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Jean Luc Lagarce

Fiche : Jean Luc Lagarce. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Février 2022  •  Fiche  •  1 386 Mots (6 Pages)  •  657 Vues

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Lecture linéaire 3 :  le conflit familial (première partie, scène 9)

Introduction :

Jean-Luc Lagarce est un dramaturge et un metteur en scène du 20ème siècle. Il vit d’abord en Franche-Comté puis monte sur Paris pour y créer une troupe de théatre. Il est reconnu de son vivant surtout pour son travail de metteur en scène, malgré ça il écrit une 20ène de pièces pas vraiment reconnues, et il finit par créer une maison d’édition. En 1990, il termine d’écrire « juste la fin du monde ». Cette pièce raconte l’histoire de l’annonce ou plutôt de la tentative d’annonce de la mort du personnage principale à sa famille.

Nous allons nous intéresser à la scène 9  de la 1er partie.

Situation de l’extrait :

Les retrouvailles entre Louis et sa famille sont marquées par une tension palpable et des hésitations flagrantes. Les personnages peinent à communiquer et le malaise perceptible est refréné par la politesse liée au retour de Louis. Les personnages ne se livrent qu’à demi-mot. Mais la fin du repas (et de la première partie) sonne comme un déclenchement de la crise familiale.

Problématique : en quoi cette fin de repas signe-t-elle d'impossibles retrouvailles ?

I. Une fin du repas qui s’étire : le calme apparent avant la tempête (v 1 à 6)

La scène commence dans une apparente atmosphère de paix, suggérée à travers les propos de la mère et de Catherine :

• La mère compare ce dimanche particulier aux autres dimanches (souvenir nostalgique peut-être de la famille au complet). L’expression elliptique « toujours été ainsi » insiste sur le caractère apparemment habituel de ce repas. Les adverbes « toujours » et « longtemps » et le verbe « dure » traduisent en tous cas un désir de tranquillité pour ce repas de dimanche après-midi. Idée d'un relâchement agréable : « on étend ses jambes » dit la mère ligne 3.  

 

• La banalité de la question très polie de Catherine (personnage qui respecte les conventions) qui propose du café va dans le même sens. L’adverbe « encore » sous-entend qu’on reprend du café, et que le repas se passe bien jusque-là.

• Pourtant, la question adressée implicitement par Catherine à Louis est le déclencheur de la crise :

◦ La réplique de Suzanne met en place une interrogative injonctive : « Tu vas le vouvoyer

[…] ils vont se vouvoyer ? Le premier signe de l’exaspération est là : La distance entre les

protagonistes n’est pas abolie. Les repères temporels « toute la vie » et « toujours » insistent sur

l’impatience de la jeune femme à voir disparaître les politesses embarrassées.

◦ Antoine par  le ton exclamatif et l’apostrophe  ligne 6 « Suzanne »  coupe la parole à sa sœur, ce qui déclenche une crise fraternelle.

II. La rivalité entre Suzanne et Antoine : le ton polémique (v. 8 à 25)

C’est entre le frère et la sœur que le conflit familial explose, dans une série de répliques aux nombres de vers équilibrés qui rappellent les conflits de la tragédie du XVIIe siècle :

• La réplique de Suzanne ligne 7 à 12 souligne à la fois sa colère et sa violence :

◦ Outre l’exclamation familière « Mais merde… fin ! », on note l’effet d’insistance lié au rythme

Ternaire du vers suivant. L’enchaînement de trois négations totales portant sur les verbes de parole « cause » et « parle » traduisent sa colère envers Antoine.

◦ Le glissement du pronom « tu » à « il » le désignant accentue encore cet effet de rejet.

◦ L’alternance des temps oscillant entre passé proche, présent et futur proche va dans le même

Sens : « il a fini… tu ne vas pas… je ne te demande… j’ai dit ? »

◦ Les allitérations de la dentale « t » dans « tout le temps, // tu ne vas pas t’occuper de moi tout le

temps »  soulignent encore la colère de Suzanne.

• La réponse d’Antoine ligne 14 à 18 n’est qu’un commentaire exaspéré de la réplique précédente et ne répond pas à ses reproches. Il réagit avec la même colère et en utilisant les mêmes ressorts :

◦ Le jeu sur les pronoms « Tu me parles » et « Elle veut avoir l’air » crée un effet de rejet assez

...

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