Analyse linéaire : Médée de Sénèque
Cours : Analyse linéaire : Médée de Sénèque. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LOUISA_akr • 4 Avril 2022 • Cours • 1 777 Mots (8 Pages) • 2 015 Vues
TEXTE 1 : Médée de Sénèque
La littérature est souvent perçue comme un moyen de transmission entre les générations. Il s’agit en effet de transmettre des valeurs, des histoires, des phénomènes culturels autour des mythes. De nombreux mythes traversent les siècles et ont pour but d’expliquer la réalité
Ces réalités apparaissent comme cruelle dans certains cas. Pour preuve, la tragédie Médée de Sénèque, auteur de l’Antiquité. Dans celle-ci, le dramaturge présente une héroïne proche de la folie qui par jalousie va aller jusqu’à tuer ses propres enfants. Dans l’extrait proposer, l’héroïne éponyme se querelle avec le père de ses enfants : Jason
Dans quelle mesure cet extrait est-il l’incarnation d’une crise personnelle et familiale ?
Pour répondre à cette question, nous découperons le texte en trois mouvements : le premier de la l1 à la l3, mouvement dans lequel Médée apparait provocatrice. Le deuxième mouvement s’étend de la l4 à la l13, face à la provocation du personnage féminin, Jason la supplie. Enfin le dernier mouvement de la l5 à la fin, présente la résignation de Jason.
Premier mouvement : première réplique l1 à 3 : la provocation et décision de Médée
- Médée semble dominer Jason dès le début de l’extrait. En effet son temps de parole est plus important que celui de Jason de plus on a l’emploie d’un double impératif : “tiens “ “occupe-toi” (l.1) qui montre d’autant plus son autorité.
- Médée apparaît comme cruelle, machiavélique, meurtrière. L’emploi du champ lexical de la mort : « funérailles, tombeau (l1) sépulture, derniers honneurs, morts (l2) cessé de vivre (l3) » montre ce côté sombre finalement
- On découvre la folie de Médée par le fait qu’elle renie ses propres enfants : l’emploi du déterminant possessif « tes » au lieu du « nos » le prouve : « tes enfants » (l1)
- On découvre sa folie aussi par son côté provocateur, sarcastique : elle est ironique, on le voit par le décalage entre le tableau sombre qu’elle propose et le terme d « honneur » un terme positif qui est utilisé : « les derniers honneurs » (l2)
- Sa folie la conduit à la cruauté : en effet, elle impose à Jason une scène horrible, on le perçoit par le champ lexical du regard : « tes yeux le verront » (l3) et sa cruauté est confirmée par la proximité (quasiment antithèse) entre funérailles et enfants : ce n’est pas dans l’ordre des choses
Deuxième mouvement l4 à 14 : la supplication de Jason
- Jason apparaît comme une victime suppliant son bourreau : pour preuve, il argumente, il tente de la persuader par l’accumulation de trois arguments mis en relief par une anaphore : « au nom de tous les dieux », « au nom de nos fuites » (l4)
- Il apparaît tel un héros tragique pour plusieurs raisons : il subit la fatalité incarnée par Médée : elle est le sujet du verbe d’action « tue-moi » (l5), la négation de l’adverbe « volontairement »(l4) il est d’autant plus tragique car il est associé à la thématique de la mort : « tue-moi donc, châtiment »(l5 et 6)
- Dans cette première réplique il se place en coupable et elle en juge : le champ lexical de la faute est au centre « coupable (l5), criminelle (l6) »
- Comme dans le premier mouvement, on ressent la cruauté de Médée notamment par l’emploi du verbe « frapper » (l7) qui désigne une action brutale
- Mais on découvre les origines de cette violence et de cette cruauté à savoir une blessure d’amour, une blessure de femmes : elle parle par le biais de périphrases du cœur « l’endroit douloureux, l’endroit que tu veux dérober à mes coups » (l7) de plus la féminité sous tous ses états est au centre « vierges, femmes, mères » (l8)
- Face à cette folie, Jason tente de raisonner Médée à la ligne 9 : il s’oppose à son raisonnement, on le perçoit par l’emploi de la conjonction adversative « mais » et en lui apportant un argument « un seul doit suffire »
- La réponse de Médée à la ligne 10 montre que la tentative a échoué puisqu’elle reste dans la folie, l’exagération, la violence : elle utilise des tournures hyperboliques « trop peu, l’ardeur de ma colère, arrachera de mes entrailles » : l’allitération en r suggère la violence de Médée
- Face à cette violence, Jason change d’état d’esprit et se résigne : le double impératif le suggère puisqu’il réclame la mort « achève et comble…tes crimes » (l13)
Troisième mouvement l.15 à la fin : la résignation de Jason
- Dans ce mouvement toutes les caractéristiques de Médée vont être mise en avant : à savoir cruelle, assoiffée de vengeance : elle savoure son crime, son crime est telle une délectation : les termes mélioratifs le prouvent : « je dois profiter (l15), mon triomphe est complet (l18)» de plus la personnification de la colère la montre telle une alliée qu’elle interpelle « ô ma colère » (l15)
- Jason reste lui dans la résignation : encore une fois il réclame la mort par la tournure « ôte-moi la vie » (17)
- Vers la fin du texte, symboliquement Médée apparaît comme libre, le sacrifice est salvateur pour Médée : l’évocation d’un ailleurs en est la preuve « le ciel » (l20), « m’envole à travers les airs » (l21)
TEXTE 2 : Incendie de Wajdi Mouaward
Le drame apparu au XVIII e est un genre théâtral, mettant en scène des situations émouvantes, pathétique. Il désigne tout œuvre composé pour le théâtre et représentant une action tragique ou comique.
Pour preuve la célèbre pièce Incendie de Wajdi Mouaward, un homme de théâtre, metteur en scène, dramaturge et comédien Libano québécois. Le dramaturge met en scène une guerre de Cent Ans, une allégorie de la guerre civile du Liban, où il explore les mécanismes de la terreur. Cet extrait présente un dialogue entre Hermile Lebel, un notaire presque moralisateur, venu lire le testament à Simon dont sa mère Nawal vient malheureusement de mourir et qui semble dans le déni, le refus de cette mort tragique.
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