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La Fontaine / Les fables

Commentaire de texte : La Fontaine / Les fables. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 239 Mots (5 Pages)  •  909 Vues

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Les[a] fables sont constituées d’un récit qui forme le corps et d’une moralité, nommée aussi l’âme et vise un enseignement. Dans l’avertissement au second recueil des Fables paru en 1678, La Fontaine évoque la variété dont il a dû user, les « enrichissements » et le développement des récits auxquels il a dû recourir. Le travail d’écriture semble ainsi avoir eu une importance toute particulière pour le fabuliste. D’ailleurs, dans sa dédicace à Madame de Montespan, il qualifie les fables de « jeux où [s]on esprit s’amuse ». On peut alors se demander si les fables ne sont que des écrits ludiques dans lesquels se déploie l’imagination du fabuliste. Les fables seraient-elles alors seulement un jeu pour la Fontaine[b] ? Peut-on vraiment tenir un tel propos sans méconnaître les deux visées de la fable : « placere et docere[c] » ? Nous[d] verrons dans un premier temps que les fables sont un plaisir pour l’esprit de La Fontaine. Puis nous montrerons qu’elles ne sauraient se limiter à des jeux et qu’elles sont sources d’enseignement pour enfin nous intéresser au plaisir éprouvé par le lecteur devant le jeu intellectuel proposé par le fabuliste à travers ses œuvres.

Dans un premier temps, nous pouvons affirmer que les récits contenus dans les fables sont des récits plaisants où l’esprit du fabuliste s’amuse. En effet, La Fontaine dans la préface du premier recueil des Fables, des livres I à VI déclare qu’« on ne trouvera pas ici l’élégance ni l’extrême brièveté qui rendent Phèdre recommandable » ; il poursuit en affirmant avoir voulu « égayer l’ouvrage » et « relev[er] le goût » de ces fables connues de tous. Le projet clairement énoncé de La Fontaine semble donc de donner à ses fables un caractère plaisant.

Tout d’abord, La Fontaine prend plaisir à nous présenter des personnages d’une grande variété. En effet, les personnages choisis permettent de donner de la diversité aux fables. Ils sont issus du monde humain, animalier ou naturel. La Fontaine utilise tout un bestiaire des plus variés présentant des animaux sauvages comme le Lion présent dans "La cour du Lion" ou "Les animaux malades de la pestes" au livre VII, des animaux domestiques dans "Les deux Coqs" au livre VII qui met en scène la rivalité de deux coqs pour la domination sur le poulailler, la défaite de l’un et la mort du vainqueur, emporté par un vautour alors qu’il manifeste sa victoire... A travers "Le Torrent et la Rivière", récit inspiré d'Abstemius, un humaniste italien du XVème siècle illustre un proverbe qu'on trouve déjà au XlVème siècle sous la forme "Il n'est pire eau que celle qui dort.", La Fontaine montre que "les gens sans bruit sont dangereux" de manière dynamique. Si le torrent fait beaucoup de bruit, il n'en est pas moins inoffensif pour le voyageur et son cheval, ce qui n'est nullement le cas de la Rivière qui cause leur perte. Tous ces personnages, éléments et animaux sont personnifiés, ils représentent les Hommes et leurs traits de caractère. De plus, il emploie des personnages humains : on peut ainsi lire dans "le Savetier et le Financier" au livre VIII les tourments liés à l'argent ; le Savetier qui empêchait le Financier de dormir par ses chants perd le sommeil du moment que ce dernier lui confie de l'argent. La Fontaine semble donc s’amuser par la diversité des personnages qu’il met en scène, tant par leur nature, que leur caractère.

Ensuite, La Fontaine ne se limite pas à un seul lieu pour ses nombreuses fables. Selon les différents personnages mis en scène et le contexte, il crée des cadres variés pour un effort d’originalité et de nouveauté. On peut par exemple citer au livre VII « La cour du Lion » où les animaux sont invités dans le palais du roi qui se révèle un antre à l’odeur immonde et que le fabuliste présente comme un charnier ou bien la fable « Le rat qui s’est retiré du monde » dans laquelle un rat s’est fait ermite dans un fromage. Dans certaines fables, La Fontaine nous transporte dans l’antiquité ; ainsi sommes-nous à Athènes dans « Le pouvoir des fables », dans laquelle le fabuliste fait allusion à Démade qui mit les Athéniens en garde contre Philippe de Macédoine d’abord en usant d’un discours sans effet, puis sous la forme d’un récit qui captiva son auditoire. De même, La Fontaine raconte l’histoire du philosophe grec du -V -IV siècle, Démocrite, dans la fable « Démocrite et les Abdéritains ». Ainsi, La Fontaine se plaît à inscrire ses fables dans une multitude de cadres, leur donnant ainsi un tour plaisant.

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