Devoir 3 Cned 1er L
Commentaire de texte : Devoir 3 Cned 1er L. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hanetsu Kuratenshin • 11 Mai 2019 • Commentaire de texte • 2 610 Mots (11 Pages) • 926 Vues
[pic 1] | Références du devoir Matière : Français Code de la matière : FR10 N° du devoir : N°3 (tel qu’il figure dans le fascicule devoirs) Pour les devoirs de langues étrangères, précisez LV1, LV2 ou LV3 : |
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Corpus
Le théâtre est un genre qui a cette particularité d’être fait pour être représenté face à un public de spectateurs ; les dialogues, comme les didascalies, y jouent donc un rôle essentiel, puisqu’ils permettent de faire avancer l’action, mais aussi de « construire » les décors.
Nous avons donc les trois extraits de pièces, l’un de Pelléas et Mélisande rédigé par Maurice Maeterlinck, un autre issu de l’Amphitryon 38 de Jean Giraudoux, ainsi que la scène d’ouverture du Roi se meurt d’Ionesco. À ces différents extraits se rattache un court passage de l’essai d’Antonin Artaud, Le Théâtre et son double.
Nous allons nous demander en quoi le dialogue fait vivre l’espace scénique, mais aussi l’espace extérieur.
Nous pouvons remarquer que les personnages, grâce aux différentes répliques qu’ils s’adressent les uns aux autres, permettent de construire un véritable décor sur scène.
On pourrait donc presque envisager que le metteur en scène choisissait de ne pas mettre d’accessoires sur scène, l’imagination du spectateur pourrait suffire à « visualiser », grâce aux dialogues, les différents espaces présents sur scène. On imagine, dans l’extrait de Pelléas et Mélisande, que les personnages présents sur scène évoluent dans un espace extérieur, tandis que dans les extraits de Giraudoux et d’Ionesco, les personnages sont à l’intérieur, dans un espace clos, qui représente dans les deux extraits un palais royal. En effet, Mélisande annonce dès le début de l’extrait qu’« il fait sombre dans les jardins ». Pourtant, on apprend un peu plus loin que ces jardins sont plus éclairés que le reste du paysage, lorsque Geneviève précise « Ici, il fait un peu plus clair d’ailleurs », ou lorsque Pelléas attend que le navire soit visible : « nous le verrons tout à l’heure quand il entrera dans la bande de clarté… ». À l’inverse, chez Giraudoux et Ionesco, c’est un espace clos, celui d’un palais, qui se donne à voir sur scène, grâce à la première réplique de Mercure dans Amphitryon 38 : « Thèbes entière est aux pieds du Palais, Jupiter », ou à celle de Marguerite dans l’extrait du Roi se meurt : « Ceci n’est pas un living-room. C’est la salle du trône ». On a appris précédemment que cette salle était froide et sale, par l’intermédiaire de la réplique du Garde tout d’abord (« Chauffage, allume-toi (…) Le radiateur reste froid ») puis par celle de Marguerite (« Il y en a de la poussière. Et des mégots par terre. »). On note d’ailleurs une sorte de confusion sur le lieu réel découpé sous nos yeux dans l’extrait d’Ionesco, puisque l’un des personnages parle de « living-room » tandis que l’autre évoque une « salle du trône ». On ne manquera pas de percevoir toute la dérision de l’auteur dans ce choix de présenter un « living-room », c’est-à-dire un « lieu où l’on vit » selon la traduction littérale de l’anglais, alors qu’il s’agit spécifiquement d’une salle du trône où le roi va mourir à la fin de la pièce.
De même, l’imagination du spectateur concernant les paysages hors-scène est fortement sollicitée, tout particulièrement dans l’extrait de Maeterlinck, mais aussi chez Ionesco et Giraudoux. Dans le passage de Pelléas et Mélisande, il est question de nombreux lieux situés hors de ce que le spectateur peut observer : les « forêts tout autour des palais », mais surtout la mer, le port et le phare. On peut également relève l’impératif énoncé par Geneviève qui est particulièrement intéressant, puisque le procédé de la double énonciation lui permet de s’adresser à la fois à Mélisande et aux spectateurs, qui pourtant ne peuvent rien voir ailleurs que dans leur imagination : « Regardez de l’autre côté, vous aurez la clarté de la mer… ». On en apprend beaucoup sur les caractéristiques de cette mer, elle est « sombre », « calme », et couverte de « brume ». Les dialogues nous permettent également d’imaginer un port et son phare, puisque Mélisande précise que « Quelque chose sort du port », puis qu’elle « aperçoit là-bas, une petite lumière qu’elle n’avait pas vue », ce à quoi Pelléas lui répond que « C’est un phare ». Autant d’espaces que le spectateur « entend » grâce aux dialogues, mais qu’il ne peut pas « voir ». De même, chez Giraudoux, il est fait référence à un espace hors-scène, à savoir toute la ville de Thèbes, ainsi que des « zéniths » et des « caves » des dieux. Enfin, Juliette, dans l’extrait de Ionesco, évoque « l’étable » où elle s’est rendue « pour traire la vache », qui se situe hors-scène et laisse également imaginer un lieu de plus en plus en décrépitude, puisque la vache « n’a presque plus de lait ».
En conclusion les dialogues entre les différents personnages permettent, par le procédé de la double énonciation, et de permettre aux spectateurs de se représenter des scènes en sollicitant son imagination.
Commentaire
Maurice Maeterlinck est un auteur Belge et c’est l’un des principaux auteurs du théâtre symboliste. Le symbolisme est le reflet d’un idéale. Il fait jouer sa pièce, Pelléas et Mélisande, en 1893. Cette œuvre met en scène des amours médiévaux. Dans la scène 4 de l’acte I du drame Pelléas et Mélisande, sont réunis trois personnages qui observent un paysage. Il n’y a pas d’action à proprement parler, pas de conflit, simplement trois personnages qui regardent et décrivent un paysage qui semble se construire sous le regard du spectateur. Par la force des mots, c’est tout un monde qui se donne à voir sur scène.
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