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Corpus: Dans ces extraits, quel regard les auteurs portent-il sur les bourgeois et leurs rites sociaux ? Et commentaire

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Par   •  10 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  2 020 Mots (9 Pages)  •  942 Vues

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Corpus : Dans ces extraits, quel regard les auteurs portent-il sur les bourgeois et leurs rites sociaux ?

A- Émile Zola, Thérèse Raquin, 1867

B- Henry Céard, Une belle journée, 1881

C- Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913

Ce corpus se compose de trois textes des XIXème et XXème siècles écrits par Zola, un auteur réaliste naturaliste dans Thérèse Raquin qui décrit les soirées chez Mme Raquin, une mercière. Puis Henry Céard, un romancier naturaliste, il raconte le portrait d’un négociant en vins, M. Trudon. Enfin Proust au début du XXème  siècle, nous raconte la réception dans le salon des Verdurin, des riches bourgeois parisiens. Les trois romanciers donnent une critique assez poignante de la bourgeoisie. Nous allons donc nous demander quel regard les auteurs portent-ils sur les bourgeois et leurs rites sociaux ?

Tout d’abord, dans tous ces extraits, nous remarquons que l’auteur porte un regard méchant voire cruel sur ces personnages. On suppose que l’auteur n’adhère en aucun cas à leurs valeurs. Ces textes relèvent donc de la satire; c'est-à-dire lorsque l’on se moque de quelque chose ou de quelqu’un souvent de façon ironique; notamment lorsqu’il est question de leurs rites sociaux. Leur vision est critique et les personnages, essentiellement des bourgeois, sont caricaturés. Ceux-ci sont caractérisés comme grotesques physiquement, avec les décors qui sont généralement assez laids. Par exemple, dans les invités des Raquin, il y a un « grand garçon de trente ans, sec et maigre » (l.20) « roide et froid » (l.25), et « une petite femme, lente et maladive » (l.21). Ces tailles sont particulièrement ironique sétant donné que ce sont des bourgeois. Aussi, Mme Verdurin, avec sa « mimique conventionnelle » (l.15-16), « assise sur un haut siège suédois » (l.1). Aussi, la métaphore filée entre Mme Verdurin et un oiseau avec « juché sur son perchoir » (l.31) et cela montre avec ironie son allure grotesque. Ainsi que le costume de Trudon avec ses « pantoufles de tapisserie où l’Alsace, sur le pied droit, la Lorraine, sur le pied gauche » (l.24-25) fait de lui un clown ridicule.

De plus, nous remarquons une ironie dans l’écriture. En effet, on observe chez Zola un décalage entre le rythme joyeux du premier paragraphe et la réalité, avec l’habitude lassante des soirées « réceptions du jeudi » (l.17), la contradiction entre « orgie bourgeoise » (l.5) et l’heure à laquelle ils vont se coucher « onze heures » (l.6), l’adjectif « charmant » à la ligne 40 qualifie de façons ironiques ces soirées. Aussi Céard avec par exemple « il s’abimait dans une série de lectures héroïques » (l.2), « il s’enthousiasmait volontiers quand des vers sans facture… », ou encore « cette platonique préoccupation de la revanche » (l.22) qui montre le manque de goût littéraire. Proust avec par exemple « la mimique conventionnelle » (l.15-16) de Mme Verdurin, le groupe « sanglotait d’amabilité » (l.32). Les Verdurins sont caractérisés comme superficiels. Ce trait de caractère est caché par de fausses admirations de l’art et de la distinction. L’imparfait d’habitude chez Zola et Proust enlève toute spontanéité, cela interdit l’improvisation. Ils peuvent ainsi critiquer aisément le rituel répétitif de ces soirées. Il y a aussi une précision dans la description de certains éléments comme les pantoufles de Trudon ou encore la « mimique conventionnelle » de Mme Verdurin qui ridiculise les personnages. De plus, il semble que les invités de Zola soient assimilé à des machines « il allait au passage du pont neuf, comme il se rendant chaque matin à son bureau, mécaniquement… » (l.37-38). Les rites, chez les bourgeois, visent à renvoyer une image souvent flatteuse d’eux-mêmes : les Raquin et les Verdurin cherchent un public qui favorisera cela dans leurs soirées. Tandis que le « public » de Trudon, c’est « sa femme de ménage » .

Pour conclure, ces textes romanesques critiquent les rites sociaux des bourgeois à travers l’ironie. Ils inventent et caricaturent les personnages et donne indirectement une vision du monde et de l’homme.

TRAVAIL D'ÉCRITURE: Commentaire du texte de Marcel Proust

Le romancier construit un monde qui trace le destin d’un héros pour créer au mieux l’illusion du réel. La description des milieux où les personnages évoluent constitue une importance capitale dans le roman. Ainsi, Proust, au XXème  siècle, publie la dernière partie de Du côté de chez Swann qui conte la description du salon de Mme Verdurin, une riche bourgeoise qui réunit des habitués fréquemment. Nous allons donc nous demander comment la satire sociale d'une bourgeoisie qui cherche à imiter la noblesse derrière la caricature s’exerce-t-elle? Dans un premier temps nous verrons le regard critique sur le salon bourgeois (I) ; puis nous étudierons le portrait caricatural de Mme Verdurin (II).

Tout d’abord, Proust commence par décrire le salon de Mme Verdurin. Il semble être le triomphe du mauvais goût par rapport aux salons aristocratiques. En effet, la description à la fin du premier paragraphe semble être une métaphore du mauvais goût du salon de Mme Verdurin. Il n’y a que du bric-à-brac dû aux meubles désordonnés. D’ailleurs leur énumération pourrait signifier qu’ils encombrent le salon:  « un haut siège suédois en sapin ciré », de « beaux meubles anciens » , « une collection de chauffe-pieds, de coussins, de pendules ». Les conversations n’y sont pas moins intéressantes, il les caractérise comme « une accumulation de redites », elles sont réduites à des méchancetés les « fumisteries» , l'expression « lâcher un mot », et les invités comme des « potiches ». De plus, les ‘cadeaux’ des « donateurs » sont de très mauvais goût « une collection de chauffe-pieds... » et introduit les personnes qui fréquentent le salon. Proust a mentionné un « violoniste » ce qui indique que Mme Verdurin aime côtoyer des artistes. Ainsi, on observe que le salon bourgeois obéit à des règles strictes. Il semble fonctionner comme un lieu fermé. On remarque qu’un « habitué » qui devient « ennuyeux » prend le statut d’un « ancien habitué ».

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