Claude Levi Strauss , Race et Histoire, "l'ethnocentrisme", chapitre 3
Commentaire de texte : Claude Levi Strauss , Race et Histoire, "l'ethnocentrisme", chapitre 3. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mianach56 • 28 Avril 2019 • Commentaire de texte • 873 Mots (4 Pages) • 4 093 Vues
Dans le livre Race et Histoire, “ L’ethnocentrisme”, écrit en 1952, Claude Levi Strauss, anthropologue et ethnologue français, critique la thèse de Joseph Arthur de Gobineau selon laquelle il y aurait trois grandes races primitives (la noire, la blanche et la jaune). Dans le chapitre trois, l’auteur s’interroge sur l’ethnocentrisme qui consiste à faire de sa propre culture un modèle et à rejeter hors de la culture en général tout ce qui ne rentre pas dans la sienne. Nous pouvons nous demander comment l’auteur rend son argumentation contre l’intolérance culturelle particulièrement efficace dans cet extrait. Dans un premier temps, nous étudierons la construction rigoureuse de son argumentation avant de nous pencher sur son message qui consiste à condamner l’attitude des hommes confrontés aux cultures différentes.
Claude Levi Strauss rend son argumentation contre l’intolérance culturelle particulièrement efficace en la structurant rigoureusement de façon à condamner l’attitude des hommes confrontés aux cultures différentes.
En effet, le le lecteur pourra apprécier la structure argumentative de l’extrait composé en paragraphes. Le premier, en guise d’introduction, établit ce constat navrant que la diversité des cultures est mal comprise et que, sans réflexion, l’homme considère l’Autre comme hors norme par rapport à sa norme à lui. Ce constat fait, le deuxième paragraphe qui est aussi le plus long, tend à fournir une explication à ce jugement hâtif et arbitraire des hommes envers ceux d’une autre culture. A cette explication, Claude Levi Strauss intègre des exemples de l’Antiquité à la civilisation occidentale de son temps avant de revenir à l’étymologie première des mots ”barbare” et “sauvage”. Enfin, le dernier paragraphe conclusif et corrosif émet un jugement sans appel contre l’ethnocentrisme. On notera également que ce passage ne manque pas d’articulations logiques destinées à convaincre. Ainsi, dans l’introduction, à partir d’euphémismes tels que “il semble”, “rarement”, “n’a pas tellement”, l’auteur en vient tout en douceur à discréditer l’opinion commune de façon plus virulente par l’emploi de termes nettement péjoratifs comme “monstruosité”, “scandale” et “illusion”. Le deuxième paragraphe comporte aussi des liens logiques permettant de suivre l’argumentation implacable de l’auteur : “Ainsi”, “Or”, “Dans les deux cas”.
Outre l’organisation rigoureuse de l’extrait dans son ensemble, le deuxième paragraphe explicatif nous conforte dans cette volonté de structure argumentative. En effet, l’auteur y intègre trois moments. Le premier consiste à évoquer l’ “attitude la plus ancienne” dans laquelle il a l’intelligence de s’inclure à travers l’emploi des pronoms : “nous”, “on”. Le deuxième moment illustre le premier par des exemples issus de l’Antiquité et de la civilisation occidentale, lesquels sont dans un troisième temps réfutés par une analyse étymologique.
Pour en terminer avec cette implacable construction argumentative, il nous faut revenir à l’introduction dans laquelle l’auteur prend la défense de la diversité culturelle qu’il convient de comprendre comme “un phénomène naturel”, “une vue plus exacte” de la “diversité des cultures”.
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