Analyse linéaire La fausse suivante, Acte 3 scène 3 (1724) Marivaux
Commentaire de texte : Analyse linéaire La fausse suivante, Acte 3 scène 3 (1724) Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bloublou1. • 27 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 828 Mots (4 Pages) • 4 072 Vues
La fausse suivante, Acte 3 scène 3 (1724) Marivaux
LÉLIO
Oui, vous êtes aussi poltron qu’une femme.
LE CHEVALIER
, à part.Tenons ferme. (À Lélio.) Lélio, je vous crois malade ; tant pis pour vous si vous ne l’êtes pas.
LÉLIO
, avec dédain.Je vous dis que vous manquez de cœur, et qu’une quenouille siérait mieux à votre côté qu’une épée.
LE CHEVALIER
Avec une quenouille, mes pareils vous battraient encore.
LÉLIO
Oui, dans une ruelle.
LE CHEVALIER
Partout. Mais ma tête s’échauffe ; vérifions un peu votre état. Regardez-moi entre deux yeux ; je crains encore que ce ne soit un accès de fièvre, voyons. (Lélio le regarde.) Oui, vous avez quelque chose de fou dans le regard, et j’ai pu m’y tromper. Allons, allons ; mais que je sache du moins en vertu de quoi je vais vous rendre sage.
LÉLIO
Nous passons dans ce petit bois, je vous le dirai là.
LE CHEVALIER
Hâtons-nous donc. (À part.) S’il me voit résolue, il sera peut-être poltron.
Ils marchent tous deux, quand ils sont tout près de sortir du théâtre.
LÉLIO
se retourne, regarde le Chevalier, et dit.
Vous me suivez donc ?
LE CHEVALIER
Qu’appelez-vous, je vous suis ? qu’est-ce que cette réflexion-là. Est-ce qu’il vous plairait à présent de prendre le transport au cerveau pour excuse ? Oh ! il n’est-plus temps ; raisonnable ou fou ; malade ou sain, marchez ; je veux filer ma quenouille. Je vous arracherais, morbleu, d’entre les mains des médecins, voyez-vous ! Poursuivons.
LÉLIO
le regarde avec attention. C’est donc tout de bon ?
LE CHEVALIER
Ne nous amusons point, vous dis-je, vous devriez être expédié.
LÉLIO
, revenant au théâtre. Doucement, mon ami ; expliquons-nous à présent.
LE CHEVALIER
, lui serrant la main. Je vous regarde comme un lâche si vous hésitez davantage.
LÉLIO
, à part. Je me suis, ma foi, trompé ; c’est un cavalier, et des plus résolus.
LE CHEVALIER
, mutin. Vous êtes plus poltron qu’une femme.
Parcours théâtre « spectacle et comédie »
Point sur Marivaux : écrivain français né en 1688, mort en 1763 qui utilise le travestissement pour faire éclater la vérité. C’est un dramaturge il consacre ses œuvres aux sentiments d’amour. Ce n’est pas une lumière du XVIII eme siècle mais il est moraliste, romancier puis journaliste. Il écrit des pièces de théâtre tel que « La fausse suivante » et « L’île des esclaves ». Il révolutionne le genre de la comédie sentimentale avec « surprises de l’amour ».
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