Querelle des Anciens et des Modernes
Cours : Querelle des Anciens et des Modernes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar satine2003 • 16 Octobre 2019 • Cours • 1 036 Mots (5 Pages) • 1 016 Vues
La « Querelle des Anciens et des Modernes » témoigne conjointement par son intensité, son enjeu, son extension géographique, de l’émergence de l’esprit moderne, de la naissance et des prémices de l’horizon intellectuel collectif du siècle des Lumières et des révolutions. La Querelle s’exprime par la confrontation des idées littéraires et se base sur la question du progrès.
I. Date et définitions
En France, la Querelle des Anciens et des Modernes s’étend de 1687 à 1694, puis est réactivée entre 1713 à 1715. D’un côté, les Anciens sont des personnages, des écrivains de l’antiquité gréco-romaine et de l’autre côté les Modernes sont des écrivains contemporains au XVIIe siècle. Ils sont opposés moralement et intellectuellement aux Anciens. La querelle correspond à une lutte d’idée.
II. Les prémices de la Querelle
C’est en 1687 que débute la Querelle des Anciens et des Modernes. En effet, la lecture du poème « Le siècle de Louis le Grand » par Charles Perrault à l’Académie française où il affirme que les auteurs contemporains sont supérieurs à ceux de l’Antiquité gréco-latine suscite des controverses et des querelles exacerbées.
L’essentiel est résumé dès le titre, les quarante-ans de règne de Louis XIV reçoivent le nom de « siècle », l’éclat du monarque le rendant égal à Alexandre et à Auguste comme le décrit l’extrait ci-dessous.
« La belle antiquité fut toujours vénérable ;
Mais je ne crus jamais qu’elle fut adorable,
Je vois les Anciens plier les genoux,
Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous ;
Et l’on peut comparer sans crainte d’être injuste,
Le siècle de Louis au beau siècle d’Auguste »
Perrault, « Le siècle de Louis le Grand », 27 janvier 1687.
III. Les fondements de la Querelle
Cette lutte d’idée désigne la polémique littéraire sur les mérites respectifs des auteurs de l’Antiquité et les auteurs du siècle du Roi Soleil. En effet, les Anciens accordent aux auteurs de l’Antiquité, une perfection artistique inégalable, ils doivent donc être imités. Ainsi, les auteurs classiques ont la volonté de tendre vers la perfection et la préciosité, comme Boileau l’écrit « ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement », Art poétique, 1674. En revanche, les Modernes pensent que les œuvres de l’Antiquité peuvent être dépassées par des formes artistiques nouvelles. Ils s’appuient sur le présent et veulent innover. Les Modernes conçoivent et s’accordent sur le fait que les Anciens ne sont pas inégalables et que l’innovation sera le moteur de ce dépassement littéraire.
IV. Les Anciens
Les principaux représentants sont La Fontaine, La Bruyère, Molière, Racine, Pascal, Bossuet, et Boileau en tant que porte-parole.
Œuvres :
• La Bruyère : Les Caractères (1ère partie) (1688).
• La Fontaine : Épitre à Huet (1687), Fables, 1668.
Dans la première partie de Les Caractères, publiée en 1668, La Bruyère s’inspire d’un auteur de l’Antiquité : Théophraste. De ce fait, il se présente dans la continuité d’un Ancien pour asseoir sa légitimité et répondre à l’idéal
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