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Il parut alors une beauté à la cour / la Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, 1678

Fiche : Il parut alors une beauté à la cour / la Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, 1678. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Mars 2022  •  Fiche  •  2 721 Mots (11 Pages)  •  1 207 Vues

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Etude linéaire n°6 : extrait de la Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, 1678 :« il parut alors une beauté à la cour… et d’en être aimée »p 29-30

La Princesse de Clèves est un roman de Madame de Lafayette paru anonymement en 1678 car le roman est un genre déconsidéré. Madame de Lafayette (1634-1693) est une romancière classique, de sensibilité jansénistes. Ce roman remporte immédiatement un grand succès car les lecteurs pensent que la Rochefoucauld et Jean de Segrais ont participé à l’écriture du roman. Ce roman est l’un des premiers roman d’analyse psychologique écrit en France. Madame de Lafayette anime à Paris son propre salon littéraire où l’on débat de la préciosité qui est un courant de pensée entre l’esthétique baroque et le classicisme. Le début du récit nous fait le tableau historique de la cour du roi d’Henri II avec le portrait du roi jusqu’à celui du duc de Nemours. Ces portraits laissent place à l’entrée fracassante de l’héroïne, Mademoiselle de Chartres. A cette occasion, son portrait est réduit au minimum pour laisser place à l’histoire de son éducation. Cet extrait arrive donc après la présentation des personnages de la cour, au début du récit dans le tome 1. Lecture du texte

Problématique et plan : Comment s’exprime le caractère exceptionnel de l’héroïne?                     I: L’apparition de l’héroïne à la cour, éléments de portraits ( 1ère phrase); II: transition qui évoque l’origine familiale de Mademoiselle de Chartres(phrases 2,3,4) ; III: Évocation de l’éducation de Mademoiselle de Chartres conduite par sa mère selon des principes originaux, particuliers et remarquables.(reste du texte)

I : Dans la 1ère phrase, il y a une description de l’atmosphère de la cour et des relations entre courtisans pour servir d’arrière-plan au développement de cette histoire afin d’essayer de mieux comprendre la rupture créée à la cour par l’extrême beauté de cette jeune fille et le mystère qui l’entoure. La distinction d’ordre esthétique ou bien la rupture s’opère sur un plan d’ordre moral et lié à la différence de comportements adoptés par cette jeune personne.

La tournure de la première personne est une tournure impersonnelle avec « il parut alors » qui donne l’impression d’une apparition magique ménagée par l’effet de cette tournure. On peut penser à l’apparition de personnages de contes comme Cendrillon dans les contes de Charles Perrault, qui fait un clin d’œil à la formule de conte « il était une fois ». On observe que le nom du personnage n’est pas encore prononcé, ce qui produit un effet de mystère quant à son identité. Et il ménage un horizon d’attente. C’est un procédé qui contribue à la dramatisation : qui est cette beauté et qui provoque tant d’admiration aux plus belles personnes de la cour (les courtisans). On peut voir qu’il y a des caractéristiques hyperboliques de la beauté, c’est un comble. Son portrait physique est reposé. Le terme « beauté » va être repris plus tard avec « une beauté parfaite » à la deuxième ligne, dans la même phrase. On est donc dans le domaine de l’hyperbole. Il y a une analyse sur le relevé du champ lexical de la vie, avec le terme « admiration », et le verbe « voir » qui arrive à la fin de la première phrase ce qui ouvre la curiosité du lecteur. Donc, il y a un effet d’éblouissement et il faudra attendre les lignes 301 pour assister à la rencontre entre l’héroïne et le vidame de Chartres pour apprendre qu’elle est caractérisée par « blancheur » […] cheveux blonds ». Il fut surpris de la grande beauté de Mademoiselle de Chartres et de ses cheveux blonds. Ce personnage apparaît dans une cour où l’exception est la règle, ce qui le rend d’autant plus exceptionnel. La narratrice a présenté au préalable la cour de Henri II comme un vivier de gens extrêmement beaux.

 

La deuxième phrase est une transition avec un rappelle l’origine familiale fortunée. On n’a toujours pas son nom. Le vidame de Chartres étant un des membres les plus influents de la cour ce qui ne lui parait donc pas tout à fait d’une étrangère pour la cour, elle a sa place. Il avait cité en avant les derniers parmi les personnes les plus importantes de la cour, parmi le duc de Nevers, père du prince de Clèves, le duc de Nemours, il est particulièrement bien entouré.

Il marque son importance dans la hiérarchie des courtisans. Madame de Lafayette construit son personnage très réfléchi, très mesuré, elle applique les grands respects du classicisme. Elle prépare l’arrivée de son héroïne comme dans un jeu d'échecs, un cadre délimité par les stratégies des conquêtes du pouvoir des personnages. Le dispositif narratif favorise la perception d’un destin, plus ou moins déjà tracé pour mademoiselle de Chartres qui va devenir une des grandes figures de la cour, dû à sa naissance et notamment à sa beauté. Son destin est donc déjà tracé. On ne peut pas s’empêcher de se rappeler des mots de la nourriture à propos du vidame de Chartres : « il était le seul signe d’être comparé au duc de Nemours ». C’est une idée qui est formulé de façon implicite, ils sont d'égale dignité, de même niveau, notamment quant à leur réputation. Le duc de Nemours est un séducteur. La Princesse de Clèves est innocente. La rencontre lors de la scène du bal va confirmer cette adéquation, cette correspondance de niveau dans la hiérarchie. On constate trois éléments qui concernent Mademoiselle de Chartres : il s’agit de la haute condition sociale, de sa beauté et ils viennent juste d’arriver à la cour. Ces éléments convergent pour poser la question suivante : Qui épousera-t-elle ?

 

Dans la troisième partie, on voit une présence féminine de sa mère fortement impliquée dans son éducation. Il s’agit de l’éducation morale d’une jeune fille par sa propre mère. On réalise que c’est une femme de lettre (auteur) qui va écrire sur l’éducation d’une jeune fille, donc la configuration est relativement nouvelle. C’est un dispositif, récit contenant des éléments qui pourraient être interpréter comme vaguement féministe. Il n’y a pas de critique de l’éducation à ce moment-là. D’ailleurs, l’expression « sous la conduite » renvoie au comportement de la mère. A partir de ce moment-là, cette courte présentation de Mademoiselle de Chartres va laisser place à la présentation de sa mère, présente jusque-là syntaxiquement comme complément, elle devient le sujet. On peut voir que le rythme de la phrase est ternaire. Elle est fortunée, vertueuse et méritante. La narratrice va donc enchaîner pour glisser vers le portrait de la mère.

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