Devoir type BAC série L

Devoir Sujet du BAC série L

MEHEUST

LIA

2nd 5

Ce corpus de texte comprend un sonnet de Du Bellay, Les Regrets, un extrait de pièce de théâtre de Molière, Le Misanthrope, un chapitre des Caractères de La Bruyère intitulé « De la société et de la conversation » et un extrait de roman de Marcel Proust : Le Côté Guermantes.

Ce corpus est une satire de l’hypocrisie.  

Du Bellay s’en prend aux courtisans « mimétisme » capables de tout pour plaire à leur roi. Dans le texte de Molière, le misanthrope Alceste s’oppose à ceux qui par politesse se comportent aimablement avec tout le monde, qu’il soit « honnête homme » ou « fat ». La Bruyère dresse la satire de l’orgueil de la Cour à travers le personnage de Théodecte qui veut toujours être au centre de l’attention. Enfin, Proust met en scène le duc et la duchesse de Guermantes, pour qui avoir du retard à un dîner ou se tromper dans le choix de ses chaussures est plus important que la mort d’un ami : « deux devoirs aussi différents que monter dans sa voiture pour aller dîner en ville, et témoigner de la pitié à un homme qui va mourir ».  Ces textes critiquent donc les apparences, la sincérité, l’orgueil et les relations humaines.

Ces quatre textes proposent des procédés argumentatifs bien différents les uns des autres. Dans les satires de La Bruyère et Du Bellay les auteurs se servent d’images pour ridiculiser les gens de la Cour. Les courtisans sont comparés à des singes, tandis que la voix de Théodecte est comparée au « tonnerre ».  Leurs arguments sont accentués, dans l’un par l’anaphore en « si », permettant à Du Bellay de montrer le mimétisme des courtisans, et dans l’autre par les énumérations qui font un portait de Théodecte qui n’a pour but que d’être le centre du monde et qui en devient pénible : « il mange, il boit, il conte, il plaisante ». L’extrait de roman oppose la sincérité de Swann qui est capable d’empathie : « il savait que, pour les autres, leurs propres obligations priment la mort d’un ami », à l’insincérité des époux Guermantes. On peut voir le dilemme de Mme de Guermantes : « deux devoirs aussi différents que monter dans sa voiture pour aller dîner en ville, et témoigner de la pitié à un homme qui va mourir, elle ne voyait rien dans le code des convenances qui indiquât la jurisprudence à suivre ». Elle choisit d’abandonner son ami mourant, manifestant ainsi son égoïsme. Alors que Philinte montre une amabilité en toutes circonstances : «  Lorsqu’un homme vous vient embrasser avec joie, il faut bien le payer de la même monnaie, répondre comme on peut à ses empressements, et rendre offre pour offre, et serments pour serments. », Alceste lutte contre toutes ces hypocrisies.

Commentaire sur le texte de Du Bellay

Les Regrets est un recueil de poèmes de Joachim du Bellay (1522-1560), qu’il a  écrit lors de sa résidence à la cour de Rome de 1553 à 1557 et publié à son retour à Paris en 1558, où il y relate son expérience. Dans le sonnet CL « Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon œil », extrait de ce recueil, l’auteur dresse un portrait critique des courtisans romains de l’époque. Aussi dans quelle mesure cette poésie est-elle un moyen efficace pour présenter une satire acerbe des courtisans ? Dans un premier temps, nous verrons comment du Bellay stigmatise le ridicule des courtisans à travers les procédés de la poésie pour ensuite nous intéresser au rôle de l’auteur lui-même et de son témoignage.

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