Question transversale sur des extraits de "Antigone" de Anouilh, "Electre" de Giraudoux, "La machine infernale" de Cocteau
Dissertation : Question transversale sur des extraits de "Antigone" de Anouilh, "Electre" de Giraudoux, "La machine infernale" de Cocteau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chloé GERARD • 14 Août 2017 • Dissertation • 897 Mots (4 Pages) • 1 917 Vues
Sujet d’écriture n°10
Les corpus est composé de trois extraits de trois pièces de théâtre. Le texte 1, est extrait de La Machine infernale, de Jean COCTEAU. Le texte 2 est tiré de Electre, de Jean GIRAUDOUX. Le texte 3 provient de Antigone, de Jean ANOUILH. Ces trois auteurs ont repris des tragédies illustres du dramaturge grec Sophocle, au goût du XXe siècle. Et ces extraits parlent du destin tragique des personnages. Comment le destin tragique est représenté dans ces trois extraits au XXe siècle ? Nous allons voir dans cette étude détaillée, les mythes représentés ainsi que la présence du tragique dans ces extraits, et puis la manière dont les auteurs ont remaniés ces tragédies.
Ces trois pièces reprennent des mythes grecs. En effet le texte 1 représente le mythe d’Œdipe, le texte 2 le mythe d’Electre et puis le texte 3 avec le mythe d’Antigone, fille d’Antigone. Ces extraits nous présentent des extraits de tragédie classique, des personnes bien placées dans la société. Qui ne sont ni tout à fait bons, ni tout à fait mauvais, qui commettent, poussés par la fatalité de leur sort ironique, chez Cocteau sort voulu par les dieux, un crime pour lequel il doit être puni et qui le fait passer du bonheur au malheur. Les champs lexicaux du malheur et de la mort soulignent l’impression de fatalité qui ressort de ces mythes : « enivré de malheur », « se pend », « l’anéantissement mathématique d’un mortel » ; « se tuer », « le parricide », « désolation », « abandon », « jamais je n’aurai Electre », « toujours je vivrai seul » ; « la mort », « la trahison », « le désespoir », « du bourreau ». Ce destin qui ne peut que se produire est évoqué par la métaphore filée de « La Machine infernale » « Le piège se ferme. […] remontée à bloc […] le ressort se déroule avec lenteur tout le long d’une vie humaine […] parfaites machines construites par les dieux infernaux pour l’anéantissement mathématique d’un mortel ». Comme pour le Jardinier qui jamais ne pourra vivre avec sa bien-aimée et l’inévitable mort d’Antigone, leur destin tragique « roule tout seul » c’est « bien huilé depuis toujours ». Tous ces extraits sont des tirades prononcées par des personnages extérieurs dans les textes 1 et 3, mais prononcée par un personnage intérieur à l’histoire dans le texte 2. Dans le texte 1, nous avons le personnage « La Voix » qui rappelle le Chœur de la tragédie antique. Comme dans le texte 3, ce Chœur représente la collectivité, il ne fait que réagir aux événements et les commente, il ne fait pas parti de l’action. Tandis que Giraudoux utilise un personnage intérieur à l’histoire bien qu’il n’ait aucun impact sur le déroulement de la pièce « je ne suis plus dans le jeu », l’on pourrait dire qu’il a quand même la même action que le Chœur dans le texte 1 et 3. Ainsi l’aspect tragique de ces extraits, est évoqué par la fatalité du sort des personnages.
Giraudoux, Anouilh et Cocteau modernisent des célèbres mythes grecs. Effectivement, ils nous éloignent de l’univers de la tragédie classique de différentes manières. Notamment par l’ajout de nouveaux personnages, Cocteau ajoute le personnage La Voix qui remplace le Chœur de la tragédie antique. Giraudoux lui fait intervenir un nouveau personnage le Jardinier à qui Electre est promise au début de la pièce. Et la tirade dans le texte d’Anouilh est prononcé par le Chœur qui n’était pas présent dans la tragédie de Sophocle. L’insertion de nouveaux personnages permet aux auteurs d’ajouter de l’humour et de l’ironie à leur pièce. Dans le texte 1, Cocteau présentent les Dieux comme des farceurs « les Dieux s’amusent beaucoup » souligné par l’adverbe « beaucoup ». Il fait aussi référence à « Que la lumière soit, et la lumière fut » avec « Lumière est faite ». Quant à lui, Giraudoux trouve cela ironique que les personnages s’entretuent et se mordent et puis après qu’ils viennent parler d’amour au spectateur « ce serait même disgracieux de voir le parricide s’arrêter, le poignard levé, et vous faire l’éloge de l’amour. Cela paraît artificiel ». Anouilh lui dit « la tragédie. C’est reposant, c’est sûr » car « le ressort est bandé ». Le destin des personnages, le déroulement de la pièce est déjà prévu il n’y a aucune surprises, les personnages connaitront un destin funeste. Les pièces de théâtre tragiques sont habituellement écrites en alexandrins. Ici les trois extraits sont écrits en prose, avec un niveau de langage courant voir même soutenu avec quelques expressions et mots familiers « Œdipe arrive au pied du mur » « remontée à bloc » ; « ce que j’ai d’autre à faire » « moi je ne suis plus dans le jeu » ; « le petit coup de pouce » « plus qu’à » « c’est reposant, c’est sûr ». En conclusion, ces auteurs ont apporté une touche moderne et originale à ces extraits.
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