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Noce de Jean-Luc Lagarce "Je veux ma place"

Commentaire de texte : Noce de Jean-Luc Lagarce "Je veux ma place". Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Décembre 2016  •  Commentaire de texte  •  737 Mots (3 Pages)  •  1 000 Vues

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« Je veux ma place » : pathétiques efforts pour exister

Déception et aigreur

Page 21 ligne 91 : « dans la maison » : luxe écrasant « immense salle à manger, luxueuse et superbe, …pleine de gens très bien habillés », répétition des adjectifs mélioratifs lignes 109 et 111.

Déception : « nous aurions voulu » « nous aurions bien aimé » conditionnel passé 9l.95-96) : les personnages ne verront jamais les mariés. La mariée est ainsi dématérialisée par la périphrase qui la désigne «  la robe en taffetas blanc » lignes 105-106 : ils sont exclus des réjouissances.

Antithèse des adverbes : « remercier très platement » vs « un valet nous déclara durement »

Les personnages partent en quête de leur place à travers l’enfilade des salles : métaphore de la recherche de sa place dans cette société dont on est exclu «  au vu de notre allure » souligne le valet.
« grosse déception » : la fantasme de la noce s’efface devant une réalité cruelle, mais le père tente de se rassurer : «  nos places existent, qu’espérer de plus » (l.129-130)

Premières répliques des autres personnages : insistance sur leur volonté d’exister, chacun à leur manière, de refuser la frustration de ne pas être de la fête (retour en arrière) :

- La dame :  J’entendais la musique… « les flonflons de la fête »… « je veux ma place » l.229. rejet de la phrase toute faite « l’essentiel est de participer » : « qui a dit ça » (l.230)

- Le père : humilité servile : il ne cesse de s’excuser « platement » en espérant obtenir quelque chose. «  tout lui était bon, propice à l’humiliation » (l.182) :

- L’enfant joue son rôle d’enfant, « consciencieusement » l.141, elle poursuit la narration, elle souligne aussi le ridicule des parents l.202-205 : « triste vision pour une enfant de mon âge » :  « pardonnez-moi je vous en prie, pardonnez-moi d’exister » « demi-portion d’invité »

- Le monsieur : agit en fermant la fenêtre pour ne plus entendre la musique, qualifiée de « bruit » car symbole ostentatoire de l’amusement des autres dont il est exclu

- La femme : « J’étais dans la cuisine », « au sous-sol » (l 133-134), évincée de son emploi pour un personnel «  plus jeune, plus qualifié » (l.157) Elle insiste sur ses droits : l. 188, l. 224

- L’homme : « Je me suis mis à gueuler, gueuler, oui, je le répète » : refus de la privation « pas le droit » X 2 , frustration « Pourquoi eux, et pas moi ? »

Tous les personnages expriment leur douleur de ne pas être de la fête, leur décision de s’y inviter, même si leur entourage les prévient «  c’est de la folie », « cela ne sert à rien » (l.207-218), « mes enfants ne veulent pas me laisser partir. Je risaue qq chose » (l.227)

Le spectacle de l’existence

Ils s’habillent :

La femme : j’ai mis ma robe, donc…vieille robe…je voulais ma part du gâteau… « J’existe »

Le monsieur : « J’ai mis mon vieux costume…héritage ancestral »
Evocation cynique des relations entre les générations : passage de relais matérialiste : on se bat pour l’héritage « progéniture de vauriens…se disputant…à corps et à crs le costume familial » : « 
spectacle trop triste…terrible spectacle » de la nature humaine : annonce de la chute : l’homme prêt à tout pour prendre part au festin : c’est ce que donne à voir la pièce (spectacle vient de spectare : regarder)

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