Commentaire composé sur la charogne de Baudelaire
Commentaire de texte : Commentaire composé sur la charogne de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Selsaddada • 30 Novembre 2021 • Commentaire de texte • 1 367 Mots (6 Pages) • 820 Vues
Selma BARI 1°A
COMMENTAIRE COMPOSÉ - ”Une Charogne”
Charles Baudelaire était un poète français du XIXème siècle. Son célèbre
recueil de poésie, oeuvre majeure de la littérature française, ”Les Fleurs du Mal” publié en 1857, est à l'origine de l'apparition du symbolisme en France, faisant de lui l'un des plus grands représentants de ce mouvement. Le poète est né à Paris le 9 avril 1821 et y est décédé 46 ans plus tard, le 31 août 1867. Il était considéré comme un poète maudit, tout comme Verlaine et Mallarmé, ses oeuvres n'ayant pas toujours été comprises et apprécié à leur juste valeur. En effet son recueil ”Les Fleurs du Mal” lui a valu un procès, le 20 août 1857. Il est également connu pour ses critiques d'art éclairées ainsi que pour la traduction de nombreuses oeuvres de l'écrivain américain Edgar Allan Poe.
Dans sa quête insatisfaite de la beauté, Charles Baudelaire aspire à rendre toute chose belle, même les plus laides et c’est exactement ce qu’il fait dans son célèbre poème ”Une Charogne”; 29ème poème de la section « spleen et Idéal » est composé de 12 quatrains d’Alexandrins et d’octosyllabes en rimes croisées. Il y décrit la promenade d’un couple interrompue par une vision d’horreur: l’apparition d’un cadavre en décomposition ”une charogne”, qui devient le sujet principal du poème de Baudelaire.
Comment Baudelaire transforme-t-il l’immonde en objet poétique ?
Dans un premier temps, nous examinerons la transformation du laid en beau et inversement. Dans un second temps, nous étudierons le détournement d’une scène amoureuse traditionnelle. Enfin dans un troisième et dernier temps nous observerons le point de vue de Baudelaire sur sa réflexion de l’art et de la poésie.
Baudelaire transforme le laid en beau et inversement, ce qui inverse ainsi leurs valeurs traditionnelles.
Le poème débute par le rappel d’une vision macabre, celle d’une charogne rencontrée au ”détour d’un sentier”(v.3) alors qu’il se promenait avec sa bien-aimée. Le poète commence par comparer la charogne à une femme qui offre son corps: on retrouve des connotations sexuelles tels que ”Les jambes en l’air”(v.5), ”une femme lubrique”(v.5) ou ”brulante et suant”(v.6). Les ”exhalaisons”(v.8) peuvent se rapporter au parfum de la femme devenu ici ”puanteur”(v.15). Baudelaire amplifie la comparaison en utilisant un champ lexical de l’identification: ”serez semblable”(v.37) ou ”telle vous serez”(v.41). Tout au long de ce poème, l’auteur s’adresse à sa compagne et petit à petit, il la met en parallèle à ”cette ordure”(v.37). La beauté de sa compagne ”Étoile de mes yeux”(v.39), ”soleil de ma nature”(v.39), ”reine des grâces”(v.41), ”mon ange”(v.40) est opposée à la laideur de la charogne en décomposition ”horrible infection”(v.38). L’auteur explique à sa femme, qu’a sa mort elle sera sous terre et se décomposera jusqu’à devenir os: ce sont les ”vermines”(v.45) qui vont la conduire à sa décomposition tout comme la charogne. Le poète met en avant l’aspect destructeur du temps qui transforme la beauté en laideur. Ainsi, Baudelaire renverse l'idéalisation généralement attribuée à la femme en la rattachant à la figure de la charogne.
Ensuite, Baudelaire se met à sublimer la charogne. Tout d’abord en la présentant dans un décor bucolique, idyllique ”au détour d’un sentier”(v.3), ”le soleil rayonnait”(v.9) et puis les deux réalités antithétiques cohabitent dans l’oxymore ”carcasse superbe”(v.13). L’apparition de la charogne se présente également comme un spectacle qui s’offre aux yeux du monde: ”Et le ciel regardait”(v.13). Cette vision s’accompagne également d’un lexique mélioratif et hyperbolique: ”beau matin d’été si doux (v.2), ”plein”(v.8), ”superbe”(v.13), ”si forte”(v.15). De plus, pour encore plus sublimer la charogne, il utilise des termes culinaires tels que ”cuire à point”(v.10) comme s’il s’agissait d’une délicieuse viande qui cuit sous la chaleur du soleil .Et enfin, le poète va jusqu’à comparer la charogne à une fleur: ”Comme une fleur s’épanouir”(v.14). Il démontre ainsi qu’on peut extraire la beauté du mal.
Charles Baudelaire détourne les clichés romantiques et va progressivement faire perdre de l’importance à la femme.
Tout d’abord, Baudelaire va emprunter des expressions romantiques et élogieuses typiques de la poésie traditionnelle telle que ”mon âme”(v.1), ”Étoile de mes yeux(v.39), ”soleil de ma nature”(v.39)
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