Question de corpus: Quel regard les auteurs de ces textes portent-ils sur l'autre et sur eux-mêmes?

Question : Quel regard les auteurs de ces textes portent-ils sur l'autre et sur eux-mêmes?

Réponse :

Ce corpus nous présente 3 corpus portant sur la question de l'altérité. Le conte philosophique de Diderot, Supplément au voyage de Bougainville de 1796 venant rajouter des précisions fictives à la relation de voyage de Louis Antoine de Bougainville. Puis l'essai et carnet de voyage de 1975 de Jacques Lacarrière. Et enfin l'essai moral et philosophique du voyageur Victor Segalen, Essai sur l'exotisme de 1978. Il s'agira donc ici, d'analyser la critique que les auteurs portent sur eux-mêmes et sur leurs sociétés par la découverte de l'autre.

On distinguera deux groupes: les textes A et C qui vont viser à dénoncer et critiquer, tandis que le texte B va plutôt se pencher sur l'éclairage et la découverte de soi-même que va apporter l'altérité.

Afin de critiquer la vision portée sur autrui, les textes A et C ont tous deux leurs méthodes; le texte A lui, est un récit fictif qui va essentiellement appuyer sur l'indépendance des tahitiens: “Je le tends moi seul”; “je laboure la terre”. L'auteur utilise le point de vue du tahitien pour appuyer sur le fait que même si ils ne vivent pas comme l'explorateur (l'européen) cela ne les empêche pas de vivre pleinement sans être inférieurs.

Le texte C lui aussi, va critiquer en rejetant la définition habituelle de l'exotisme: “Jeter par-dessus bord (…) ce mot d'exotisme”, en effet l'écrivain cherche à montrer que le sens du différent ne nous sera jamais entièrement connu, et tant mieux. Il critique donc la façon que les Européens ont de vouloir avoir cette compréhension parfaite d'autrui. Dans la critique, il est toujours important de changer son propre avis et point de vue, pour pouvoir le comparer à celui de son propre peuple (les européens ici) et donc permettre une évolution des esprits.

En revanche, le texte B, pris dans la relation de voyage de Jacques La carrière va nous parler de la beauté que l'altérité apporte à soi même, qui que l'on puisse être. En effet le locuteur traduit son arrivée dans un nouveau pays par l'hospitalité qui lui est apporté : « l'hospitalité rituelle (…) l'hospitalité réelle »; il revient sur les traits les plus basiques de l'homme, tel que le physique et le comportement à l'égard du nouveau. En reprenant cela, il affirme que pour être un 'hôte' respectable, il faut légèrement effacer ses moeurs: “vous devez oublier vos propres attitudes”, tout enrichissant celles des autres : “ de rester un visiteur français (…) avec tout ce que vous pouvez apporter”. L'écrivain fait alors paraître le voyageur comme un enfant qui redécouvre tout, et affirme qu'il faut alors “recommencer sa naissance”.

Ce corpus de trois textes nous montre bien tous les aspects de la remise en question et des bienfaits de l'altérité, que cela soit par une critique de soi-même, de son pays ou une redécouverte de soi. Toutes sortes de critiques s'ouvrent alors à nous, comme le faisait Maupassant dans De La Vanité dénonçant le regard des français sur celui d'autrui.

Travail d'écriture

1. Dissertation

Citation : Lévi-Strauss écrit dans l'incipit de Tristes Tropiques : « Pour l'ethnologue, le voyage n'est pas un but : c'est un moyen, un moyen indispensable, et ce qui compte, ce n'est pas du tout le côté touristique mais ce que nous rapportons de connaissances et d'informations ».

Question : Vous réfléchirez à cette déclaration de Lévi-Strauss en vous demandant quel éclairage sur le monde et sur soi-même apporte le voyage, qu'il soit vécu ou qu'on en lise le récit.

Le voyage a toujours été la source la plus importante de connaissances pour l'homme qui lui, a naturellement la curiosité qui l'appelle à voyager et découvrir. Cependant il y a plusieurs aspects du voyage, certains participant au progrès cela nous amenant à citer l'incipit de Tristes Tropiques de l''ethnologue et anthropologue Levi-Strauss :  « Pour l'ethnologue, le voyage n'est pas un but : c'est un moyen, un moyen indispensable, et ce qui compte, ce n'est pas du tout le côté touristique mais ce que nous rapportons de connaissances et d'informations ». Cela nous avance à essayer de comprendre ce que le voyage apporte sur échelle personnelle et plus générale, qu'il soit lu ou vécu. Voilà pourquoi nous nous interrogerons sur ce qui différencie le côté touristique, du côté éducatif du voyage. Puis enfin nous nous pencherons sur la participation du voyage dans le progrès.

Le tourisme a toujours fait parti du voyage. On voyage pour se détendre, oublier, s'éloigner de nos quotidiens.

Cependant, le divertissement qu'offre le voyage, peut aussi masquer les aspects plus purs de celui-ci. En effet, le voyage est souvent vu comme un moyen de relaxation, et de fugue. On utilise, de nos jours, le voyage comme une récompense qui ne nous apportera que du plaisir et du repos. Le voyage n'est plus vu comme une découverte spirituelle et intellectuelle, ce qui lui retire son côté d'aventure comme le dit très bien le romancier Théophile Gautier dans son livre Voyage en Espagne « Un des grands malheurs de la vie moderne, c'est le manque d'imprévu, l'absence d'aventure » Cet aspect du voyage, a un côté très égocentrique pour le voyageur.

Cet aspect amène à une découverte principalement visuelle.

Aussi, les voyageurs vont chercher des paysages contraires à leurs chez-soi, ils vont essayer de se perdre et de trouver des endroits, des contrées qui vont plaire énormément à leurs yeux, car si différentes. Cependant elles ne seront présentes que durant le cours instant du voyage, il n'y aura que seules conséquences, des rêveries, et des souvenirs. Les voyageurs ne feront pas l'effort de se changer eux mêmes comme le dit bien Sénèque : "A quoi sert de voyager si tu t'emmènes avec toi ? C'est d’âme qu'il faut changer, non de climat.".

Voilà pourquoi, d'après levi-strauss le voyage dit divertissant reste inutile. On comprend

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