"A une passante" de Baudelaire
Commentaire de texte : "A une passante" de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Cclaude1 • 16 Février 2022 • Commentaire de texte • 1 287 Mots (6 Pages) • 1 787 Vues
« A une passante », Charles Baudelaire (1857)
Charles Baudelaire est un auteur majeur de la littérature française considéré comme le précurseur de la modernité poétique. Son recueil le plus célèbre, Les Fleurs du Mal publié en 1857, a pour objectif d’extraire la beauté du mal, ou comme le dit Baudelaire « de créer de l’or à partir de la boue ». Pour parvenir à cela, il s’inspire dans la section « Tableaux Parisiens » de petites saynètes du quotidien et du paysage urbain qui l’entoure. Le poème étudié, « A une passante » est un sonnet qui appartient à cette section. L'univers urbain offre à Baudelaire des sujets de description, de narration, de réflexion face à lesquelles le poète ne reste pas extérieur au spectacle de la rue. Il y participe à la recherche de rencontres décisives en quête de symboles qui font de ces spectacles et de ces rencontres les reflets d'un monde complexe, celui de sa propre vie. En ce sens, chaque rencontre est importante. Ici, on nous narre la rencontre entre le poète et une majestueuse inconnue dans les rues de la ville.
Nous allons nous demander comment le poète met en scène une rencontre ratée et un amour impossible.
I- Une beauté inaccessible
A- Le cadre (urbain) de la rencontre
• Espace urbain exposé en un alexandrin : « La rue assourdissante autour de moi hurlait » (v1) c’est à la fois un vers et une phrase simple qui pose le cadre urbain
• Complément circonstanciel de lieu avec pronom personnel : « autour de moi » (v1) le poète se met en scène
• « La rue assourdissante autour de moi hurlait » (v1) rue personnifiée puisqu’elle « hurle » (par métonymie désigne les passants) et le vacarme se trouve avec l’adj « assourdissant » atmosphère de bruit et d’agitation
On a un premier vers qui plante le décor d’une ville moderne, soit un cadre pas propice à une rencontre amoureuse : pas de cadre avec intimité.
B- Un portrait en mouvement
• Enumération d’épithètes : « Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse » (v2)rythme ascendant et quaternaire (en 4 temps) adj et groupes nominaux caractérisent la femme : mince, svelte et idée de tristesse (« deuils » « douleur ») renforcée par la couleur de son vêtement (noir car en deuil)reflète un peu idée du spleen mais aussi élégance donc part d’idéal dans son portrait (spleen+idéal -> raison pour laquelle elle attire l’attention du poète ?)
Frappant : rien de particulièrement féminin, pas attributs classiques de la féminité et rien qui connote la douceur
• Renvoient à élégance : adj « Agile et noble » (v5) « majestueuse » (v2) « fastueuse » (v3) caractère un peu altier (faire preuve de hauteur mais moins péjoratif que hautain), idéal de beauté un peu aristocratique
• Proposition principale (groupe sujet verbe) rejetée au ver 3 effet d’attente et passé simple « passa » introduit une rupture avec imparfait « hurlait » (v1) (narration)
• Portrait en mvt : « Soulevant, balançant le feston et l’ourlet » (v4) mimer à travers le rythme tétramètre (4x3) la démarche de la femme (écho avec « agile ») Idée d’une femme svelte qui marche d’un pas décidé
Femme urbaine, moderne où rien de particulièrement féminin n’est souligné, désignée par éléments qui renvoient à sa noblesse, sa douleur et la rapidité de ses pas. On comprend qu’il n’y a pas de possibilité de rencontre car elle marche déterminée.
C- Une femme ambivalente
• Opposition entre « Agile » (v5) et métaphore « jambe de statue » (v5) métaphore peut renvoyer à idée de perfection physique ou idée de froideur et de femme inaccessible
• Synecdoques : « jambe » (v5), « main » (v4), « œil » (v7) chq parties est sublimée (rappel le blason) mais contribuent à la déshumaniser car elle apparaît comme trop parfaite pour être humaine
• Rythme binaire avec parallélisme de construction : « La douceur qui fascine et le plaisir qui tue
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