Fiche BAC Français Moesta et errabunda
Fiche : Fiche BAC Français Moesta et errabunda. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar M_E_A_6 • 23 Octobre 2022 • Fiche • 2 801 Mots (12 Pages) • 452 Vues
Objet d'étude : la poésie.
Les Fleurs du mal (1857) Baudelaire
Analyse linéaire de Moesta et errabunda.
INTRODUCTION
Présentation générale. Titre, auteur, date, contexte de publication : Selon Yves Bonnefoy, poète
majeur du XXe, le recueil des Fleurs du mal (FDM) est « le maître-livre de notre poésie ». En effet, depuis sa 1e parution en 1857, qui a valu à Baudelaire un procès pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, les FDM a révolutionné la poésie en renouvelant les thèmes et en introduisant la modernité dans la tradition lyrique occidentale.
LECTURE A HAUTE VOIX DU TEXTE
Unité, thème et forme du passage . Composé de 6 quintils en alexandrins aux rimes croisées . Poème musical avec antépiphore (1er = dernier vers de chaque strophe).Moesta et errabuna est paru en 1855 dans la Revue des deux mondes et qui donc bien antérieur à l'organisation du recueil. Si Baudelaire le place dans Spleen et Idéal, c'est parce qu'il veut souligner l'impossibilité du départ vers un ailleurs (Idéal) et la tentation de tomber dans le Spleen. » Il est inscrit dans le projet des Fleurs du mal (qui explique son titre) : faire du beau avec l'évocation du laid [à relier avec la boue et l'or+ titre fleurs du mal]. Le poème reflète bien cette double tendance du poète à se diriger à la fois vers la fascination mélancolique pour le mal et le laid (le « spleen ») et à en dégager en s'élevant plus haut une Beauté transcendante, « idéale ».
Mouvement, découpage du texte.
Strophes 1 à 3: le thème du voyage, de l'ailleurs comme Idéal pour se détourner du Spleen du monde réel.
4° strophe FORTE RUPTURE: Abîme entre le monde réel et celui de l'Idéal : évocation nostalgique du paradis terrestre représenté par la jeunesse.
5° et 6° strophe Description du paradis perdu de l'enfance : quête de l'Idéal impossible?
Problématique : Il s'agit de voir comment le poème oscille entre spleen et Idéal grâce le thème de l'ailleurs (la boue et l'or).
Étude linéaire :
Etude du titre importante:
Moesta et errabunda vient du titre latin. Moestus: triste. Errabundus: errant. Au féminin. Celle qui se sent triste et exilée sur cette terre= les êtres sont soumis au Spleen , à l'image du poète rejeté et incompris par la société (cf "l'Albatros") . Le poète contemple ce même sentiment chez un être féminin singulier. Mais ce titre avec assonance en "a" pourrait être aussi un féminin pluriel (des choses tristes et vagabondes?). En tout les cas, thème de l'errance, quête d'un paradis perdu , d'un monde meilleur. Les 3 A dans ce titre éclatent et sont étouffées par les consonnes
(les T, les R, les B) 1e interprétation par le titre= la seule évasion est de partir dans le texte lui-même, la poésie. DONC La seule évasion serait-elle la création poétique? .
Strophes 1 à 3: le thème du voyage, de l'ailleurs comme Idéal pour se détourner du Spleen
du monde réel.
1° strophe apostrophe à Agathe, questionnement du poète sur désir d'évasion de la jeune femme. Les 3 premières strophes disent la nécessité impérieuse de partir, de quitter le monde réel. Dès le vers 1 la question de l'enfermement de l'être dans la « cité » est clairement mis en avant. L'emploi immédiat du présent « s'envole » montre que l'individu est limité ici et maintenant. Le sens du verbe est renforcé par l'adverbe « loin ». Le constat douloureux d'enfermement des êtres dans la ville déclenche l'invitation à partir, à fuir les misères du monde urbain. L'appel du vers 1
s'effectue par l'interrogation totale avec la synecdoque1 « ton cœur s'envole-t-il .. ».
apostrophe directe à la femme par l'impératif « dis-moi » vs 1, le nom de la jeune fille
« Agathe ». [prénom Agathe vient du grec "agathos" qui signifie "bonté" et "gentillesse" : ici la femme est consolatrice comme dans l'Invitation au voyage2, sœur de misère du poète, (yeux verts ? comme une Agathe pierre précieuse ; référence à Marie Daubrun rencontrée en 1854?]. Elle est pierre précieuse et permet donc de faire passer dans le monde idéal supérieur vers lequel on s'envole. Vers 1 rythme mélodieux mimant l'envol encore possible avec virgules . La césure à
l'hémistiche (on respire au milieu du vers après « parfois ») renforce cette impression de douceur.
1° RUPTURE vers 2 : L'univers réaliste et quotidien dans lequel le poète est prisonnier (le Spleen) est représenté comme désolant, contraignant, avilissant sur le plan matériel et moral. Les termes employés au vers 2 ont une connotation fortement péjorative (2 adj « noir » et « immonde ») boue est concrète, matérielle : la ville est noire. Les rues de Paris, avant ou au tout début de la réfection des boulevards3 par le Baron Hausman sont réellement couvertes de boue (Baudelaire en a horreur). De plus, l'industrialisation + la misère des taudis renforcent la noirceur. La ville est
devenue « immonde cité », référence aux cités antiques (à relier avec la résonance latine du titre), à la fois laides et sales dans les bas-fonds mais aussi majestueuses avec leurs monuments + cité terme désignant les grandes villes modernes : Baudelaire pose son regard sur un monde qui change. La métaphore de l'océan renforce ce caractère angoissant de la ville : immensité, puissance, noirceur (adj vs2) , dangerosité . Flot humain = roulis des vagues et marées. L'océan du vers 2 va
s'opposer à l'océan du vers 3 et à « la mer » de la strophe 2. Le voyage est hélas imaginaire. Le poète passe de "l'océan" de la ville au rêve de "l'autre océan" (celui qui n'est pas la ville) puis à "la mer" image plus liée à la "mère" par homonymie.
Chez Baudelaire océan-mer lieu privilégié de l'évasion symbole de pureté (vs 3 " splendeur" et vs 4
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