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Puis-je affirmer : « je pense ce que je veux » ?

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Par   •  19 Janvier 2022  •  Dissertation  •  1 860 Mots (8 Pages)  •  424 Vues

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Dissertation n°1

Sujet : Puis-je affirmer : « je pense ce que je veux » ?

Dans notre société actuelle, basée sur la démocratie, le fait de penser ce que l’on veut nous paraît incontestable. Une femme peut  donner son avis sur le dernier film qu’il a vu, en enfant peut juger la manière de s’habiller d’une autre personne, ect… Donner son opinion renvoie à donner « sa manière de penser », autrement dit assumer la part très subjective de ses propos. Aucun propos ne peut donc être supérieur à un autre. Ainsi chacun est persuadé de penser ce qu’il veut, mais n’est pas une illusion ? L’affirmation « je pense ce que je veux » paraît assez simple mais ne serait-elle pas plus complexe que ça ? En effet, la loi punit certaines pensées jugées intolérables. Alors l’homme peut-il vraiment penser ce qu’il veut ? Tout d’abord, a-t-on le droit d’avoir une opinion sur tout ? Par ailleurs, ne sommes-nous pas limités par certaines contraintes ? Et finalement ne pouvons nous pas nous détacher de nos préjugés ?

Dans un premier temps, il paraît indispensable de se demander ce que signifie le verbe « penser ». L’étymologie du  verbe penser vient du latin « pensare » qui signifie « peser ». Cela nous traduit l’idée que penser serait une activité volontaire de l’esprit, consciente. Alors, penser n’est-elle pas une activité réflexive personnelle pouvant être menée comme nous le souhaitons ? En effet la liberté de penser n’est-elle pas un droit fondamental en France. Dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, l’article 18 énonce que « Toute personne a le droit de pensée ,de conscience et de religion » . Cet article pointe le caractère inaliénable du droit de liberté de penser. Ainsi, nous avons le droit de penser comme nous le souhaitons, d’avoir des opinions personnelles pouvant être contraires à celles de la majorité et la liberté de pouvoir les exprimer « pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». Cet article pointe également l’idée que chacun a « la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé ».  Spinoza, de son côté,  part du principe qui semble évident que la pensée est du domaine de la conscience intérieure. Cette conscience est ainsi inaccessible aux autres. Nul ne semble donc être en capacité de pouvoir faire en sorte de contrôler notre pensée. Nous pouvons, certes, diriger les paroles et les actes mais pas les esprits. Par exemple, l’Eglise parvint à forcer Galilée à dire que la terre est le centre du monde et qu’elle est immobile. Elle parvint à limiter sa liberté d’expression mais Galilée n’en pensait pas moins. Autrement dit, les êtres humains peuvent penser ce qu’ils veulent sans contrainte malgré le fait que leurs idées peuvent être jugées par les autres.

Aussi, du point de vue du relativisme, que signifie penser ce que l’on veut ? Pour commencer,  le relativisme est une doctrine qui admet que nos valeurs morales, esthétiques dépendent de facteurs historiques, sociaux et n’ont rien d’absolu. Le sens et la valeur des croyances, des coutumes et des comportements humains n’ont pas de références absolues. Il n’y a pas de vérités absolues dans tous les domaines que ce soit (science, culture, morale…) mais seulement des vérités. La recherche du vrai, ainsi que les notions de bien et de mal sont donc liées aux circonstances et n’ont donc rien d’absolu. Ainsi, nous pouvons dire  « à chacun son opinion », « à chacun sa culture », « à chacun sa vérité », ect… Pour illustrer cette idée, je ne dirai pas que le miel est doux mais que le miel est doux pour moi. Le fait de rajouter ces deux derniers mots montre que chacun est libre de penser ce qu’il veut et que chacun peut avoir sa propre opinion, sans mettre ces différences en concurrence.

Nous avons donc vu que la liberté de penser est un droit inaliénable et que personne n’a la capacité de contrôler nos pensées. Par conséquent, chacun serait libre de penser comme bon lui semble. Cependant n’y a-t-il pas certaines limites à notre liberté de penser ?

Nos pensées ne sont-elles pas soumises à certaines contraintes ? Sommes-nous vraiment les maîtres de nos pensées ? Ou bien viennent-elles de l’environnement dans lequel nous nous trouvons ? Ce n’est pas parce que nous avons la possibilité de penser que nous pensons par nous-mêmes. Comme le souligne Descartes, nous avons été enfants avant d’être hommes. Nos jugements ne peuvent donc être ni si purs ni si solides qu’ils l’auraient été si depuis notre naissance nous avions eu l’usage entier de notre raison. Nos premiers jugements sont ainsi des préjugés. Tout ce que l’on est, notre personnalité, c’est-à-dire notre tempérament, nos comportements, nos pensées, sont le fruit d’un conditionnement qui peut, dans un premier temps (durant notre enfance), être dû à la nécessité de l’éducation. Nous sommes le fruit de plusieurs conditionnements, ce qui a pour conséquence que nous ne sommes pas libres d’être celui que nous sommes, de penser comme nous pensons, ect... L’allégorie de la caverne de Platon illustre bien cette idée. Il s’agit d’hommes enchaînés dans une caverne depuis leur naissance : ils sont condamnés à voir défiler des ombres devant le mur qui se trouve face à eux, sans jamais pouvoir détourner la tête (s’ils pouvaient le faire), ils se rendraient compte que derrière, il y a une lumière, un feu, et que devant ce feu, des gens manipulent des marionnettes, afin de leur faire croire que ces ombres sont la réalité. Un prisonnier réussi à se défaire de ses chaînes et à s’extraire : il lutte tant bien que mal pour voir la lumière, il n’en croit pas ses yeux, il a envie de revenir dans la caverne, mais il réussit à s’habituer à la lumière du jour et progressivement, il parcourt une longue ascension qui le mène vers la vérité. Puis une fois arrivé en haut, il doit redescendre en bas, dans la caverne, éclairer les ignorants. Le pauvre, il se fera mettre à mort tellement la vérité est difficile à admettre. Ainsi, Platon veut nous dire que l’humanité est conditionnée, nous avons des opinions, des préjugés, des fausses pensées. Nous croyons savoir, alors que nous sommes trompés en permanence. Par qui ? Les politiques essentiellement (les sophistes), mais aussi la société en général . Nous sommes victimes de notre système, nous sommes véritablement formatés.

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