Alcools, Tradition et Modernité

Alcools, Tradition et Modernité

En 1913, est publié le recueil Alcools de Guillaume Apollinaire. Ce recueil, par ses poèmes et de par sa forme amène aux prémices d’un nouveau genre. Un ouvrage devant être connu par le plus grand nombre de personnes pour la vision du monde qu’il apporte.

Le titre complet du recueil est, Alcools, Poèmes (1898-1913). Ce premier titre permettait de se rendre compte de la période de production poétique de Guillaume Apollinaire pour ce recueil. Né en 1880, d’une mère italienne et d’un père polonais, Guillaume Apollinaire commence très jeune à écrire puisqu’il commence son œuvre dès 1898, alors âgé de dix-huit ans. Ses poèmes sont le reflet de sa conscience et de son expérience de sa vie, une vie voyageuse et errante. Bien que la plupart des écrits figurant dans ce recueil aient déjà étés publiés, le regroupement de celles-ci en un seul et même ouvrage leur donne un tout autre dessein.

Un recueil et des poèmes désordonnés et atypique

        Avec Alcools, Guillaume Apollinaire transgresse les règles alors en place. Les poèmes constituant ce recueil ne sont pas rangés par ordre chronologique mais par la volonté de l’auteur. On a donc une chronologie brouillée, qui montre que les poèmes sont autonomes et peuvent être lus distinctement les uns des autres. Le poème « Zone », par exemple est le premier poème du recueil bien qu’il soit le dernier écrit par Apollinaire. Les poèmes ne sont pas n’ont plus tous diviser en différentes sections. On ne remarque que quelques sections avec par exemple les sections, « Rhénane », « A la santé ». On peut aussi classer certains poèmes par cycle, avec le cycle « Marie » avec des poèmes comme « Marie », « Le pont Mirabeau », « Zone », dans lequel le poète décrit les souvenirs d’un amour avec une certaine Marie. En effet Maria Dubois et Marie Laurencin sont deux femmes avec qui Apollinaire a eu une liaison et naît donc une confusion quant à l’identité de la femme décrite.  L’auteur décida de supprimer toute la ponctuation qui permet de donner une ambiguïté aux mots, et d’écrire en vers libres, c’est-à-dire qui ne respecte pas les règles de la métrique dans la poésie. Ces effets permettent une fluidité pouvant représenter le temps qui passe.  

En plus de la modernité dans la forme des poèmes, elle est aussi un des thèmes de ce recueil. La modernité est mêlée à la tradition avec des références bibliques, mythologiques… En effet des poèmes tels que « Zone » utilise la religion qui est antique mais qui fait partie du monde moderne. Le rapport à la modernité, de ce poème est marqué par un hommage aux villes industrielles et à la technologie. Cela nous permet de remarquer que ce poème a pour but de placer le recueil sous les signes de la modernité. Les progrès technologiques sont aussi mis en avant avec l’automobile et l’aviation. On remarque une alternance entre les différents poèmes longs et courts, les poèmes classiques et modernes. Mais aussi un mélange de langage puisque des textes sont écrits dans un registre soutenu, d’autres dans un registre familier voir obscène. De plus le recueil comporte des poèmes avec toutes sortes de tonalités, lyriques, pathétiques, épiques, tragiques qui emporte le lecteur différant face de lire ces textes.

Avec ce recueil on parle aussi de surréalisme bien que ce mouvement littéraire ne soit apparu que plus tard, dans l’entre deux guerres. Ce recueil est un modèle pour ces auteurs dont les œuvres découlent de la poésie d’Apolinaire

Le rôle de cette poésie

        Avec Alcools, Guillaume Apollinaire cherche à mettre en poème son expérience, ses sentiments et le monde qui l’entoure tel qu’il le voit. Cette poésie est en quelques sortes la porte-parole de l’auteur. De ce fait les principaux thèmes du recueil sont, l’amour, la modernité, la fuite du temps, le voyage, tous relié au sentiment et au vécu de Guillaume Apollinaire.

        Apollinaire aborde le thème de l’amour en utilisant ses liaisons passées avec Annie et Marie Laurencin ou Maria Dubois. Ayant même dans ce recueil un poème à leur nom et d’autre où l’auteur décrit ses souvenirs amoureux. Dans « Le Pont Mirabeau », il se rappelle son ancien amour avec Marie Laurencin puisque c’est ce pont qu’emprunter Apollinaire pour la visiter. Dans le poème « La chanson du Mal-Aimé » Apollinaire évoque une déception amoureuse. Il considère l’amour comme une déception et est toujours à la recherche d’un amour plus heureux. Au-delà, l’auteur décrit aussi la séduction des femmes dans ces poèmes tels que « La Loreley » où il décrit une femme ayant un charme mortel, ou dans « Mai » où l’on peut comprendre une métaphore de la femme avec une nature envoutante.

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