Un critique affirme « le rire pense et donne à penser ». Expliquez en quoi cette comédie-ballet permet de faire réfléchir le public.

Un critique affirme « le rire pense et donne à penser ». Expliquez en quoi cette comédie-ballet permet de faire réfléchir le public.

        Au XVIIe siècle, la tragédie est le genre littéraire le mieux considéré et la comédie est quant à elle, perçue comme un simple divertissement. Souvent associée au délassement, la comédie était pourtant loin d’avoir comme seule fonction le rire. Molière, grand dramaturge et maître du genre comique utilisait ces célèbres pièces pour dénoncer les causes qui lui tenaient à cœur. Il inventa en 1661,avec Jean Baptiste Lully, un nouveau genre théâtral : la comédie-ballet. Elle mêle danse, musique et comédie et développe des sujets ordinaires où il est souvent question de mariage. Le Malade imaginaire suivant le schéma de cette dernière est alors créé en 1673.  Ainsi, nous pouvons nous demander en quoi cette comédie-ballet permet-elle de faire réfléchir le public. En nous appuyant sur la citation « le rire pense et donne à penser», nous analyserons dans un premier temps ce que critique et pointe du doigt Molière puis dans un second temps, nous nous pencherons sur comment le rire amène à faire réfléchir son public.

        Certes, Le Malade imaginaire fait rire mais il aborde dans sa pièce de nombreux comiques qui, une fois analysés dévoilent le message caché de Molière. En effet, on peut observer que Molière veut montrer les ridicules de ses contemporains. Thème récurent de nombre de ses pièces, la médecine est fortement raillée. Dans sa première scène, le monologue d’Argan est une situation comique. Les mots très techniques utilisés par Argan, notre malade imaginaire, font rire le spectateur. Mais Molière dénonce également les médecins, car le portrait peu avantageux de Thomas Diafoirus fait par son père dans la scène 5 de l’acte III est tout sauf ce à quoi nous aurions pu nous attendre. Ne faisant que dépeindre un tableau extrêmement négatif de son fils, son père affirme pourtant être fier de lui. Le but de cette scène est de faire apparaître les deux médecins complètement ridicules. Molière en travestissant Toinette en médecin dans la scène 10 de l’acte I dénonce toute l’absurdité du corps de la médecine. En effet, il prête à Toinette les mêmes mimiques qu’aux vrais médecins de sa pièce. Ainsi celle-ci avec une série de questions les plus absurdes les unes que les autres et quelques formules de latin parvient à convaincre Argan de son statut de médecin.

        Mais Molière dénonce également la dérive sociale de sa société. Ici la dénonciation des mariages arrangés est proéminente. La plaidoirie d'Angélique évoque le problème du mariage à l'époque de Molière. Angélique aime un autre homme mais c'est son père qui choisit et l'oblige à se marier avec qui bon lui semble. Molière, par le biais de son personnage Angélique, dénonce cette forme de mariage. Angélique se montre en effet très prudente à l'égard de Thomas Diafoirus en tentant de lui expliquer que le mariage n'est pas pressé, qu'ils doivent apprendre à se connaître et que l'amour vient avec le temps. Thomas, de son côté, piégé dans ses études et son éducation, réfute l'argumentaire de la jeune fille. On peut clairement observer qu’Argan veut marier sa fille Angélique dans le seul but d’avoir un médecin pour le soigner. Mais Angélique refuse de se marier étant amoureuse de Cléante. Un quiproquos est présent dans la scène de l’acte où Argan lui déclare son intention de la marier. En effet, Angélique croit que son père est venu lui annoncer qu’il est d’accord pour qu’elle se marie avec Cléante, son amant, cependant c’est malheureusement de Thomas Diofoirus dont il s’agit. C’est donc autour de cet amour impossible et de ce mariage forcé que s’organise la pièce.

        De plus, Molière veut mettre en lumière les mauvais comportements. Notamment, ceux d’Argan, à travers qui il veut dénoncer son obsession, ses excès et son égoïsme. Sa peur absurde de la maladie et sa dépendance aux médecines et aux lavements en font un personnage complètement absurde. Argan est également décrit comme un personnage égoïste et tyrannique. On le voit lors des scènes où il maltraite sa servante, Toinette. Il force également sa fille à se marier avec Thomas Diafoirus, un stupide médecin ,dans ses propres intérêts. Les pères autoritaires et égoïstes qui agissent contre l’intérêt et les sentiments de leurs enfants sont alors critiqués. L’hypocrisie de Béline est aussi mise en lumière, cette dernière n’étant là que pour profiter de l’argent de son mari.

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