La Bruyère et les caractères
Dissertation : La Bruyère et les caractères. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fifivip92 • 23 Janvier 2022 • Dissertation • 1 105 Mots (5 Pages) • 3 209 Vues
Sujet : Dans les Caractères, la tradition théâtrale n’est pas loin, et l’on pourrait rapprocher l’œuvre de la Bruyère de celle de Molière. Dans quelle mesure est-il possible d’envisager les Caractères comme une œuvre théâtrale ?
-“Le peuple souvent a le plaisir de la tragédie ; il voit périr sur le théâtre du monde les personnages les plus odieux, qui ont fait le plus de mal dans diverses scènes, et qu’il a le plus hais.” affirme le moraliste la Bruyère dans le fragment 31 du livre “Des Biens de Fortune” (p.58). Le théâtre est une forme littéraire bien précise : il est ce que l'on appelle un genre et se distingue des deux autres grands genres, le roman et la poésie. Le terme « théâtre » vient du grec theôria qui signifie « action d'examiner ». Molière, comédien et dramaturge talentueux du XVIIème siècles, a pratiqué cet arc toute sa vie jusqu’à sa mort. Au XVIIe siècle les moralistes adoptent diverses stratégies pour dénoncer les travers humains et « instruire » les hommes. La bruyère, en mettant en lumière la comédie sociale de la cour de Louis XIV, rapproche son œuvre de celle de Molière. Il est donc nécessaire de se demander est-ce que les récits de la Bruyère peuvent être introduit dans une œuvre théâtrale. Pour répondre à cette question il est nécessaire de parler du théâtre de la société exploités par les deux auteurs, puis il convient d’étudier leurs similitudes qui peuvent encore rester dissemblable.
-Dans le fragment 15 du livre IX “Des Grands”, La Bruyère fait une critique ouverte du clergé. En effet dans ce fragment parle d’un certain Théophile qui souffrirait d’une maladie incurable. Nous découvrons par la suite que son nom veut dire “celui qui aime Dieu”, ce qui veut dire qu’il était un homme d’église venant du clergé. Sauf qu’au fil du texte nous apprenons que sa maladie n’était qu’une métaphore : il n’était que sous l’emprise d’une passion, celle de gouverner les Grands. C’est un individu qui, pour arriver à ses fins, néglige sa fonction première pour accéder à un plus haut rang. Sauf que dans ce contexte, nous assistons à une rupture dans la hiérarchie attendue. Pourtant, la société du XVIIème siècle repose sur un système social hérité de la féodalité et encore très hiérarchisé, mais dont les frontières ne sont pas si étanches. Nous pouvons remarquer une similitude dans le très célèbre Tartuffe de Molière. Le personnage Tartuffe joue la comédie de la fausse dévotion religieuse et l’hypocrite pour pouvoir arriver à ces fins : c’est à dire s’accaparer de tous les biens de son hôte ainsi que de sa femme, Dorine. Mais heureusement, il est à son tour piégé par celle-ci et démasqué. On assiste ici aussi à une tentative de hiérarchisation sociale. Les deux auteurs font de ce fait une critique du clergé ou des hommes d'Eglise en général. En décrivant le portrait de Théophile comme dans une pièce de théâtre, La Bruyère fait un portrait acerbe et corrosif des individus. Nous pouvons aussi observer ça dans Le bourgeois gentilhomme. Monsieur Jourdain est un riche bourgeois qui rêve devenir noble, c’est pourquoi il engage des maîtres (des professeurs) pour lui apprendre tout ce qu'un noble doit savoir selon lui. Lorsque Jourdain n'est pas là, ils se moquent de lui, disent qu'il n'est qu'un parvenu. Molière critique les professeurs que reçoit M. Jourdain. Il les
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