L’Iran, entre tradition assumée et modernité forcé
Compte Rendu : L’Iran, entre tradition assumée et modernité forcé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mimibelgoss • 5 Janvier 2013 • 2 093 Mots (9 Pages) • 1 275 Vues
Introduction
Si au Moyen-Orient, on cherche à voir un peu plus loin que la situation présente, il convient de regarder du côté de l¹Iran. La donne stratégique a changé dans le voisinage immédiat de cet état qui est central au Moyen-Orient. Et la République Islamique est au même titre que l’Irak et la Corée du Nord, rangée par Washington parmi les pays de l’axe du mal.
I. L’Iran, entre tradition assumée et modernité forcé ?
1) L’Iran, carrefour de plusieurs mondes et couloir vers l’Asie :
• L'Iran, c'est l'ancienne Perse, qui a connu son apogée autour de 500 avant notre ère, sous le règne de Darius durant l’Empire Achéménide. "Iran" signifie en sanskrit “pays des Aryens”, des nobles. Les Aryens, populations indo-européennes ancêtres des Perses, sont venus s'établir sur le plateau iranien vers le deuxième millénaire avant JC.
• Au sud du continent eurasiatique, ce monde perse fait jonction entre le monde arabe, le monde turc, et le monde indien. Cette fonction de lien se retrouve dans la composition de la population.
• L’Iran forme un couloir entre les chaînes du Zagros, les monts Elbourz et les massifs afghans qui a longtemps permis le passage entre la Méditerranée et la Chine. C’est d'ailleurs là quepassait l'une des Routes de la Soie.
Le Golfe au centre du commerce iranien
Dans la région du Golfe, Dubaï, avec son importante diaspora iranienne est au centre du commerce des biens de consommation avec l'Iran. 40% des biens importés par Dubaï sont réexportés vers l'Iran, en grande partie clandestinement. C'est là que transitent les produits américains, pour contourner l'embargo, et que s'approvisionnent les marchands du bazar de Téhéran.
2) Un pays multi-ethnique :
• Sur ces 67 millions d’habitants, près de la moitié sont des Perses. Ils vivent autour des déserts centraux et dans le sud. Quant aux minorités, Azéris, Turkmènes, Kurdes, Baloutches, Arabes et Baktiars, elles vivent plutôt en périphérie
• Une population jeune, alphabétisée, demandeuse de démocratisation (manifestations récurrentes d’étudiants).
3) Le persan et le chiisme, deux éléments d’unité du pays :
• Ce qui fait l'unité de ce pays, c’est la culture persane : le Persan est langue nationale, qui est parlée par 85% de la population du pays
• La quasi-totalité des Iraniens sont musulmans shiites. C’est un liant de la nation. L¹Iran regroupe, à lui seul près de la moitié des Shiites dans le monde. Mais 90% des musulmans dans le monde sont sunnites.
c’est quoi le chiisme ?
Le chiisme est né au 7ème siècle de notre ère, après la mort du Prophète, d'une contestation qui porte sur la désignation du guide des Musulmans. Les Chiites affirment que ce rôle revient à Ali, le gendre de Mahomet, et à sa descendance, alors que les sunnites pensent que le chef de la communauté musulmane doit être désigné parmi les fidèles.
Dans les années 70, pour s'opposer au pouvoir du Shah, les Iraniens se tournent de nouveau vers le chiisme, incarné alors par Khomeini. Il cristallise le rejet, par la société iranienne, de ce modèle politique répressif et l’aspiration à une plus grande liberté, une plus grande dignité et une plus grande justice sociale. En 1978, des émeutes ont lieu à Tabriz, Qom et Téhéran, des troubles ont lieu dans les universités et des grèves dans les secteurs vitaux de l'économie.
L’Iran est un "grand" pays : c’est une ancienne civilisation majeure, un vieil Etat, une vraie nation
II. L’Iran et les nouvelles républiques d’Asie centrale
Pour l’Iran, immense pays de 1,6 million de km2 (soit plus de quatre fois l’Allemagne), le contexte géopolitique a totalement changé en quelques années. Au nord, le pays voit, avec la fin de l’URSS, l¹apparition d’Etats indépendants dans le Caucase et en Asie centrale.
Ces nouveaux Etats indépendants du Caucase et d¹Asie Centrale sont dotés de grandes ressources en hydrocarbure : pour Téhéran, ce sont des nouvelles routes d¹évacuation et des enjeux majeurs.
1) Une économie traditionnelle mais d¹importantes ressources énergétiques :
L’Iran est un pays d'élevage, surtout des ovins, à cause de la laine. C’est en effet un grand exportateur de tapis. C’est aussi un pays agricole: au nord, les provinces bordant la Caspienne fournissent le quart de la production agricole, qui sont surtout des céréales.
Les villes de Téhéran, Mashhad, Chiraz, Tabriz, Ispahan, et de Qom sont les principaux sites industriels du pays. Au sud-ouest, se trouvent les gisements de gaz et de pétrole, les raffineries, et les ports pour l'exportation du pétrole brut.
L’Iran est donc un pays très riche en hydrocarbures :
• 9 % des réserves mondiales prouvées en pétrole ;
• 14 % des réserves en gaz.
L’Iran sous le joug des occidentaux
L'Iran est au centre d'une vaste lutte d'influence, dans l'après deuxième guerre mondiale. Pour les occidentaux, l'enjeu est double : tout d’abord, il y a le pétrole, exploité en commun par les Anglais et les Iraniens (la nationalisation des pétroles iraniens en 1953 est d’ailleurs remise en cause par un coup d'Etat organisé par la CIA et le Royaume-Uni). Et puis ensuite, pendant la guerre froide, l'Iran devient un allié majeur de Washington, avec une forte présence américaine dans le pays.
2) L’enjeu géopolitique autour des hydrocarbures :
La position géographique de l’Iran, lui offre la possibilité de tenir un rôle de premier plan dans l’évacuation des hydrocarbures, venant de la partie Est de la mer Caspienne et du Turkménistan. Le pays offre une route alternative à la Russie pour désenclaver justement ces pays d’Asie Centrale
Mais la progression de ces nouvelles routes commerciales - routes, voies ferrées, gazoducs, oléoducs - doivent être suivies attentivement,
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