En quoi peut-on dire que Gargantua de Rabelais prête autant à rire qu’il donne à penser ?

Entrainement à la dissertation

Problématique : En quoi peut-on dire que Gargantua de Rabelais prête autant à rire qu’il donne à penser ?

Gargantua de Rabelais est publié en 1534, tandis que l’humanisme, qui place l’homme au centre de la réflexion, est en plein essor. Ce roman qui narre les aventures du héros éponyme se distingue dans le paysage littéraire. En effet, Rabelais exploite les ressorts d’un comique qui peut parfois sembler grossier, tout en invitant également ses lecteurs à se méfier des apparences et à découvrir le sens caché du récit. En quoi peut-on dire que Gargantua de Rabelais prête autant à rire qu’il donne à penser ? Comment cette œuvre parvient -elle de manière équilibrée à concilier à ces deux ambitions, à savoir divertir le lecteur et susciter sa réflexion ? Nous verrons, dans un premier temps, que le récit semble essentiellement destiné à amuser le lecteur, puis nous montrerons que le rire permet de transmettre plus facilement le savoir et de déclencher la réflexion.

1. Le récit semble essentiellement destiné à faire rire le lecteur

1. Le gigantisme du héros et de sa jument crée un décalage amusant avec la réalité du lecteur

• Gargantua ingurgite une quantité astronomique de nourriture et de vin dans la 1ère partie du roman
• Il lui faut + de 17 milles vaches pour lui donner du lait à la naissance
• Il lui faut une charrette et des bœufs pour le tirer
• A son arrivée à Paris, il vole les cloches de la Cathédrale Nôtre de Dame pour les mettre au coup de sa jument.
• Durant le voyage cette jument abat une forêt entière avec sa queue

Dans Micromégas, Voltaire exploite le même type de comique car les 2 extraterrestre qui visite notre planète mesurent respectivement 2km et 32 km de haut.

• La Terre apparait comme « taupinière ». La méditerranée comme une « mare » et les Hommes comme des « atomes ».

Dans un premier temps nous monterons que le récit est essentiellement destiné à faire rire le lecteur.

Tout d’abord, le gigantisme du héros éponyme et de sa jument crée un décalage comique. En effet, Gargantua ingurgite une quantité astronomique de nourriture dans la première partie du roman. Cela est dû à son immensité, puisqu’il lui faut également plus de 17 milles vaches pour lui donner du lait à sa naissance. Au vu de la grandeur de sa jument, il vole les cloches de la Cathédrale Nôtre Dame pour les lui mettre au cou. Et durant le voyage, cette même jument abat une forêt entière avec sa queue. Dans son conte philosophique Micromégas, Voltaire exploite le même type de comique, avec les 2 extraterrestre mesurant respectivement 2km et 32km de haut. Cela nous paraît démesuré, puisque la Terre leurs apparait comme une « taupinière », la méditerranée comme une « mare » et les Hommes comme des « atomes ». Le comique de la démesure présent dans ces deux récits est destiné à faire rire le lecteur.

1. Les références sexuelles et scatologique sont source de comique

• Gargamelle se plaint de devoir accoucher dans la souffrance à cause du pénis de son époux
• Ses gouvernantes prennent soins d’orner son sexe de (beau bouquets, rubans, fleurs) lorsqu’il est enfant.
• Tout petit il invente un « torche cul » efficace
•  « Il allait aux privées vider ses résidus naturels »
• « Adulte, il inonde les Parisiens les parisiens avec son urine »

Ensuite, les références sexuelles et scatologiques produisent également un effet comique. Rabelais n’hésite pas à évoquer la diarrhée dans le récit, les passages aux toilettes « il allait au privé vider les résidus naturels » et à énoncer les plaintes de Gargamelle sur le fait de devoir accoucher dans la souffrance à cause du pénis de son époux. La naissance de Gargantua est également très comique, Gargamelle accouche au bout de 11 mois et comme elle a mangé trop de tripes, Gargantua doit sortir par l’oreille. (Référence à la naissance d’Athènes qui sort de la tête de Jupiter).  Les références sexuelles sont choisies par Rabelais pour divertir le lecteur. Le roman contient beaucoup de plaisanterie (…….), les références au membre de Gargantua sont très présentes « j’attire votre attention sur le fait que si elle était bien longue et ample, elle était également bien garnie à l’intérieur et bien pourvue », alors qu’il est en réalité question de sa braguette. Les gouvernantes de Gargantua prenaient soins d’orner son sexe de « beau bouquet » ; « rubans » ; et de « fleurs » lorsqu‘il était enfant ; et, elles lui donnaient toutes sortes de nom « mon épine », « ma branche de corail », « ma tarière »… Etant encore très jeune, il invente un « torche cul » assez efficace et plus tard étant adulte, il déverse sur la population son urée « Adulte, il inonde les Parisiens avec son urine ». Ici, le comique n’est plus démesuré mais grossier, Rabelais invite le lecteur à s’imaginer tous types de scènes, même les plus extrêmes.

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