Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos
Commentaire de texte : Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Le_G • 12 Janvier 2022 • Commentaire de texte • 1 521 Mots (7 Pages) • 367 Vues
Français
Commentaire les Liaisons Dangereuses, lettre 81 (1782) de Pierre Choderlos de Laclos
Pierre Choderlos de Laclos est un officier, militaire de carrière. Il mène une vie de garnison qui lui permet de se consacrer à l’écriture. En 1782, il publie son célèbre roman les Liaisons Dangereuses. Ce roman épistolaire est un recueil de 175 lettres qui remporte un vif succès notamment en raison du scandale qu’il provoque, au XVIIIème siècle, le siècle des Lumières.
Ce roman retrace notamment la correspondance entre deux libertins, la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont. L’extrait étudié est la lettre 81 où la Marquise dévoile à son ancien amant son éducation et sa personnalité. Cette lettre lui permet de revenir sur son parcours, d’évoquer son passé et de faire une sorte d’introspection.
Comment la Marquise de Merteuil parvient-elle à travers sa propre éducation à s’affranchir de la condition féminine du XVIIIème siècle et devenir une femme redoutable ?
Nous étudierons dans un premier temps l’aspect autobiographique de cette lettre et nous analyserons dans un second temps le redoutable caractère libertin de la Marquise de Merteuil.
Nous nous focaliserons dans en premier lieu l’aspect autobiographique de cette lettre.
Dès le début de la lettre, nous pouvons ressentir que l’attention est portée sur la narratrice, La Marquise de Merteuil. Il s’agit d’une mise en scène théâtralisée où son personnage est omniprésent. En effet dès la première phrase : « Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j’étais vouée par état au silence et à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer et réfléchir », l’utilisation à plusieurs reprises du pronom personnel « je » met en évidence l’aspect autobiographique de cette lettre, cela renforce la mise en valeur de la Marquise. Elle devient l’objet de tous les regards et parvient à concentrer l’attention sur elle. De plus, l’omniprésence de la première personne est mise en valeur dans l’emphase que l’on retrouve aux lignes 18-19-20 : « mais je n’avais à moi que ma pensée, et je m’indignais qu’on pût me la ravir ou me la surprendre contre ma volonté ». D’autre part, la narratrice revient sur sa jeunesse, elle fait une référence au passé. Nous pouvons le constater dès la première la ligne : « dans le temps où ». Elle exprime la soumission que les adultes cherchent à lui imposer, comme nous pouvons le constater à la première ligne : « j’étais voué à ». A travers l’évocation de son passé la Marquise dévoile son autoportrait qui lui permet de faire une introspection sur elle-même. Cela nous montre l’intérêt autobiographique de cette lettre.
Par ailleurs, nous pouvons constater le caractère orgueilleux de la Marquise de Merteuil. Elle n’accepte pas la soumission et ne se contente pas d’écouter les discours qui lui sont faits. Elle cherche au contraire à comprendre ce qui lui est caché comme nous pouvons le constater à la ligne 3 : « Tandis qu’on me croyait étourdie ou distraite, écoutant peu à la vérité les discours qu’on s’empressait de me tenir ». L’utilisation du connecteur logique d’opposition « tandis que » montre qu’elle n’accepte pas l’image qui lui est assimilée et elle se place comme un personnage qui est digne de plus d’intérêt que les femmes de son époque. Elle a une haute estime d’elle-même et elle fait preuve de réflexion comme nous pouvons le voir à travers le rythme binaire que nous retrouvons à la ligne 2 : « j’étais vouée par état au silence et à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer et réfléchir ». Au-delà de sa réflexion, elle maitrise également son aspect physique comme nous pouvons le voir à la ligne 16 : « C’est ainsi que j’ai su prendre sur ma physionomie cette puissance dont je vous ai vu quelquefois étonné. ». L’utilisation du nom « puissance » montre le caractère prétentieux et vaniteux de la Marquise de Merteuil. De plus, la narratrice exprime son indépendance comme nous pouvons le remarquer à la ligne 24 : « dès ce moment, ma façon de penser fut pour moi seule ». En se référant uniquement à sa propre pensée elle révèle son caractère hautain. A travers son discours autobiographique elle présente de façon vaniteuse ses nombreuses qualités faisant ainsi son propre éloge.
Alors que les adultes cherchent à la maintenir dans l’ignorance en raison de son jeune âge, la Marquise de Merteuil s’intéresse à la découverte de ses émotions. Elle expérimente les différentes expressions de ses sentiments avec une parfaite maitrise. Nous retrouvons cette exploration émotionnelle à la ligne 11-12-13-14 : « Ressentais-je quelque chagrin, je m’étudiais à prendre l’air de la sécurité, même celui de la joie ; j’ai porté le zèle jusqu’à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l’expression du plaisir. ». De même le champ lexical du plaisir est utilisé afin de renforcer l’idée de la découverte des sentiments, nous pouvons les retrouver aux lignes 14 et 15 : « l’expression du plaisir », « les symptômes d’une joie inattendue ». Grâce à ses talents la Marquise parvient à travailler ses émotions
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