Analyse linéaire :Les Liaisons dangereuses écrit par Pierre Choderlos de Laclos

Lettre 125 (extrait) LE VICOMTE DE VALMONT A LA MARQUISE DE MERTEUIL

[Victoire ! extrait film]

Bonjour à tous…

Non, non, non… vous ne vous êtes pas trompés… C’est bien à la lettre 125 du grand roman épistolaire de Choderlos de Laclos Les liaisons dangereuses que nous allons nous atteler aujourd’hui… Une lettre fondatrice car elle est peut-être l’une des 1ères montrant clairement toute l’ambiguïté du personnage du Vicomte de Valmont : un personnage spécial…

[Je suis spécial]

Non… pas spécial comme ça : un personnage… qui multiplie les conquêtes comme des trophées, réduisant les femmes à des objets de plaisir, un personnage libertin – entendez par là « prêt à tout pour assouvir ses pulsions au nom de son plaisir et de son ego » – bref, un personnage calculateur, froid, méthodique et cruel…

[Les liaisons vachement dangereuses]

Un personnage peu recommandable donc… mais un personnage plus complexe qu’il n’y parait… car sous le vernis du prédateur sans scrupules, notamment envers la gent féminine, se cache aussi un être qui, sans s’en rendre compte, découvre un sentiment sublime et divin… un sentiment qu’il n’avait pas prévu de ressentir dans les bras de Mme de Tourvel… j’ai nommé, roulement de tambour…

[Roulements de tambour]

L’amour ! Oui, le cynique libertin jouant le rôle de l’amour… finit bel et bien par réellement tomber amoureux…

[Halleluja !]

Et c’est là toute la beauté de ce roman, trouble et délicieusement ambigu : les êtres sombres et pervers peuvent être contaminés par le beau et les grâces du sentiment amoureux…

[Bien/les inconnus]

…mais les belles personnes, comme justement Madame de Tourvel, peuvent aussi se laisser pervertir par le Mal, souillées par de jeunes séducteurs ne cachant que trop bien leurs méprisables intentions !

[Pas bien…/ Les inconnus]  

Bref… avec une si belle entrée en matière… vous devez très certainement vous dire… oui, bon, d’accord… mais je fais quoi, moi comme introduction avec un texte pareil ?

[Bonne question]

Pas de panique… sachez, de toute façon que pour n’importe quel texte… une bonne introduction d’une explication linéaire, c’est… une accroche (un extrait issu du texte que vous jugez emblématique et évocateur), une contextualisation (à savoir à quel moment de l’histoire cet extrait a-t-il eu lieu dans le livre, à quelle date a-t-il été publiée, appartient-il à un mouvement littéraire etc.), et le découpage (comme les grands axes du texte regroupé autour de plusieurs lignes et d’une idée commune). Est-ce que c’est ok. Est-ce que c’est compris ?

[C’est compris]

Alors, c’est parti pour une introduction-type d’une explication linéaire, en l’occurrence ici la lettre 125 des Liaisons dangereuses. Pour expliciter mon propos, je vous mettrai un petit bandeau visuel intercalé entre chaque étape à suivre… vous êtes prêt ? 

(JE SUIS prêt, je suis prêt)

Alors je vous livre l’introduction tout de suite, go !

[5 4 3 2 1… 0 !]

« Pour prévenir contre le vice, il faut bien le peindre. »

(Accroche)

Tel est le prétendu propos des Liaisons dangereuses, grand roman épistolaire inscrit dans la tradition du libertinage, écrit par Pierre Choderlos de Laclos et publié en 1782, soit 7 ans avant la révolution française. Le roman Laclos semble ainsi dénoncer les inégalités sociales d’une époque, perverties par une noblesse abusant, voire surabusant de ses privilèges… Les stratagèmes diaboliques de ses personnages sont effectivement si ingénieux qu’il apparait difficile de ne pas admirer leur intelligence supérieure.
La lettre n°125, dont nous allons étudier le contenu, illustre parfaitement le parfum de souffre contenue dans l’œuvre : présence du vice écrasant apparemment la vertu, évidente ambigüité du personnage de Valmont, séducteur, aussi diabolique que séduisant, tout dans ce livre, comme dans ce passage semble, jeter le trouble.   

[Oh mon Dieu]

 Véritable communiqué de victoire, Valmont fait dans cette lettre le récit de la manière dont il a réussi à vaincre la Présidente, la proie qu’il s’était promis d’assiéger. Valmont annonce triomphalement son succès à sa complice, il lui décrit ainsi sa stratégie amoureuse qui est un art de la conquête et du combat. Mais parallèlement Valmont laisse aussi deviner ses sentiments. Malgré lui, il dit à quel point il a été heureux et sensible aux charmes de Mme de Tourvel. Le libertin qui a pris au piège est lui-même pris au piège de l'amour. La lettre pourtant cynique et libertine est en même temps révélatrice d'une joie que Valmont n'avait pas prévue et qu'il avoue sans s'en rendre compte.  

(Contextualisation)

Pour une meilleure lisibilité, nous pourrons découper le texte en 4 axes, la première allant de « La voilà donc vaincue » à « charme inconnu que j’ai ressenti ».  Le 2ème ira de « « Serait-il donc vrai » jusqu’à « le combattre et l’approfondir ». Le 3ème, lui, ira de « Peut-être, au reste, en ai-je déjà entrevu la cause » jusqu’à « les 1ères avances qu’elles ont faites » et la 4ème, enfin, sera le reste de l’extrait allant de « Ici, au contraire » jusqu’à « exclusivement à toute autre ».

(Découpage).

Pour une parfaite sérénité dans l’écoute de cette vidéo, sachez que vous pourrez également cliquer sur le lien en présentation pour obtenir le texte en format Word, accompagné de la présente analyse.

[Je trouve que t’es un mec super]

Oh n’exagérons rien… Car bon, maintenant, il vous reste quand même l’explication linéaire à faire. Parce qu’après avoir lu le texte… concrètement, on fait quoi ?

[Bonne question, merci de l’avoir posée]

Et bien on applique la méthode tout simplement… la méthode, c’est quoi ? C’est, à chaque phrase ou chaque ligne, je trouve… une impression, un procédé (un champ lexical, un registre, une figure de style etc.), un exemple et une argumentation… à savoir un raisonnement un peu approfondi et personnel des intuitions que vous avez commencé à percevoir…

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