Préface Lucrèce Borgia

Préface de Lucrèce Borgia

Cette pièce de théâtre vaut la peine d’être lue.

Dans son œuvre, Victor Hugo présente plusieurs personnalités antonyme dans une même personnage. C’est bien ce qui rend la pièce aussi intéressante et ce qui attire depuis de longues décennies les lecteurs passionnés de drame romantique. Lucrèce Borgia marque un intérêt pour les différents registres littéraires employés. Tout d’abord le registre tragique utilisé par Lucrèce au même titre que le personnage de Phèdre de Racine. Cela montre la prédestination de certains personnages. Le registre dramatique est aussi présent lors des coups de théâtre qui se succèdent et se multiplient notamment dans le troisième acte, scène deux, ligne 325 : “Il en faut un sixième, Madame !”. Les sentiments et les émotions sont le cœur de la pièce, ainsi le registre pathétique est présent tout au long de l’œuvre. De surcroît, les retournements de situations souvent promptement nous portent un intérêt particulier, ils ajoutent du suspens dans l’histoire avec notamment des jeux de hasard qui décidèrent la suite de la pièce. C’est le cas pour Gennaro qui est dans cette situation à la scène 4 de la deuxième partie de l’acte premier car Rustighello joue “à croix ou pile à qui de nous [eux] deux aura l’homme” ligne 288.

Lucrèce Borgia, une pièce débordant de rebondissements et de contradictions au sein des personnages.

Lucrèce Borgia a été écrit en 1833 par Victor Hugo qui a mis seulement onze jours à rédiger la pièce. À cette époque, les écrivains classiques n’acceptaient pas le nouveau genre, le drame romantique. Il a été introduit par V. Hugo dans la préface de Cromwell en 1827. Ce drame romantique a été pour son époque une révolution dans la mesure où plusieurs des précédentes œuvres de V. Hugo ont été censurés car ils ne respectaient pas les règles du classicisme. Lucrèce Borgia est pour Victor Hugo un moyen de critiquer la monarchie de Juillet de Louis-Philippe. L’auteur pense que c’est un roi bourgeois, qu’il manœuvre dans l’ombre pour placer ses hommes et qu’il a oublié son peuple. Dans la pièce, Lucrèce veut à tout prix avoir son fils auprès d’elle. Pour cela elle ira même jusqu’à user des plus odieuses actions tel l’homicide volontaire. Gennaro voudrait pourtant retrouver sa mère mais ne sait pas que c’est Lucrèce et la déteste du plus profond de son âme. Lucrèce, personnage éponyme de la pièce, a deux faces. D’une part, c'est une femme tyrannique et une manipulatrice déjà avec sa réputation bien décrite dès le premier acte et puis ses vengeances sanguinaires. Cela se distingue assez nettement à l’acte trois, scène deux, ligne 288 lorsqu’elle annonce “il n’y en a pas un de vous qui ait encore une heure à vivre”. Ce personnage est détesté de tous, dans l’histoire de V. Hugo elle aurait même eu des liaisons incestueuses avec plusieurs personnes. Lucrèce est au cœur des intrigues, c’est elle qui déclenche la jalousie de son mari lors de la première rencontre avec Gennaro ou même car ce dernier a déchiré la bannière des Borgia par son mécontentement envers sa propre

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