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Commentaire "Qu'en avez vous fait" de Marceline Desbordes-valmore

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Par   •  12 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  2 151 Mots (9 Pages)  •  5 270 Vues

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“Qu’en avez vous fait?”

la poésie est le moyen d'expression permettant de transmettre avec le plus de précision les sentiments et les pensées de l'auteur. Elle permet aussi grâce au style utilisé de proposer une lecture plurielle dans laquelle chaque lecteur peut s'identifier, C’est notamment dans ce genre que s’illustre Marceline Desbordes-Valmore, poétesse romantique née en 1786 et morte en 1859. Ce courant se détache des règles et des conventions littéraires établies précédemment pour se recentrer sur l’expression du “moi” et la solitude. La mention de la nature qui dans son cycle se renouvelle indéfiniment se voit être une source de réconforts pour les individus tourmentés par les maux de l’âme est caractéristique de ce courant. C’est dans ce dernier que s’inscrit “Qu’en avez-vous fait?” paru en 1839, poème élégiaque dans lequel l’auteure revient sur une rupture amoureuse qui l’a profondément marquée.

Nous pouvons ainsi nous demander en quoi cette élégie originale prône ici la mort de l’amour.

Il conviendra dans un premier temps d’étudier l’originalité de cette élégie pour ensuite porter notre attention sur l’expression de la mort de l’amour par l’auteure.

Au premier abord, la singularité de ce poème se traduit par sa construction. En effet, on retrouve dans ce poème des pentasyllabes qui ont pour conséquence un rythme original dans ce poème se mettant ici au service de la tristesse comme le montre par exemple la sixième strophe : “Vous me laissez là,

Dans ma vie amère ;

Vous me laissez là,

Et Dieu voit cela !”

Cette strophe permet d’ailleurs d’illustrer un autre procédé rendant ce poème original : l’absence de schéma de rime. Mais malgré cela, une musicalité reste présente dans le poème, notamment grâce aux parallélismes de construction que l’on retrouve entre le premier et le troisième vers de chaque strophe : “La feuille et la fleur” (vers 9) “La feuille et la fleur,” (vers 11). Finalement le nombre conséquent de strophes, dix quatrains, vient rajouter une ambiance angoissante à ce texte déjà très rythmé.

Mais encore, ce poème est rendu original par son fond, en effet il est aisé de constater que cette lamentation est singulière. Cette singularité est notamment traduite par un mélange des registres, on retrouve en effet le registre pathétique identifiable aux nombreuses modalités exclamatives : “Bonheur pour bonheur!” (vers 4) ; “Le mien est perdu !” (vers 8) ; “Et Dieu voit cela !” ( vers 24). Puis le second registre utilisé est le lyrique, registre phare du romantisme, que l’on retrouve ici par l'évocation de la nature à l’instar du troisième quatrain du vers 9 à 12:“La feuille et la fleur

Et le fruit lui-même,

La feuille et la fleur,

L’encens, la couleur :”

Ce quatrain averbal contient de nombreuses occurrences faisant rapport à la nature qui dans son indéfini renouvellement constitue une source de réconfort pour l’auteure. Le registre élégiaque est le dernier registre présent ici, caractérisé par les modalités interrogatives ainsi que les allusions à la mort comme le montrent les vers 14 et 24 “Mon maître suprême ?” ; “Et Dieu voit cela !”. Ainsi ces évocations de Dieu rappellent le jugement dernier et réconfortent l’auteure dans sa peine se disant que le responsable de sa douleur finira jugé pour le mal qu’il lui a fait. Puis le mélange des temps verbaux vient appuyer l'originalité de cette scène. On remarque en effet l’usage de différents temps dans ce poème, allant de l’imparfait au futur en passant par le passé composé et le présent. On remarque ainsi une progression dans ces temps comme le montrent les vers suivants : “Moi, j’avais le vôtre :” (vers 2) ; “Le mien est perdu !” (vers 8) ; “Vous me laissez là,” (vers 21) ; “Vous viendrez rêvant” (vers 33). Ainsi ces différents temps ont chacun leur signification dans ce poème, en effet, l’imparfait duratif représenterait l’amour qui a duré dans le passé, puis le passé composé représenterait lui un fait passé proche du présent en l'occurrence la séparation et la souffrance, puis le présent représenterait quant à lui la prise de conscience de l’auteure face à cette perte, ce manque et finalement, le futur, lui marque une acceptation, et une espérance dans l’avenir. En définitive, la poétesse se démarque des ses contemporains par cette élégie audacieuse de par cette structure avant-gardiste qui se met au service de ses émotions et de ses peines.

Ainsi , après avoir étudié l’originalité de ce poème, portons désormais notre attention sur l’évocation de la mort de l’amour par la poétesse.

De plus, cette mort de l’amour s’exprime aussi par le manque, thème redondant

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