La Fontaine, le pouvoir des fables

        La Fontaine, dans certaines œuvres comme  « Le Pouvoir des Fables », remet en cause ironiquement la fable en la nommant de simple « conte  vulgaire » et fait semblant d’avoir une mauvaise image de la fable, ainsi que de l’apologue en lui-même : « La qualité d’ambassadeur /Peut-elle s’abaisser à des contes vulgaires ? ». Ces 2 vers ironiques ne montrent-ils pas que l’imagination que provoque l’apologue est une source de divertissement pour le lecteur et comment ce caractère divertissant est mis au service d’une réflexion du lecteur sur la condition humaine et l’homme en général.  Dans une première partie, nous verrons en quoi les apologues sont des récits divertissants pour le lecteur, puis dans une seconde partie, nous parlerons du coté didactique de l’apologue et en quoi le divertissement du lecteur crée une réflexion sociale sur la condition humaine.

        Les apologues sont des récits divertissants pour le lecteur car ils prennent place, le plus souvent, dans un univers merveilleux, stéréotypé et humoristique : le lecteur prend plaisir à reconnaître des personnages ou des situations connues, souvent comiques.  Le côté merveilleux de l’apologue rend le récit amusant et distrayant pour le lecteur, lui rappelant un peu le monde des enfants. L’apologue peut aussi parfois mettre en scène des événements surnaturels comme nous l’a montré La Fontaine avec les livres 7 à 11 des fables : « Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,... ». Jean de La Fontaine utilise des animaux pour représenter ses personnages. Cela donne alors une ambiance distrayante et détendue du texte. Chaque animal a toujours un caractère unique comme par exemple le lion qui représente la puissance, tandis que le renard représente la ruse et l’âne le pauvre etc... Ceci donne donc un aspect amusant du texte pour les enfants, autant que pour les plus âgés qui s’intéressent plus à quel personnage de la société cet animal fait référence. De plus, le narrateur va quelques fois faire des interventions en plein milieu du récit pour donner son avis de manière comique, comme dans « Les Obsèques de la Lionne : «  Peuple caméléon, peuple singe du maître, / On dirait qu'un esprit anime mille corps ; / C'est bien là que les gens sont de simples ressorts » . Cette intervention, qui a lieu au milieu du récit, met un terme temporaire au récit et laisse place pendant quelques vers, à un discours du narrateur qui contient des aspects comiques avec des comparaisons amusantes d’humains à des animaux : « Peuple caméléon... ». Cela donne également une tonalité comique pour les plus jeunes et satirique pour ceux qui le comprennent, ce qui n’empêche pas d’être humoristique.

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