Dissertation sur Candide de Voltaire

Dissertation de français sur Candide de Voltaire

« Les esprits forts savent-ils qu'on les appelle ainsi par ironie ? » cite Jean de La Bruyère dans Des esprits forts, ainsi, l’ironie déforme les propos pour en faire la satire, se servant de détails de peu d’importance ou de personnages. On définit la dérision comme le mépris qui incite à rire d’autrui, l’ironie disposant alors à sa volonté de l’œuvre, du personnage ou du détail pour en tirer une morale, un enseignement final. C’est ce que l’on peut observer dans Candide, roman éponyme du 18 ème siècle par Voltaire, qui illustre un nouveau genre, le conte philosophique, se démarquant du conte emblématique par son argumentation qui permet de lutter contre le dogmatisme. Mais alors comment, l’ironie déforme t-elle l’œuvre pour apprendre à se méfier des enseignements? Il faudra étudier la dérision qui est employée dès le début de l’œuvre pour comprendre comment elle transgresse les codes du conte philosophique et de la société, pour y faire la satire de l’Optimisme.

Dès l’incipit, le monde de pacotilles de Candide se présente, , nous pouvons constater que par son amorce « il était une fois... » , au temps de l’imparfait présage une histoire pleine d’aventures et de péripéties typique du conte traditionnel. Les personnages sont représentés à la succession paragraphe par paragraphe, et sont mis dans des cases dès le départ, ayant des caractéristiques physiques ou morales qui font d’eux des stéréotypes. Le personnage éponyme, Candide, fruit de l’innocence et de la naïveté, son nom, qui se signifie par lui même, par sa candeur ingénue. Un homme qui tout à long du récit prouvera son amour aveugle à Cunegonde, fille du baron de Thunder-Ten-Tronck, et de sa femme, qui a pour seule identité son poids de 350 livres. L’ingénu reçu au cours de sa vie l’enseignement de Pangloss, théoricien, ayant une profession au nom pompeux, mais ayant surtout une vision de la vie épicurienne, qu’il lui transmit.

Par cette vision affable, se crée un monde merveilleux autour de nos personnages de Westphalie en Allemagne. Le baron, étant le seul à posséder un château qui avait une porte et des fenêtres, qui semblait être aux yeux du crédule Candide la plus belle et la plus puissante forteresse. Les termes melioratifs appuient cette image véhiculée par l’enseignement de Pangloss, « que tout va le mieux dans le meilleur des mondes ». Ce qui retrace le discours tenu par le philosophe Gottfried Leibniz, au 17 ème siècle. Ce qui sera imagé dans la tête de Candide lors de l’arrivée à l’ Eldorado, passage utopique de l’histoire, où le monde parfait se dessine aux yeux de l’ingénu et Cacambo. Cette idéalisation du monde suscite le besoin de se méfier des apparences et à percevoir le côté implicite de la dérision de l’œuvre.

Cette vision est retracée par ce récit polyphonique, qui fait intervenir le narrateur par le doute qu’il émet face à la vision que Pangloss partage autour de lui. Le narrateur nous invite ainsi à lire entre les lignes, notamment pour percevoir la morale de chaque péripétie qui se déroule lors du voyage de Candide. L’insouciance d’un homme chassé pour l’amour qu’il éprouvait a l’égard de Cunegonde l’entraîne alors dans une perte de tous ses repères, où il se fait recruté par les Bulgares, battre, et où il se retrouve à la rue, il se fait alors sauver par un anabaptiste puis retrouvera son cher précepteur dans un piteux état.

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