Incendie de Nawal
Commentaire de texte : Incendie de Nawal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LAclass • 29 Juin 2016 • Commentaire de texte • 1 332 Mots (6 Pages) • 4 415 Vues
Introduction :
Le Liban, pays d’origine de Wajdi Mouawad, dramaturge libano québécois, est meurtri par la guerre Wajdi Mouawad s’inspire de l’histoire de son pays comme certains passages de la pièce en témoignent, et nous raconte dans sa pièce Incendies l’histoire tragique d’une famille : La mère Nawal s’est fait violé par son fils qu’elle avait abandonné des années auparavant et qui s’est retrouvé à travailler pour la milice. Ce dernier n’était pas au courant qu’il violait sa mère. Nawal a fini par tombé enceinte et à donner naissance à des jumeaux. Au début de la pièce, on nous annonce la mort de celle-ci. Elle a écrit un testament qu’elle demande au Notaire Hermile Lebel de remettre à ses enfants, qui refusent d’accomplir les volontés de leur mère prescrites dans cette lettre. Dans cet extrait de la scène 19, scène centrale de la pièce mais également avant dernière scène de la partie « Incendie de Nawal », Jeanne demande au Notaire de lui raconter le passé de sa mère : C’est le commencement d’un récit de massacre raconté d’une part par le notaire mais d’autre part par Nawal revenue sur scène. Ces deux récits ne sont pas pour autant ancrés dans la même époque. Nous nous sommes alors demandé quels étaient les enjeux de ces deux récits par ces deux personnages différents. Pour répondre à cela, nous étudierons dans un premier temps les caractéristiques de ces deux récits du massacre rapportés, puis nous montrerons que le lecteur (ou spectateur) vit par procuration le massacre vécu par Nawal. Enfin, dans une dernière et troisième partie nous analyserons les raisons de ce récit du massacre
I/ Deux récits différents.
Le récit du massacre vécu par Nawal est raconté par deux personnes : Nawal elle-même et le Notaire. Ce récit est raconté dans deux époques différentes : nous avons devant nous deux époques qui se superposent pour ainsi se mélanger et nous transporter des années en arrière afin de mieux comprendre le personnage de Nawal.
C’est tout d’abord Hermile Lebel qui commence à raconter ce récit.
1/ Récit raconté par Hermile Lebel.
La scène du massacre est racontée en premier par Hermile Lebel. Son récit est raconté dans la présent, et il s’adresse aux jumeaux, plus précisément à Jeanne qui lui à demander : « qu’est-ce qu’elle vous a dit » l.1
Il nous fait la description de la scène sans émotion apparente. Il raconte ce récit sur un ton monotone : il décrit, « Elle m’a dit que … » l.7, « un autobus est passé devant elle… » l.11 Sa description est certes monotone mais pas pour autant objective comme le suggère le point d’exclamation à la ligne 14 : « Bondé de monde ! » qui traduit le choc du notaire face à ces atrocités.
Son récit s’accélère ensuite : insiste (exclamation) : « Bondé de monde ! » + accumulation de verbes (participes passés) : « bloqué » l.17, « aspergé » l.17, « des hommes sont arrivés » l.16 « puis d’autres hommes » l.18 : création d’un sentiment d’exaltation.
Hermile Lebel utilise le temps du passé, notamment le passé composé pour nous raconté ce qui s’est passé : les actions ne sont pas finies elles ont toujours des répercussions sur le présent. En effet, tout au long de son récit, le notaire est coupé par les cris de Sawda : didascalies : « hurlant ») qui crie le nom de Nawal. Les répliques de Sawda coupent le récit de Hermile Lebel permettent de superposer les deux récits, supprimant ainsi la barrière spatio-temporelle entre passé et présent : nous retrouvons alors Nawal plus jeune qui nous fait le récit du massacre qu’elle vient de vivre. Son récit est d’abord destiné à Sawda mais également aux spectateurs qui la regardent
2/ Le récit de Nawal.
Le récit de Nawal qui vient de vivre ce massacre, permet d’avoir la parole d’un survivant, d’un témoin comme le montrent l’utilisation du « j e »(focalisation interne ) et du vocabulaire subjectif : « comme un fou » l.39, « vraiment » l.28.
C’est un récit plein d’émotions comme le montrent l’abondance de « ! » mais aussi de répétition : « d’un coup, d’un coup » qui montre que Nawal est encore sous le choc de l’action. Son récit émeut également le lecteur : des images sont horribles sont utilisées : « une femme essayait de sortir (…), les soldats lui ont tiré dessus. » l.31 , « la peau de l’enfant a fondu » l.35 .
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