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Devoir CNED COMUNICATION: la domination de l’hédonisme

Mémoire : Devoir CNED COMUNICATION: la domination de l’hédonisme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Décembre 2013  •  1 739 Mots (7 Pages)  •  1 008 Vues

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PREMIÈRE PARTIE (8 points) Question 1 (4 pts)

Si l’on en croit Lipovetsky, la domination de l’hédonisme dans nos sociétés est due à deux facteurs d’inégales importances. Dans un premier temps, le contenu moderne de la notion se construit à la charnière des XIXe et XXe siècles dans le cadre d’un vaste mouvement intellectuel qui, de Baudelaire au Surréalisme, place de plus en plus le « moi » au centre de toute chose. Dans un second temps, l’invention de la carte de crédit, et plus généralement le développement de la société de consommation vont répandre ces valeurs hédonistes et individualistes dans toutes les couches de la société.

Le travail de sape des artistes a consisté en une critique de la société bourgeoise consacrée au travail, à l’accumulation d’argent, à la valorisation de comportements « raisonnables » (on ne dépense pas plus que ce que l’on a), ce que Lipovetsky appelle « rationalisme étroit » ; bref, les héritiers du romantisme en ont retenu le caractère supérieur du vécu individuel (la Passion) sur la triste réalité sociale. Pour autant, ils se démarquent du Romantisme en donnant un contenu beaucoup plus violent et débridé à leurs revendications. Qu’il s’agisse de l’usage de stupéfiants chez Baudelaire ou les Surréalistes, de l’alcool chez Jarry, que l’on mette en avant l’homosexualité de Rimbaud ou celle de Virginia Woolf, on constate sans peine l’engagement total des personnalités dans leur vécu propre tout autant que dans leur création artistique.

Ce qui n’était, au regard de la société traditionnelle, que dérèglements d’artistes marginaux va prendre une toute autre ampleur et un tout autre contenu avec le développement du crédit et de la consommation. Le point commun à l’hédonisme artistique et à l’hédonisme consumériste est bien sûr la notion de jouissance et l’impatience dans la réalisation de celle-ci. Les différences notables concernent la personnalité et l’environnement social. Si l’on se réfère à la trilogie « accomplissement du moi », « spontanéité », « jouissance », on ne peut que constater une continuité entre les démarches artistiques et l’attitude consumériste : même revendication hédoniste du plaisir et de l’individualité comme valeurs suprêmes, même refus de normes rationnelles qui viendraient enfermer le désir, même refus du long terme et même valorisation de l’instant présent. Pourtant, deux différences essentielles doivent être notées : d’une part, la personnalité de l’artiste était pensée comme l’expression d’une particularité forte (ce n’est pas à la portée de n’importe qui d’être quelqu’un) et d’autre part, la société environnante était clairement hostile à l’expression de cette individualité. L’hédonisme consumériste est lui beaucoup plus confortable et vide. Confortable, parce que l’ensemble du corps social est éduqué dans cette idée qu’« on est tous différents » et donc tous intéressants, ce qui aurait fait bondir les artistes critiques de la médiocrité bourgeoise ; vide, parce que la personnalité se construit à coup d’adhésions et d’affichages de signes de reconnaissance à telle ou telle communauté ou mouvement de mode.

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L’hédonisme de consommation courante, et c’est la thèse de Lipovetsky, passe par un changement de conception du « moi » qui de profond et mystérieux devient dispersé et ostentatoire.

Question 2 (4 pts)

Si, pour l’essentiel, l’analyse de Lipovetsky reste juste, on n’en prendra pour preuve que la façon dont le Web 2.0 vise à coller au mieux aux désirs et particularités de chaque individu (je m’affiche sur Facebook et je pianote sur Twitter, donc je suis), il n’en reste pas moins vrai que l’euphorie individualiste des années 1980 (le bel âge des Golden Boys) a provoqué quelques réactions de l’ordre du supplément d’âme moralisateur.

D’une part, la réalité des inégalités sociales grandissantes est venue pointer le caractère cruel de l’hédonisme pour qui n'a pas les moyens d’y satisfaire. Le crédit a ses limites, qui définissent le surendettement, et la course effrénée à l’achat de nouveaux produits censés apporter le bonheur ne va pas toujours de soi, comme en témoigne la saturation en quelques années du marché des mobiles, les désillusions de Microsoft à propos de Vista ou les difficultés de l’industrie automobile. Le bonheur consumériste a un coût... que les salaires sont loin de suivre.

D’autre part, dans une société si permissive qu’elle se cherche désespérément des tabous qu’elle pourrait encore combattre, la revendication du plaisir individuel débouche souvent sur un sentiment de vide et d’absurdité. Si le système se survit à lui-même de crise en crise, les individus, eux, se demandent souvent ce qui pourrait donner sens à leur existence. On assiste ainsi à un certain retour au collectif, pour peu qu’il soit librement choisi, qu’il s’agisse de sympathiser avec telle ou telle ONG, d’adhérer à un mouvement plus ou moins spiritualiste et si possible oriental ou simplement de s’impliquer dans une cause le plus souvent de proximité (contre les éoliennes, pour le papier recyclé, pour le droit de chasser la palombe, contre la violence routière).

Surtout, il semblerait que la prise de conscience écologiste ait un peu le rôle assumé il y a un siècle par les élites hédonistes. Comme elles, elle relève d’abord d’un mouvement minoritaire fortement impliqué dans une vision nouvelle de l’homme ; l’écologie souriante des produits bio est bien loin des prises de position des fondamentalistes de l’écologie. Comme elles, elle

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