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Sans Autrui Puis Je être Humain

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Par   •  22 Février 2012  •  1 687 Mots (7 Pages)  •  4 985 Vues

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Kant, dans son Traité de pédagogie, affirme que l’homme est le seul être qui a besoin d'une éducation. En effet, si le petit du cheval sait en une heure se déplacer seul, trouver la mamelle qui va le nourrir, et enfin survivre; en revanche, le petit de l'homme naît insuffisant.Un homme ne développe les facultés caractéristiques de son espèce qu’au contact de ses semblables. L’homme a en effet besoin des autres pour exister comme homme. Toutefois les autres agissent souvent comme des obstacles à la réalisation de soi. L'homme, tout au long de sa vie, est entouré par cette présence, parfois indésirable, parfois inquiétante qu'est autrui, un autre que moi. Si être humain signifie appartenir à l'humanité et être capable de respecter les autres être humain, puis-je l'être sans les autres? Ne faut il pas s'inspirer des autres au contraire pour avoir une personalité distincte ? Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi? Ne faut il pas s'inspirer d'autrui pour justement devenir soi même et pouvoir exister comme tel ? Peut on réellement maintenir notre humanité sans les autres, ou sont-ils indispensables ?

Je suis seul avec moi même et ne peux pas sortir de cette solitude. Tout ce que je peut connaître, c'est cette réalité qui est en moi et qui constitue mon univers personnel. Cet univers est assez riche pour me combler. Autrui, quant à lui, à la pouvoir d'entraver à ma liberté et à mon bonheur. L'idée de l'isolement de la conscience à longtemps persisté. Je ne suis, au fond, assuré que de la propre existence de ma conscience. Tout le reste est plus qu'incertain. La remise en cause de l'existence du monde exterieur permet de bien comprendre la distance qui me separe d'autrui. Qu'est ce qui me prouve, en effet, que je ne suis pas le seul être doté d'une véritable subjectivité, et que les autres ne sont pas tous des automates, ou même des personnages issus de mon imagination, d'un rêve? C'est bien souvent comme un automate, que je traite autrui lorsque je l'instrumentalise à mes propres fins, et que j'en oubli de le traiter comme une fin et non comme un moyen, ou que je le considère comme d'une décence inférieure à la mienne. Dans "Méditations", Descartes ne veut reconnaître comme vrai que ce dont il ne peut absolument pas douter. C'est ainsi qu'il met en cause l'existence du monde exterieur. Manifestemment, la seule chose dont je ne puisse douter c'est que je suis, en tant qu'être pensant. La premiere certitude, la plus claire, est donc la simple conscience que j'ai d'être et de penser. Mais si je suis sûr de mon existence comme être pensant, comment pourrai-je jamais me convaincre de l'existence des autres ? En effet, je n'ai une intuition instantanée que de moi-même, je ne pourrai jamais penser l'autre comme je me pense moi meme : c'est ce qui fonde mon intériorité et celle de l'autre. De surcroît, l'homme est un animal plus individuel que communautaire : sûr de sa propre individualité, il estime ne pas avoir besoin de ses homologues pour conserver celle-ci, pour rester humain. Peut être est-ce par égoïsme, mais tout de même nos relations avec la majorité des personnes que nous croisons se limitent à une certaine indifférence. Comment pourraient-elle entretenir notre humanité ? Il nous est tous arrivé de désirer nous retirer quelque temps, nous isoler de la présence d'autrui, pour "reflechir". Si autrui nous empêche de réfléchir, il est alors plus un obstacle qu'un stimulant à notre humanité ! De plus, autrui ne cesse d'être pour nous un objet d'émotions : de haine, de colère ou de passions comme l'amour. La rencontre avec autrui, même quand elle est heureuse, peut être aliénante. Même dans l'amour on peut ressentir la présence de l'autre comme une dépossession de soi. Autant de sentiments qui nous éloignent de la pure pensée que l'on sait être une caractéristique humaine. A ce titre, l'homme est un perpetuel obstacle pour l'humanité, rester humain malgré autrui est un eternel combat. L'homme nait bon, et c'est la société qui le corrompt, pensait Jean-Jacques Rousseau. C'est l'influence aliénante que la société a, la peur du regard de la société qui corrompt l'homme. Or qu'est ce que la société si ce n'est les autres ? Et qu'est ce que corrompre un homme sinon lui retirer son humanité ? Qui est responsable des crimes, de tout ce que l'on qualifie d'inhumain, d'animal ? Autrui, naturellement. A ce titre, l'homme peut vivre sans autrui, dans le sens où autrui est nuisible à l'homme, l'empeche de s'épanouir, peut blesser sa personnalité et le rendre vulnérable. l'individualité de l'homme dans la société peut ammener à croire, en effet, qu'autrui "déshumanise" l'homme...

Toutefois, c'est le contact avec les autres qui forge ma propre intériorité. Sans eux, je ne pourrais pas penser, parler, prendre conscience de ce que je suis. Dire qu'autrui est responsable du caractère inhumain de l'homme est plutôt une manière de se déculpabiliser de nos vices. De plus, quoi de plus humain

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