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Rhinocéros, Ionesco: Comment est représentée la violence a théâtre

Commentaire de texte : Rhinocéros, Ionesco: Comment est représentée la violence a théâtre. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  1 234 Mots (5 Pages)  •  1 744 Vues

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Séquence 4 : Théâtre et représentation                                                                                                                  Problématique : Comment est représentée la violence au théâtre ?

Lecture analytique : « Rhinocéros » de Ionesco[pic 1]

Commentaire :

Introduction : Œuvre majeure du théâtre de l’Absurde, Rhinocéros met en scène une épidémie de « rhinocérite » qui transforme les humains en rhinocéros. Cet épidémie est une allégorie et symbolise la montée du totalitarisme au XXème siècle. Cet extrait issu du tableau II de l’acte 2 met en scène la métamorphose de Jean, un personnage rigide et moralisateur qui cède pourtant à la maladie.

Problématique : Comment Ionesco parvient à représenter la métamorphose des gens en rhinocéros en    utilisant différents supports de langage ?

Développement :

  1. Une métamorphose fortement théâtralisée
  1. L’utilisation de l’espace scénique
  • Deux espaces différents mentionnés dans le texte : la chambre et la salle de bain.
  • La chambre est un espace ouvert par rapport à la salle de bain qui est simplement suggérée par une porte au fond de la chambre. Cet espace se situe donc en dehors de l’espace scénique : le spectateur n’y a donc pas accès.
  • Utilisation ingénieuse des deux lieux : la salle de bain, en dehors de l’espace scénique, permet à l’acteur de procéder aux différents changements physiques de sa transformation.
  • Chaque réapparition permet au spectateur de constater les différentes étapes de la métamorphose
  • Processus de transformation souligné dans les didascalies : répétition du verbe devenir
  1. Des personnages en mouvement permanent
  • Jean est en va et vient constant entre la chambre et la salle de bain : observable dans les didascalies « il sort dans la salle de bain », « il rentre dans la salle de bain », « Jean fait une apparition », « se précipite à toute vitesse dans la salle de bain »
  • Verbes de mouvements et d’action : « jette », « fait tomber », « fonce », « se précipite », « entre ». Jean ne tient pas en place, il devient violent avec ses gestes.
  • Béranger envisage la fuite : « fais mine de fuir vers la porte de gauche »
  • Déplacements constants et personnages en dehors de l’espace scénique, participent à la montée d’angoisse dans cette scène.
  1. Une transformation physique à portée symbolique
  • Transformation techniquement possible grâce à la salle de bain hors scène
  • Transformation matérialisée par deux éléments physiques : couleur et corne
  • Peau de Jean couleur verte, élément qui peut laisser penser à une maladie « je vais appeler le médecin »
  • Corne symbolise danger de l’animal, symbole d’agressivité et de brutalité : « fonce tête baissée »
  1. Un dialogue impossible
  1. La dislocation du langage
  • Perturbation du comportement et de la parole : plus en plus de difficultés à s’exprimer
  • Utilisation de phrases de plus en plus courtes « j’aime le changement », « je vous entends très bien »
  • Phrases adverbiales et nominales + de nombreuses répétitions : « chaud trop chaud », « les marécages, les marécages »
  • Syntaxe incorrecte : « Démolir tout cela, vêtements ça gratte ça gratte »
  • Paroles ponctuées de barrissements et de bruits signalés par des onomatopées et des didascalies : « brrr, brrr », « soufflant bruyamment » il barrit presque »
  1. L’impossibilité de Jean et Béranger à communiquer
  • Utilisation pronoms personnels montrent des divergences « nous avons une philosophie que les animaux n’ont pas » (Béranger) il désigne les humains en y incluant Jean
  • Discours de Jean en contradiction « démolissons tout cela » (Jean) proposition à Béranger de le rejoindre contre la condition humaine.
  • Par la suite, confrontation « je » et « vous » : « je vous connais trop bien », « je n’ai pas vos préjugés »
  • Utilisation phrases exclamatives et impératives marquant la brutalité de Jean : « Ne prononcez plus ce mot », « ouvrez vos oreilles »
  • Détérioration progressive du langage rend son discours inintelligible pour Béranger qui l’annonce clairement : « Parlez plus distinctement, je ne vous comprends pas, vous articulez mal » ou « Comment ? »
  1. L’impuissance de Béranger
  • Tente d’abord d’opposer son ami à la raison mais ne parvient pas à construire une argumentation solide points de suspension
  • Il ne va pas au bout de ses arguments et idées car interrompu par métamorphose de gens
  • Réponse par l’humour à la gravité de son état « je ne saviez pas que vous étiez poète », vous plaisantez, », « perdez-vous la tête », marque de déni
  1. L’opposition de deux systèmes de valeurs : la civilisation humaine et l’animalité
  1. La perte d’humanité
  • Jean symbole de valeurs propres à l’animal : agressivité, dureté, force, rejet en bloc de la civilisation humaine « démolissons tout cela »
  • Politesse de Béranger s’oppose à la dureté de Jean « mon cher Jean », « je ne peux tout de même pas vous laisser comme ça » vs « vous êtes un vieux sentimental ridicule »
  • Jean perd tout sentiment de pudeur, d’amitié, d’empathie « il fait tomber le pantalon de son pyjama », « je te piétinerai »
  1. Une rhétorique totalitaire
  • Cl de la pensée « réfléchissez », « vous vous rendez compte », philosophie », « pensée profonde », « l’esprit »
  • Jean fait appel à une rhétorique totalitaire et autoritariste : affirmation brutale et figée
  • Refus de Jean de dialoguer et de raisonner, associée à sa brutalité, son agressivité et ses menaces en font l’exemple d’une personne déshumanisée et qui a sombré dans le totalitarisme.                                                                                                                                     Conclusion :  C’est à travers une théâtralité très forte que Ionesco montre le basculement progressif d’un personnage qui passe de l’humain à l’animal. Il commence par voir disparaître ses facultés à communiquer puis perds peu à peu la maîtrise de son corps et de sa propre personnalité pour sombrer dans un système de valeur, qui à l’image du totalitarisme, glorifie la force brute contre la réflexion et l’intelligence.

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