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Baudelaire: "La poésie est-elle avant tout un jeu avec le langage ?"

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Par   •  15 Juin 2022  •  Dissertation  •  3 044 Mots (13 Pages)  •  612 Vues

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Dissertation :

Sujet : "La poésie est-elle avant tout un jeu avec le langage ?"

Vous prendrez appui sur l'œuvre étudiée en classe et sur les lectures complémentaires.

Introduction :

Véritable création née dans l’esprit du poète selon son étymologie grecque, « poiêsis » signifiant « création » et le verbe « poiein » signifiant « créer », la poésie est le genre littéraire le plus. C’est un langage à l’origine chanté notamment durant l’antiquité, qui prend des formes parfois inattendues. Le sens de la poésie est parfois double, protéiforme ou multiple et permet d’ailleurs au poète, cet artisan du langage de décrire le monde tel qu’il le voit. Par conséquent le poète manipule la langue tel un alchimiste, la poésie devient une activité dont le but essentiel est le plaisir qu'elle procure. Le langage poétique se définit-il avant tout par le caractère ludique qu’il entretient avec les outils de la langue ? D’une part il s’agit d’analyser le caractère ludique de la poésie auquel s’adonne les poètes. D’autre part la poésie n’est pas réductible à ses jeux de langage. Finalement l’intérêt de la poésie est essentiellement de mettre en valeur la beauté extraite du mal

Plan dialectique :

I. Thèse : Le caractère ludique de la poésie auquel s’adonne les poètes

1) Différentes formes visuelles

2) Différentes sonorités

3) Différents styles d’écriture

II. Antithèse : la poésie n’est pas réductible à ses jeux de langage

1) Poésie lyrique : émouvoir le lecteur

2) Poésie engagée : secouer l’opinion publique

3) Poésie utopique : permet au lecteur de s’évader

III. Synthèse : l’intérêt de la poésie est essentiellement de mettre en valeur la beauté extraite du mal

1) Le mal : la boue

2) Le beau, la recherche de l’Ideal, l’or

3) L’alchimie poétique

La poésie est un art littéraire qui offre aux poètes une liberté d’écriture, leur permettant d’exprimer leur créativité à travers différentes formes poétiques. La poésie versifiée est au premier rang des formes classiques, elle est notamment utilisée par Charles Baudelaire dans son recueil Les Fleurs Du Mal.

C’est une forme contraignante obéissant à un grand nombre de règles. Parfois écrite sous forme de ballade nous la rencontrons majoritairement sous forme de sonnet. Cependant ce n’est pas au goût de tout le monde, certains comme André Breton dans Poisson soluble en 1924, préfère écrire leurs poèmes en prose. Jugeant cette forme poétique moderne, comme étant l’aboutissement de la créativité et de la liberté que les surréalistes recherchent. Autrement dit tous les poètes n’ont pas le même point de vue, certain préfères une forme poétique à d’autre. D’ailleurs certains se sont amusés à créer des variantes de la poésie versifiée, par exemple Apollinaire s’est essayé aux calligrammes, poème visuel où les vers sont agencés de façon à former un dessin. Il a alors écrit « la colombe poignardée et le jet d’eau » en 1918. Le calligramme permettant grâce à sa forme visuelle d’être plus universelle, et offrant ainsi à Apollinaire la possibilité que son message engagé aye plus d’impact. Finalement il en existe quelques-uns tel que Matsuo Bashō, qui réinvente le poème versifié sous forme de haïku, un poème d’origine japonaise très bref souvent sur le thème des saisons, de la nature et des sens qui en émergent. En définitive les poètes s’amusent à manier, détourner, ou transformer la poésie, sous toutes les formes visuelles possibles afin d’en retirer un langage unique.

Ensuite s’ajoute aux différentes formes visuelles de poésie, différentes sonorités avec lesquelles les poètes ne manquent pas de jouer. Evidemment on y trouve dans un premier temps toutes les combinaisons de rimes possibles. La poétique baudelairienne n’y échappe d’ailleurs pas, son poème « Sed non Satiata » dénote presque de la poésie parnassienne tant son goût pour la rime recherchée est persistant. Il emploie d’abord le terme « havane » qui le pousse à utiliser « caravane », « savane » et « pavane » pour produire une rime très riche. Mais les poètes sont loin de s’arrêter là dans leur travail des sonorités, la rime est souvent renforcée par de nombreux jeux sonores. Le nombre de syllabes par vers devient alors un véritable terrain de jeu pour ces artisans du langage, qui n’hésitent pas à varier entre octosyllabes, pentasyllabes, décasyllabes ou alexandrins. C’est le cas de de Baudelaire dans « La Musique », où les alexandrins alternent avec les pentasyllabes « La musique souvent me prend comme une mer ! / Vers ma pâle étoile, / Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, / Je mets à la voile ». Cette variation de mètre admet des effets de musicalités multiples. De surcroît le sens aigüe de la musicalité des poètes se retrouve également dans les procédés. Ils accentuent des sons grâces à des allitérations ou des assonances, le poème « Les colchiques » dans Alcools en 1913, Guillaume Apollinaire use d’ailleurs d’une allitération avec la répétition du son [k] « Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères ». Le poète joue donc sur la continuité phonique d’une suite de termes, cela permet d’attirer l’attention sur ceux-ci. S’ajoute à cela d’autres procédées comme la gradation ou l’énonciation qui accélèrent le rythme d’un vers ou à contrario l’enjambement (rejet ou contre rejet) qui le ralentit. « Les Sept Vieillards » de Baudelaire dans Les Fleurs Du Mal, le rejet au vers 17 du verbe « M’apparut », dont le sujet se trouve au vers 13 « Tout à coup, un vieillard… » en est le modèle. Finalement les poètes manipulent avec joie la musicalité, les sonorités et les rythmes des vers afin de faire résonner le caractère essentiel du poème aux oreilles du lecteur.

Toutefois les poètes sont insatiables, malgré leurs divertissements mêlant à la fois forme visuelle et sonore, ils trouvent en réalité leur épanouissement

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