"A une passante" de Baudelaire
Fiche de lecture : "A une passante" de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Arthur afflatet • 21 Février 2022 • Fiche de lecture • 1 207 Mots (5 Pages) • 984 Vues
1 La rue assourdissante[a] autour de moi hurlait[b]. Le narrateur est placé au centre du décor.
Le bruit de la rue est mis en avant par ces deux termes
Allitération en [r], assonances en [ou] et en [u] : harmonie imitative du brouhaha de la rue.
L’effet est amplifié par le double hiatus (rencontre de deux voyelles prononcées, à l'intérieur d'un mot , ou entre deux mots énoncés sans pause) symétrique du début et de la fin du vers : « rue-assourdissante » (hiatus /u-a/) et « autour de moi-hurlait » (hiatus /a-u/).
La description hyperbolique du décor semble hostile, peu propice à une rencontre.[pic 1]
Longue, mince, en grand deuil[c], douleur majestueuse[d],
Adjectifs antéposés : mise en valeur des qualités physiques de la jeune femme. Commencement de l’éloge de la femme.
Enumération servant de description physique à la femme
Une femme passa[e], d’une main fastueuse
Soulevant, balançant[f] le veston et l’ourlet[g];
5 Agile et noble, avec sa jambe de statue[h].
Adjectifs mélioratifs : qualité physique et psychologique de la femme. Cela fait partie de l’éloge de cet être inaccessible.
La description de la jeune femme est de plus en plus précise : on passe d’une silhouette imprécise à un jambe. Il y a un resserrement de l’angle de la description. La description est à la fois physique et morale et elle laisse imaginée une jeune femme magnifique à la fois noble dans son attitude et dans sa manière d’être.
Moi, je[i] buvais[j], crispé comme un extravagant,
Le verbe boire est ici à prendre au sens de sentir avec avidité , être fasciné. Il marque donc la fascination du poète pour la femme. Terme à mettre en parallèle avec le mot « fascine », vers 8.
Crispé : le poète est paralysé à la vue de cet être.
Comme un extravagant : comparaison. Ce comportement semble être en décalage avec le tumulte de la rue qui l’entoure. C’est comme si le temps était figé.
Dans son oeil, ciel livide[k] où germe l’ouragan[l],
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.[m]
Le récit nous fait passer de la femme à l’homme qui la regarde. Il dévisage la femme dont il admire la beauté, s’absorbe avidement dans sa contemplation.
FIN DU PREMIER MOUVEMENT : UNE APPARITION FÉMININE
Un éclair… puis la nuit! – Fugitive beauté[n]
Le vers 9 est un vers de transition :
- Un éclair : mot qui résume l’expérience fulgurante que vient de faire le narrateur, l’illumination, la révélation qui a accompagné un simple échange de regards. C’est un coup de foudre.
- Les points de suspension marquent une sorte d’ellipse : quelque chose s’est produit, qu’on ne raconte pas, mais qu’on laisse au lecteur le temps de deviner : le trajet intérieur de la sensation, la répercussion intérieure du regard échangé.
- Puis la nuit : exprime la déception de la perte, la disparition de la passante, le retour brutal au réel après le rêve.
- le point d’exclamation dramatise la brutalité du retour au monde réel.
- le tiret sépare le récit du début de la méditation, et marque peut-être aussi le début d’un passage « dialogué », d’un discours rapporté en style direct.
10 Dont le regard m’a fait soudainement renaître[o],
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?[p]
Le poète exprime le regret de la perte de l’être aimé par la phrase qui court vers 9 à 11 et qui contient deux enjambements.
Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être!
Ce vers marque l’éloignement définitif de la femme aimée.
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
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