La Bruyère
Fiche de lecture : La Bruyère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Morgane Fruleux • 1 Février 2022 • Fiche de lecture • 1 280 Mots (6 Pages) • 382 Vues
SEQUENCE 1 / LL 2 REDIGEE
Introduction : Pour présenter l’auteur et l’œuvre : cf. LL1. Situer le passage étudié en LL2 : Le chapitre " De la cour " est composé de différentes formes littéraires (portraits, réflexions morales, proverbes, sentences…). Cette remarque, la 74ème, diffère du genre habituel du portrait car il s'agit de la description d'un ensemble de personnages.
Pb possible : en quoi ce texte est-il satirique ?
Il y a deux mouvements : la première partie, qui présente les gens de la cour, la seconde qui montre un moment particulier dans la vie de la cour, la cérémonie religieuse.
L’emploi du pronom personnel « on » (global et indéfini) instaure la distanciation qui permet d’échapper à la censure. La Bruyère utilise de nombreuses expressions qui soulignent la distance entre le locuteur et le pays dont il parle : "région", "chez eux", "pays" ou encore "cette contrée". Les verbes d’états : « sont », « se trouvent » et les nombreux adjectifs qualificatifs montrent bien que ce passage est descriptif. Les vieillards sont présentés de manière élogieuse à travers une énumération de trois adjectifs exprimant des qualités : « galants, polis et civils » ; on ne leur reconnaît aucun défaut, ce bref portrait est élogieux, laudatif.
La présentation des « jeunes gens » est à l’opposé de la première (antithèse), ils manquent d'éducation et de courtoisie. Il y est question des moeurs concernant les femmes, les repas, ou encore le vin. Le champ lexical très dense de la boisson, « s’enivre », « vin », « eaux de vie », « liqueur », « boire », traduit un aspect de cette débauche en faisant une allusion claire à l’alcoolisme, à une certaine déprave. Ils recherchent des sensations fortes et ont un comportement blasé qui fait que l'on peut les apparenter aux libertins. Des oppositions comme « sobre »/ « s'enivre » ou « insipide »/ « liqueurs les plus violentes » montrent que les jeunes gens sont essentiellement intéressés par les plaisirs des sens. On parle de " gens dont le goût est éteint " ; si l'on considère le goût comme le jugement, alors ils se trouvent à l'opposé du bon sens. Notons une hyperbole avec " boire de l'eau-forte ", car ce liquide est un acide employé dans les gravures Des hyperboles soulignent également ce caractère ; ils sont goinfres, ivrognes, intéressés par les femmes, prématurément vieillis et dégoûtés de tout, toujours à la recherche de débauches excessives.
Chaque catégorie est opposée : les vieillards ont une bonne éducation et les jeunes gens représentent la débauche ; les femmes et les hommes : Les femmes sont trop coquettes et les hommes dissimulent.
Le locuteur critique l'apparence confuse et artificielle des personnes qu'il rencontre. Ce sont tout d'abord les femmes avec leur maquillage outrancier souligné par les termes "artifices" et "peindre" et par une énumération : lèvres, joues, sourcils, épaules, qui souligne l'extension inattendue de ce maquillage. Le verbe "étalent" suivi de compléments (« gorge, bras, oreilles ») dénonce le manque de modestie et de pudeur. C'est une référence à la mode de l'époque, très décolletée. On note l'antithèse "déclin de leur beauté" et "rendre belles" qui vise à montrer que le résultat obtenu est l'opposé des attentes espérées parce qu'il (le résultat) manque de naturel. Pour les hommes c'est la même critique qui est formulée à savoir le manque de naturel dû au port des perruques. Le locuteur décrit une impression confuse, un manque de netteté, il utilise pour cela des négations et des termes dévalorisants. La Bruyère emploie de nombreuses périphrases comme si le locuteur était dans l'ignorance, comme s'il ne connaissait pas et ne comprenait pas le monde qui l'entoure ainsi "Une épaisseur de cheveux étrangers" désigne les perruques (« étrangers » car ces cheveux n’appartiennent pas à celui qui les porte). La description détaillée de celles-ci et de leurs effets attire l'attention sur l'occultation, le fait que les hommes se dissimulent, cachent leurs réactions, et donc aussi sur l'hypocrisie.
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