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LECTURE ANALYTIQUE ETIENNE DE LA BOETIE DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE

Commentaire de texte : LECTURE ANALYTIQUE ETIENNE DE LA BOETIE DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  990 Mots (4 Pages)  •  5 457 Vues

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  • Objet d’étude : La question de l’homme dans les genre de l’argumentation du XVIe siècle à nos jours.
  • Pbq   

LA 10 Etienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1574

Extrait p.5 « Or ce tyran (…) sèche et morte »

INTRODUCTION

La question de la gouvernance et plus particulièrement de la tyrannie a connu bien des développements littéraires.

Etienne de La Boétie, dans son Discours de la servitude volontaire, œuvre posthume en 1574, s’intéresse à son tour à cette question sous un angle nouveau puisqu’il s’intéresse au rôle du peuple dans la construction de la tyrannie.

Il a initialement posé le sujet de son discours, ce qui fut pour lui l’occasion de brosser un premier portrait du tyran : porteur de biens des vices, auteur de nombreuses cruautés et autres exactions. Il en vient alors à la responsabilité du peuple soumis.

------------------------------Lecture expressive de l’extrait------------------------------

Nous nous demanderons quelle stratégie argumentative ce passage met en œuvre pour appeler le peuple à l’insoumission.

Nous nous intéresserons dans un premier temps aux modalités de cette stratégie argumentative avant d’analyser comment elle invite implicitement le peuple à la désobéissance civile.

I-Une stratégie argumentative sure

Ainsi que le suggère le terme  « Discours » dans le titre, il s’agit pour La Boétie de défendre son point de vue original sur la question de la tyrannie et de démontrer comment elle se construit grâce au peuple soumis eux-mêmes.

  1. La Boétie s’appuie sur un discours fortement organisé

- Nourri de rhétoriques latines, l’humaniste La Boétie structure son propos sur le mode des auteurs antiques. Il élabore une stratégie argumentative sure fondée à la fois sur le logos, l’ethos et le pathos (recherche à faire)

- Pour se faire, l’auteur recourt d’abord à des phrases négatives : « pas besoin de le combattre ni de l’abattre » (l.1)

La Boétie veut démontrer que le tyran est en réalité plus faible qu’on ne le croit « il est défait de lui même (…) sa servitude » (l.1, 2)

La force du tyran lui est extérieure : c’est le peuple qui l’alimente.

- Les effets de balancement participent à la construction de cette argumentation. « Il ne s’agit pas de (…) mais de » (l.2, 3)

L’auteur utilise aussi des parallélismes de construction « Si pour (…) s’il n’est  » « Plus (…) plus » / « Plus (…) plus » (l.17, 18)

L’auteur utilise des phrases assertives (déclaratives) et le présent gnomique (de vérité générale) « ce sont donc les peuples eux-mêmes qui se laissent ou plutôt qui se font malmener » (l4, 5).

 On aura aussi une abondance des connecteurs logiques « Or » (l.1) « donc », « mais » qui jonchent le texte. On relève aussi le champ lexical de la soumission et de la liberté « tyran », « servitude », « servir », « le joug », « consent à son mal », « être libre  », « droit naturel », « la liberté ».

- Double oxymore « la vie amère », « la mort bienfaisante ».

L’ensemble de ces procédés participe à opposer deux points de vue : la situation actuelle de soumission versus affranchissement du peuple par la désobéissance possible.

2- L’art de la démonstration

Le discours extrêmement vivant donne à voir et à entendre la pensée de l’auteur :

- Le présentatif « c’est », « ce sont » (l.4, 5)  pour pointer du doigt les responsables.

- Le portrait du tyran donne à voir avec puissance la violence « plus les tyrans pillent, plus ils exigent », ajoutant à cela le champ lexical de la dévastation

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