Commentaire de texte de "La Cour du Lion" de Jean de La Fontaine

Dans ce commentaire, nous allons étudier « La Cour du Lion », fable extraite du Livre VII des Fables, écrit par Jean de La Fontaine (1621-1695) en 1678. Le célèbre fabuliste français du XVIIème siècle a évolué sous le règne de Louis XIV, Le Roi Soleil. La Fontaine, tout comme Molière, appartenaient à la période du Clacissisme, l’Art de la Raison et de la Bienséance. Tous deux dénonçaient les mœurs de la société. Nous allons donc étudier la manière dont cette fable délivre une critique de la monarchie. Tout d’abord, nous allons voir que le fabuliste écrivait des récits plaisants puis nous allons remarquer une satire de la cour.

Les fables, étant, en premier lieu, destinées aux enfants afin de parfaire leur éducation, La Fontaine utilisait des animaux pour représenter les personnages de la cour. Nous avons donc, dans une grande majorité de ses œuvres, une métaphore filée. Ici, le roi est représenté par un lion, animal puissant, nous le voyons tout au long de la fable avec « Sa Majesté Lionne » au vers 1 et « Ce Monseigneur du Lion »au vers 26.

Dans ce récit, nous remarquons différents types de vers. Nous avons des alexandrins aux vers 1, 15, 16 etc, nous avons également des octosyllabes à partir du vers 3. Cette fable est hétérométrique. Ces variations donnent un rythme au récit.

Nous pouvons également remarquer que La Fontaine utilisaient des rimes variées. Ici, nous avons des rimes croisées (ABAB) des vers 3 à 6, des rimes suivies (AABB) entre les vers 10 et 13, mais également des rimes embrassées (ABBA) au niveau des vers 28 à 31. Les rimes permettent de rendre le texte mélodieux.

Le fabuliste fait régulièrement référence aux dieux antiques et aux empereurs romains. Ici, il nomme « Pluton », dieux des morts dans la mythologie gréco-romaine, au vers 19. Il compare également le Lion à « Caligula » au vers 27, qui est un empereur romain réputé pour sa grande cruauté. Ce procédé était très fréquent au XVIIème siècle.

Après avoir vu que la fable était un récit plaisant, nous allons montrer qu’elle est également une satire de la cour.

Les métaphores utilisées par La Fontaine lui permettent également d’éviter la censure. Il ne critique pas ouvertement la société du XVIIème siècle car il risquerait de graves punitions. Mais en passant par des animaux, le Roi n’a aucun moyen de prouver que le fabuliste parle de sa cour.

Dans cette fable, le roi est mis en avant, « Sa Majesté Lionne » a convié ses vassaux afin de mettre en valeur sa puissance par rapport à eux. Nous pouvons le prouver dans l’extrait suivant « Le Prince à ses sujets étalait sa puissance » au vers 13.

Cependant, son intransigeance est également mise en avant. En effet, le Roi tue un de ses sujets « L’envoya chez Pluton faire le dégoûté » au vers 19. Il est comparé à un empereur tyrannique au vers 27 avec « fut parent de Caligula ». Il nous est donc montré deux aspects de la personnalité du Lion.

La fable est un apologue, elle a pour but de donner une leçon. Ici, la morale est explicite. Elle nous est donnée aux vers 34 à 36. Elle dit que si l’on veut être acceptés par le Roi, il faut être ni trop flatteur, « fade adulateur », ni trop franche, « parleur trop sincère », au vers 35. Il est préférable

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