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Dissertation Voltaire

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Par   •  11 Mai 2018  •  Dissertation  •  1 855 Mots (8 Pages)  •  646 Vues

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Mais il y a aussi un autre aspect qui rend un conte philosophique si divertissant, une dimension grivoise fortement incrustée. Cette aspect par ailleurs tout à fait inoffensif, fait à coup sûr sourire le lecteur et détend aisément l’atmosphère. Voltaire, grand maître de l’ironie que l’on nomme même voltairienne en l’honneur de sa contribution si particulière nous démontre la pratique de cette dimension dans Les deux consolés. Dans ce conte philosophique, où un philosophe réconforte une jeune dame, est abordé à un moment du texte le récit d’une grande princesse auquel un jour il arriva malheur. « Elle avait un amant » « son père entra dans sa chambre, et surprit l’amant, qui avait le visage tout en feu, et l’œil étincelant comme une escarboucle, la dame aussi avait le teint fort animé » en effet ici on nous conte l’histoire du père des deux amants, qui les surprit au mauvais moment, comble de l’histoire, le visage de l’amant déplut au père, il le frappa alors et s’ensuivit ensuite une bataille sanglante où on notera que l’amant cassa la tête au beau-père. Outre le fait que la situation soit comique à souhait, on remarque la présence d’une grivoiserie omniprésente qui détendra forcément le lecteur. Quoi de mieux qu’une situation totalement absurde et grivoise afin de divertir le lecteur ? On peut aussi trouver cet aspect dans l’Ingénu toujours du même auteur (le maître du conte philosophique). Notamment au chapitre 3, l’Ingénu veut se faire circonscrire comme l’exige la bible. Mais la bonne Kerkabon, sa tante, le convint du contraire et on peut lire cette phrase : « La bonne Kerkabon trembla que son neveu, qui paraissait résolu et expéditif, ne se fît lui-même l’opération très maladroitement, et qu’il n’en résultât de tristes effets auxquels les dames s’intéressent toujours par bonté d’âme. » Cette phrase tout à fait grivoise, faisant allusion de manière claire et franche à la sexualité, et une parfaite représentation de cette dimension omniprésente dans les contes philosophiques et, à sa manière, contribue fortement au divertissement du lecteur.

Nous avons donc vu, que dans un conte philosophique, le divertissement est à l’honneur notamment grâce à une narration fort complète et détaillée, des aspects comiques et grivois particulièrement satisfaisants et une manière d’écrire totalement caractéristique d’un CP. Mais, une autre dimension est somme toute très importante, même plus importante que la dimension précédente, c’est l’aspect argumentatif et la capacité à faire réfléchir.

Nous venons de démontrer que dans un conte philosophique, la dimension divertissante joue un grand rôle, elle permet de faire passer un bon moment au lecteur notamment grâce à l’aspect narratif qui nous est conté et grâce aux différentes phases comiques et grivoises qui ponctuent le récit. Mais après tout, cette fonction est-elle le but principal du conte philosophique ? N’y aurait t-il pas un autre objectif ? Bien sûr que si, en effet cette autre dimension est la plus essentielle : c’est celle argumentative qui est beaucoup plus importante que la fonction divertissante. Celle-ci est camouflée à travers de sombres artifices mais permet la réflexion profonde et comme l’indique le nom de ce genre : la capacité à réfléchir sur un sujet philosophique ou de société.

L’argumentation qui permet la réflexion et la prise de conscience se caractérise, dans le conte philosophique, par un aspect critique camouflé par l’aspect divertissant. En effet Voltaire, le plus souvent cache ses critiques pour éviter la censure et la colère du roi et de la religion catholique. Tout cela en passant très souvent par la forme de l’apologue. Encore et toujours dans l’Ingénu, cette fois au chapitre 8, le Huron, après avoir marché longtemps, se repose au coté d’un groupe de protestants et commence à discuter avec eux. La critique ici est subtile, car Voltaire fait l’apologie (défense ou éloge de quelque chose, d’une personne ou d’une idée condamnée par la majorité) des protestants, il trouve injuste que cette minorité soit persécutée, selon lui ils pourraient être aimés et utiles au royaume de France, sachant que ces personnes éprouvent quand même une fidélité ou un patriotisme envers Louis XIV, cette critique est donc à la fois politique car elle est dirigée vers les choix du Roi Soleil et à la fois morale car elle dénonce la haine injustifiée qui entoure cette branche du christianisme. C’est aussi un réquisitoire contre le Pape et les jésuites, une critique « ad hominem » envers le père de la Chaise, il trouve illogique que le monarque se laisse dicter ses décisions par le Pape et ses émissaires : les jésuites. Ce genre de critique est encore plus représentatif dans La fable des Abeilles de Bernard Mandeville, un mélange entre fable et conte philosophique. Dans ce court récit, l’auteur hollandais fait l’apologue de la corruption et de l’immoralité sociale dans un Etat via la description d’une société d’abeilles, il a recours à l’anthropomorphisme. Ainsi toute la société humaine est personnifiée et remplacée par des abeilles et on peut alors constater tous les vices et les pêchés de chaque être et profession. C’est une véritable critique de la société de l’époque. C’est donc cette dimension, remarquablement bien cachée, qui renferme la véritable opinion de l’auteur, et c’est pour cela,

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