COMMENTAIRE : Le soutien des empires

FRANÇAIS

Objet d’étude : la poésie du XIXème siècle au XXIème siècle

COMMENTAIRE : Le soutien des empires,

Victor HUGO extrait : « Les Quatre Vents de l’esprit, I : Le livre satirique »

C'est sous la III République que Victor HUGO, poète, dramaturge et romancier français, parmi les plus appréciés, a écrit le poème Le soutien des empires.

HUGO est un écrivain romantique, pourtant, son poème Le soutien des empires est extrait d’un recueil satirique paru dans Les Quatre Vents de l'esprit, en 1881.

Nous allons voir comment dans ce poème, Victor HUGO discrédite l'Empire en passant par un portrait péjoratif des bourgeois qui en sont les fidèles soutiens.

Dans une première partie, nous verrons en quoi Le soutien des empires est un poème engagé qui va jusqu’à la satire mentionnée dans le titre du recueil.

Dans une deuxième partie, nous montrerons par quels procédés Victor HUGO a cassé certaines règles de la poésie classique.

Dans une troisième partie, nous envisagerons quels effets l’auteur a voulu produire sur son lecteur.

Tout au long de sa vie, Victor HUGO a été autant un homme de lettres, qu’un homme politique.

Par l'intermédiaire du portrait d'un bourgeois qu’il décrit tout au long de ce poème d'une façon négative, Victor HUGO dénonce le régime politique du Second l’Empire et tous ceux qui y ont adhéré. On le voit grâce au titre.

Victor HUGO méprise Napoléon III qu’il considère comme un usurpateur et il est même allé jusqu’à le surnommer Napoléon le petit.

Victor HUGO doit à l’Empereur, son exil pendant une vingtaine d’année. On peut donc comprendre la haine qu’il portera à Napoléon III, jusqu’à la fin de sa vie.

Victor HUGO prend place dans la vie politique de son pays. Il a été maire d’un arrondissement de Paris et surtout député, sous la IIème, puis sous la IIIème République. En 1881, il l’est au moment où il publie Le soutien des empires.

Dans ses œuvres, Victor HUGO garde toujours une grande place pour la politique. Etant le chef de file du romantisme, il est toujours à la recherche de la liberté. Il défend de nobles causes et est très attaché à la devise de la nouvelle république de 1848 : Liberté – Egalité – Fraternité - à l’inverse du bourgeois dépeint, qui « déteste le peuple » (V6) et va même à comparer les pauvres à des animaux, comme on peut le constater avec un « peuple » (V32) que le bourgeois veut dominer en le mettant « en laisse » (V32), c’est-à-dire en lui refusant la liberté.

Victor HUGO prend le parti des plus faibles et des plus pauvres. Le bourgeois est décrit comme un avare puisqu’« il fait -seulement- un peu l’aumône » (V13), alors qu’il en a les moyens, comme on peut le constater lorsque Victor HUGO nous montre dans quelle richesse il vit « ayant de bons tapis sous les pieds en décembre » (V10).

Le bourgeois est catholique et Victor HUGO le montre comme irrespectueux de la religion, puisque Jésus enseigne l’aide à son prochain.

Victor HUGO trouve aussi irrespectueux le fait que le bourgeois ne croit pas sincèrement en Dieu et qu’en allant à la messe, il souhaite juste asservir le peuple, comme nous le montre « non qu'entre nous je crois à ces bêtises-là, … C'est que le peuple vil croira, le voyant croire, » (V24 et V26).

Victor HUGO dénonce l’hypocrisie et l’immoralité du bourgeois qui chiffonne Jeanneton (V19), alors que plus tôt, il se dit « vertueux » (V9). Par cette action, le bourgeois ne respecte ni la liberté de la femme pauvre, ni la fraternité, car il considère sa servante et les pauvres comme des animaux et il en conclut qu’il peut en faire ce qu’il en veut.

Le bourgeois considère que le roman feuilleton est immoral, alors que d’un autre côté, il s’octroie le droit de toucher, « chiffonner » ses servantes, ce qui représente bien la satire.

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