Questions sur la machine infernale de Cocteau
Étude de cas : Questions sur la machine infernale de Cocteau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rom26 • 12 Avril 2017 • Étude de cas • 726 Mots (3 Pages) • 3 201 Vues
Jean Cocteau a été le premier dramaturge français à reprendre au XXème siècle le mythe antique en commençant par Antigone en 1922, au lendemain de la première guerre mondiale, fidèle en cela à la tradition qui, d’après Simone Fraysse dans son ouvrage, Le mythe d’Antigone, voit « surgir l’éloge [du personnage] chaque fois qu’un conflit grave met la nation en danger. »
- Quel est le lien de cette pièce avec Œdipe Roi de Sophocle?
Cocteau modernise le mythe d’Œdipe en faisant de ce dernier le symbole du paria rejeté de la communauté des hommes, qui accepte ce sort comme une fatalité et même travaille avec masochisme à aggraver son martyre. Cocteau s'est inspiré de la pièce de Sophocle Oedipe roi pour le dernier acte. Le mythe traité est le même, mais Cocteau y a introduit des éléments de surréalisme, de l'ironie et des anachronismes volontaires.
- Que représente la roue de la fortune dans l’antiquité? Comment la retrouve-t-on dans cette pièce?
La roue de la fortune est un concept des mythologies antique et médiévale symbolisant la nature capricieuse du destin. La roue appartient à la déesse Fortune qui la tourne aléatoirement, changeant ainsi la position des Humains qui se trouvent sur la roue, tantôt chanceux, tantôt malchanceux. Omniprésence de la mort. Un point de non-retour annoncé, l’inéluctable suggéré par la négation « ne…plus jamais »
- Quel est le rôle de la voix dans cette pièce?
- Texte qui a la fonction du Prologue, la voix peut être apparentée au rôle du Chœur qui commente l'action dans la tragédie antique, elle résume toute l'action de la pièce, ôte tout "suspense" à la tragédie. Le texte est court et se présente sous la forme d'un résumé implacablement logique.
Ce texte s'adresse au spectateur qui est apostrophé directement à la fin de l'intervention. Le rôle du texte est de présenter l'histoire tel un miroir au spectateur. Fonction cathartique du texte, et sentiments de terreur et de pitié suscités.
- Le texte nous plonge directement dans l'univers de la tragédie, avec un vocabulaire choisi et une construction particulière. Le portrait qui est fait d’œdipe est celui d'un héros tragique.
- Le renouvellement de la tragédie : la voix est enregistrée, intrusion de la technologie, de la modernité, le langage ne correspond pas aux exigences du genre tragique, familiarités, mélange des références littéraires, le rôle des dieux est omniprésent, métaphore du théâtre, enfin Cocteau laisse transparaître ses préoccupations personnelles, importance du mythe d'Oedipe dans sa vie.
- Dans l’acte I, quand trouvons-nous des anachronismes?
- Dans l’acte II, pourquoi s’agit-il d’une farce?
- Dans l’acte III, comment le thème du pouvoir apparaît-il?
Le spectateur assiste ici à un combat pour l'autorité. Si la position d'Œdipe est hiérarchiquement supérieure à celle de Tirésias, qui s'adresse à lui en utilisant son titre royal « Monseigneur », les deux se défient, Œdipe n'ayant donc pas l'autorité naturelle pour être un maître incontesté. Ils défient leur autorité mutuelle, paraphrasant pour ne pas se soumettre à l'autre.
L'un comme l'autre invoquent leur propre pouvoir, avant de proférer une menace. Œdipe tente de soumettre le vieillard, mais l'autre esquive avec une humilité feinte, invoquant la puissance suprême. Les egos se heurtent, ils essaient de se remettre à leur place
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