Quelles réflexions sur la condition humaine le livre Une vie de Simone Veil soulève-t-il?

Quelles réflexions sur la condition humaine le livre Une vie de Simone Veil soulève-t-il?

Louisa Hailey

En 1637, le philosophe René Descartes prononce sa célèbre phrase: “Je pense, donc je suis”. Cette phrase démontre sa conviction que la pensée définit la condition humaine et permet d’affirmer la vérité. C’est cette vérité que cherche à exprimer Simone Veil au cours de son autobiographie Une vie. La condition humaine est l’ensemble des caractéristiques et événements qui composent l’essentiel de l’existence humaine, tels les émotions et la mort. Quelles idées Veil a-t-elle à propos de notre destinée? Cette réflexion sera rédigée en cinq paragraphes, traitant de la chance, le conflit, la déshumanisation, le travail et la mémoire.

Dans le jeu de la vie, la chance a un rôle qui joue indubitablement sur la condition humaine. Dès sa naissance, Simone Veil est confrontée à des facteurs hors de son contrôle: c’est une femme, et elle est Juive, ce qu’elle présente comme un ‘défaut’. Le destin la condamne, et elle est déportée à Auschwitz à seize ans, mais c’est aussi la chance qui la sauve: une kapo la sélectionne pour sa beauté et l’envoie avec sa famille à un camp moins dur, ce qui permet sa survie. Malgré le fait que les Nazis ‘ne laissent rien au hasard’, elle défie son sort et parvient à rester vivante et fidèle à elle-même et à sa famille. C’est une leçon fondamentale: nous ne pouvons pas maîtriser la loterie du destin, mais nous pouvons adapter notre réaction à celle-ci, et garder notre intégrité.

‘Mes combats, je les avais toujours choisis’, affirme Veil dans le huitième chapitre. Quelle contradiction! Elle n’a jamais choisi sa guerre, mais tout simplement de se battre. Le conflit est un thème important dans le livre, et l'expérience de la guerre et des camps façonne la personnalité de la narratrice. En effet, la première ligne du chapitre intitulé ‘Revivre’ est ‘La guerre était finie’. La paix est fondamentale pour l’auteure afin de s’epanouir. Elle a un caractère obstiné, et se rebelle continuellement contre les injustices, notamment par le biais de la politique. Combattre pour une idée donne à sa vie un sens, et elle défend inlassablement ses convictions, nous montrant que l’existence humaine est un combat contre l’invasion de l’ignorance, de la peur et de la mort.

Après son tatouage en arrivant à Auschwitz, Veil confie à une amie ‘Nous ne sommes plus des personnes humaines, seulement du bétail’. Paradoxalement, l’humiliante déshumanisation des Juifs par les Nazis ne fait qu’accentuer l'humanité des Français: au lieu d’accepter leur sort, ‘des lumières par milliers refusent de s'éteindre’: certains résistent. En tentant de réduire ces êtres, les Nazis n’ont fait que révéler leur grandeur, que Veil commémore avec une plaque au Panthéon. Un des épisodes les plus touchants est lorsqu’à Auschwitz, l’auteure et ses amies s’aspergent de parfum qu’elles ne veulent pas se faire prendre, leur ‘dernier geste d’adolescentes coquettes’. Leur rayon de joie sur un fond désastreux témoigne de la nécessité de l’amour et de la joie pour vivre. L'émotion est un élément clé de la condition humaine, et sans elle, c’est impossible de se sentir vivre.

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