Commentaire de la Chevelure de Baudelaire
Commentaire de texte : Commentaire de la Chevelure de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar anycasy07 • 25 Février 2020 • Commentaire de texte • 1 424 Mots (6 Pages) • 2 442 Vues
LA CHEVELURE DE CHARLES BAUDELAIRE LES FLEURS DU MAL
INTRODUCTION (AVANT LA LECTURE)
Le texte que vais analyser ci-dessous s’intitule « la Chevelure » . Ceci est un des poème du recueil « les Fleurs du Mal » de Charles Baudelaire dans le parcours de l’alchimie poétique et extraire l’or de la boue. Ce poème appartient à la section « Spleen et Idéal » et est publié en 1857.
Charles Baudelaire est un poète du XIXème siècle appartenant au mouvement littéraire du symbolisme qui a comme principes d’établir de mystérieuses correspondances, c’est-à-dire des symboles entre les éléments de l’univers et le monde des sensations et de suggérer l’existence d’un monde supérieur et invisible dont le monde réel n’est que le reflet.
TEXTE :
CHEVELURE DE CHARLES BAUDELAIRE
O toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
O boucles ! O parfum chargé de nonchaloir !
Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !
La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.
J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève !
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :
Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.
Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé !
Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.
Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?
Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire
Problématique : quelle vision du monde ce poème révèle t-il ?
Plan :- le pouvoir évocatoire de la chevelure
-l’apologie de l’exotisme
-le rêve comme l’Idéal
TITRE :
Baudelaire a donné comme titre à ce poème « la Chevelure » car ceci fait référence à la femme qu’il aime ou Jeanne Duval, une mulâtresse . Baudelaire décrit surtout les sensations reçues au contact de la chevelure de Jeanne Duval pour créer un univers nouveau et paradisiaque.
FORME :
Le poème comporte 7 quintiles et des alexandrins. Cette forme est longue pour permettre à Baudelaire de déployer tout le pouvoir évocatoire de la Chevelure.
- POUVOIR EVOCATOIRE DE LA CHEVELURE.
Dès l’entrée du poème , la Chevelure est métamorphosée par l’emploie du vocabulaire de bestialité
-Au vers 1 : O toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
Comme toison , moutonnant : pelage frisé et laineux des moutons
Baudelaire fait référence au pelage de mouton pour bien avoir l’image de la Chevelure perçu par l’auteur.
-Au vers 2 : O boucles ! O parfum chargé de Nonchaloir !
Baudelaire met en évidence le parfum qui est vecteur de souvenir comme au vers 4 et de rêverie
- La première strophe est remplie de « O » vocatifs qui créent une sorte d’incantation, on a l’impression d’entendre une prière adressée à une déesse.
Ces interjections sont soutenues par l’enchainement des points d’exclamations comme au vers 1 et 2.
Le poème est une incantation, c’est pour donner accès à un autre monde par la représentation de la chevelure.
Au vers 5 : Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir
Apres la métaphorisation de la Chevelure par une bête , ici Au vers 5 , elle est comparée à un mouchoir par l’outil de comparaison « comme »
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