vers une égalité hommes femmes.

Dans le roman, la jeune femme mariée à un étudiant en droit partage avec lui les théories idéales sur l’égalité des sexes de l’époque. La première description du couple est très positive, ils travaillent ensemble. Le mari a un discours égalitaire, il encourage sa femme à poursuivre ses études. Ils font la cuisine ensemble.

IL existe donc un couple modèle où la femme est l’égale de l’homme, mais la réalité se révèle bien différente.

En effet, cet idéal se fissure dans la réalité du quotidien et très vite les impératifs de l’homme deviennent prioritaires par rapport à ceux de sa femme. On assite a des écarts entre son discours égalitaire et ses « excuses » pour ne pas s’occuper des tâches ménagères « j’ai oublié d’essuyer la vaisselle », « non, mais tu m’imagines avec un tablier ».  D’un autre côté, lorsque la jeune femme regarde, autour d’elle, comment les autres femmes se comportent, elle constate qu’elles semblent ravies de tout mener à la fois et qu’elles s’épanouissent dans cette image de la femme qui réussit à tout gérer dans sa vie professionnelle et familiale : « La plénitude des femmes mariées »

Du point de vue de la société, la vraie réussite pour la femme c’est de pouvoir être une bonne épouse et une bonne mère de famille, qui va tout faire pour que le mari, qui ramène l’essentiel de l’argent à la maison, puisse se reposer lorsqu’il rentre, qu’il ne soit pas dérangé par les enfants et qu’il ait plaisir à rentrer dans une maison propre et à manger des bons petits plats. Cet autre idéal est fortement véhiculé dans la presse féminine, dans les publicités, avec l’essor de tout l’électroménager qui vante sans arrêt le gain de temps pour la femme et qui va l’aider à tout concilier « L'un des deux se lève, arrête la flamme sous la cocotte […] en se demandant où il en était resté. Moi. ». (Pub cocote minute donnée dans le dossier).

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