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Commentaire « Une charogne » de Baudelaire

Commentaire d'oeuvre : Commentaire « Une charogne » de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Décembre 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  531 Mots (3 Pages)  •  764 Vues

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I. La fusion du laid et du beau et l'ironie qui s'en dégage

1. Le choc des oppositions

- Antithèses et rimes antisémantiques : « beau matin d'été si doux » -> « charogne infâme » + « mon âme » qui désignent la femme et rime avec « infâme »

- Oxymores à effet ironique « carcasse superbe »

- Antithèse qui crée des chocs d'atmosphère et marque la distance ironique : « soleil rayonnait sur cette pourriture »

-> opposition et association de 2 CL incompatibles, ironie mais aussi façon de traduire l'indissociable lien entre le beau et le laid, entre les « fleurs » et le « mal » : voir la comparaison « comme une fleur s'épanouir » + ironie de l'utilisation de « cuire »

-> déplacement vers le culinaire alors qu'on n'a pas faim devant un tel tableau…

2. Le tableau de l'horreur

- Lexique de la vermine exagérément développé : « mouches, larves… »

- Gaieté ironiquement associée à ce monde de la décomposition « en pétillant, vivait en se multipliant » (paradoxe de la vie qui naît de la mort, effet presque surnaturel, renforcé par « étrange musique ») + « vivants haillons »

- Réorganisation de la vie à partir de la matière de la mort « noirs bataillons ».

II. Comparaison de la femme et de la charogne, suite de l'ironie grinçante

1. Les association de l'érotisme et de la mort (Eros et Thanatos)

- Allusions à connotations sexuelles : « jambes en l'air, femme lubrique »

- « brûlante » -> double sens, celui de la fièvre qui conduit à la mort, mais aussi celui du feu du désir.

- « son ventre » -> siège de la sensualité de la femme

- Cynisme des associations verbales désignant l'amour « manger de baisers »

2. Le faux éloge romantique, la vraie comparaison cynique

- Multiplication des apostrophes et des désignations romantiques et élogieuses, célébrant la beauté de la femme, divinisée : « reine des grâces, soleil de ma nature, mon ange, étoile de mes yeux » ? reprise des expressions traditionnelles.

- Mais opposition au langage cru de la comparaison avec la charogne : « vous serez semblable à cette ordure…horrible infection ».

III. Puisque le temps détruit le réel, le poète le recompose par l'écrit et la création d'un autre monde, sublimé : la fonction de l'art

1. Strophe 8

- Affirmation de la fonction de l'artiste par comparaison au peintre : il recrée une réalité idéale à partir de l'ébauche que laisse le réel : « les formes s'effaçaient »… « l'artiste achève » : son travail est celui de la reconstruction de ce que le réel détruit.

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