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La cour selon Jean de la Fontaine

Dissertation : La cour selon Jean de la Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2021  •  Dissertation  •  2 034 Mots (9 Pages)  •  1 338 Vues

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O.E 2 Imagination et pensée : « Fables : Livres VII à XI » Jean de La Fontaine : Dissertation

Sujet : Par la fiction des « Fables », La Fontaine sait faire percevoir la vigueur des vices, la dureté des caractères, la gravité des dangers, bref les aguets de la cour, mais aussi la qualité de cette impitoyable école de grandeur, de sagesse et d'esprit

Jean de la fontaine est un apologiste du XVIIe siècle ayant eu une immense renommée de son époque jusqu’à nos jours en grande partie grâce à ses fables à caractères anthropomorphiques. Cet anthropomorphisme est présent dans une très grande partie de son œuvre et est présente afin de déjouer la censure car cela lui permet de critiquer plus ou moins ouvertement le système politique de l’époque. La totalité de ses « Fables » ont été publiées en douze livres, mais à intervalle de dix ans. Les livres VII à XI, qui feront l’objet de ce développement ont été publiés en 1678. Comment, La Fontaine arrive-t-il à faire l’éloge des défauts de la cour et glorifier ses qualités tout en respectant son désir d’instruire et plaire ? Le plan à adopter afin de répondra à cela est un plan dialectique. Tout d’abord, à une première lecture des Fables, Nous remarquons que Le fabuliste se sert de l’anthropomorphisme afin de critiquer le système politique et la cour du roi puis, en dépit de ses critiques La Fontaine arrive à tout de même à glorifier ses qualités. Pour finir, nous tireront de ce paradoxe la manière dont La Fontaine arrive à instruire et plaire.

        Dans les « Fables », Jean de La Fontaine se permet maintes fois de faire une critique négative de la cour et du roi. Tout d’abord, on observe que Jean de La Fontaine met souvent en évidence les vices, la dureté des caractères et la gravité des dangers. En effet, dans pratiquement toutes les fables qui évoquent la cour, Le fabuliste montre comment les convives de la cour sont traités et la sévérité morale du roi. Dans la plupart de ces fables, le roi est vu comme un tyran sans pitié et les courtisans sont décrit comme de stupides soumis et suiveurs du roi, approuvant bêtement toutes ces décisions et prêts à tout pour plaire à leur majesté. La fable VI du livre VII « La cour du Lion » illustre parfaitement ces idées. En effet, lorsque l’ours fait une ridicule grimace au Lion, le roi se montre impitoyable.             « Sa grimace déplut. Le Monarque irrité / L’envoya chez Pluton faire le dégoûté. / Le singe approuva fort cette sévérité ; / Et flatteur excessif il loua la colère, ». Ces vers montrent plusieurs sujets évoqués précédemment comme la dureté des caractères, la gravité des dangers et les vices de la cour. Ici, une stupide grimace de l’ours constitue pour le roi un affront tel que l’ours est envoyé en enfer révélant alors une sévérité particulièrement abusive grâce à l’hyperbole associée à l’enfer. De plus, Le singe, habituellement considéré comme un animal stupide est placé aux côtés du roi approuvant bêtement ses moindres décisions révélant alors les vices de la cour. Ces éléments constituent alors ici un point de vue clairement prononcé de la cour.

        De plus, tout au long de son ouvrage, Jean de La Fontaine, fait du principal trait de caractère du roi une impatience le menant alors à ordonner et attendant de ses courtisans d’importantes tâches. En effet, dès que le lion est présenté comme roi, on observe que celui-ci est particulièrement impatient et exigeant par rapport aux tâches qu’il donne à ses serviteurs. Dans « Les obsèques de la Lionne », « La cour du Lion » ou encore « Le Lion », Le roi exige alors à ce que tout ce qu’il souhaite doit être réalisé dans les moindres délais ou sinon les courtisans en payent de leur peau en général. L’amorce de la morale de la fable « Le Lion » est un parfait exemple des sévères attentes de la cour. « Jetez-lui promptement sous la griffe un mouton : / S’il n’en est pas content, jetez-en davantage. / Joignez-y quelque bœuf : choisissez pour ce don / Le plus gras du pâturage ». Ces quatre vers forment alors une gradation des attentes du roi en fonction de ce que peuvent lui proposer les courtisans. On remarque que l’appétit du roi est presque sans limite en raison de la mesure dans laquelle le lion réclame sa nourriture. De plus, en dépit de la quantité gigantesque réclamée par le roi, Jean de La Fontaine explique que celui-ci ne se contente pas de manger tout ce qui lui passe sous la main. Il demande à ces sujets de lui offrir le meilleur de leur bétail, accentué par le superlatif « le plus gras » montrant alors à quel point le roi est exigeant. Selon Jean de La Fontaine, la cour du roi est la scène des plus grands hypocrites et est une impitoyable école de grandeur. Cependant, Jean de La Fontaine, parvient également à lui trouver des qualités

        En dépit de cette énumération de tous les défauts de la cour, Jean de La Fontaine arrive cependant à faire parvenir au lecteur des points positifs. Tout d’abord, dans l’image d’impitoyable école de grandeur que donne Jean de La Fontaine de la cour, se cache des éléments montrant les qualités de cette institution. En effet, mais certes sur un plan secondaire, Jean de La Fontaine montre que, malgré cette image péjorative, le roi mérite sa place à la tête de son royaume. La première fable du livre IX,  « Le Lion », écrite à l’honneur du roi, permet au lecteur de se rendre compte du rôle du roi et de son influence. Afin de mettre en Valeur le roi, le fabuliste écrit : « Apaisez le Lion : seul il passe en      puissance / Ce monde d’alliés vivant sur notre bien : / le roi en a trois qui ne lui coûte rien, / Son courage, sa force et sa vigilance. Ces vers permettent au lecteur que même si le roi reste impitoyable, il n’en est pas moins déterminé et a les compétences requises afin de s’occuper de son royaume. Ces valeurs sont écrites sous forme d’énumération afin de mettre en valeur à quel point le lion est un animal puissant et naturellement supérieur aux autres. De plus par « seul », Jean de La Fontaine montre que le roi est arrivé à ses fins par lui-même et explique donc pourquoi le roi est si indifférent tant à l’avis des banaux courtisans. Donc, si le roi peut se montrer intéressant, qu’en est-il des courtisans ?

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