Analyse linéraire : De la cour, Jean De La Bruyère
Fiche de lecture : Analyse linéraire : De la cour, Jean De La Bruyère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maiwenn44 • 23 Juin 2022 • Fiche de lecture • 817 Mots (4 Pages) • 358 Vues
Projet de lecture (problématique)
En quoi cette remarque de La Bruyère peut-elle se lire comme un guide pour le courtisan avide de renommée ?
Mouvement 1 (lignes 1 à 4) : exposition de la thèse
« ensevelir » : expression métaphorique mettant en avant l’acte de dissimulation. Cet homme de la cour, personnage sans nom (il pourrait être n’importe qui) à l’obligation de masquer, faire disparaître son identité afin d’en créer une autre plus prestigieuse. Telle est l’idée que le narrateur expose (sa thèse)
« Doit l’ensevelir » : il s’agit d’un devoir. Cela est de l’ordre de l’obligation. Il n’y aurait pas d’autre alternative pour un courtisan qui ne serait pas né dans une famille ayant une grande renommée.
Transition vers le mouvement 2
L’injonction « il doit » est répétée à la ligne suivante : « il doit alors insinuer ». On observe après cela une multiplication des verbes à l’infinitif. Le ton injonctif se prolonge jusqu’à la fin de la phrase. Phrase d’ailleurs très longue = énumération de conseils voire de commandements.
Mouvement 2 (lignes 4 à 14) : Des règles à suivre
« il doit tenir aux Princes lorrains, aux Rohans, aux Chastillons, aux Montmorencis, et, s’il se peut, aux princes du sang » : énumération de grandes familles. Cette énumération suit le principe de la gradation : les noms sont de plus en plus prestigieux.
Le même principe régit le deuxième commandement concernant les « ducs », « cardinaux » et « ministres ».
« Faire entrer dans toutes les conversations ses aïeuls paternels et maternels » : le pronom totalisant « toutes » indique que ce courtisan ne doit pas déroger à cette règle. Le but est de valoriser l’arbre généalogique et surtout faire en sorte que cela soit connu de tous.
« Et y trouver place pour l’oriflamme et pour les croisades » : une oriflamme est une bannière. A l’époque de La Bruyère, l’oriflamme désigne l’enseigne féodale de l’abbaye de Saint-Denis adoptée par les Rois de France du XII au XVe siècle, soit durant le temps des croisades. Par conséquent, l’auteur encourage le courtisan ambitieux à parler de ces « prestigieux » ancêtres en incluant les faits d’armes réalisés durant la période des croisades, événement militaire également prestigieux.
Toujours dans le domaine de la généalogie : « avoir des salles parées d’arbres généalogiques […] et des alliés de ses ancêtres » : l’idée est redondante, à savoir qu’il faut faire un étalage de sa famille, bien qu’elle soit factice. C’est une véritable démonstration presque une obsession afin que le mensonge devienne réalité. Si l’on observe bien l’enchaînement des conseils, on bascule de la démonstration orale (par la conversation) à la démonstration figurée (par la production d’arbres généalogique et de tableaux). On donne corps au mensonge.
« Se piquer d’avoir un ancien château à tourelles, à créneaux et à mâchecoulis » : « se piquer »
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