Morts de Quatre-vingt-douze, Les Cahiers de Douai, Rimbaud

Morts de Quatre-vingt-douze

Arthur Rimbaud - Extrait "Les Cahiers de Douai"

Ce poème, à travers ce sonnet classique découpé en alexandrins, rend hommage à tous ces morts de la révolution épris de liberté et remplis d’un idéal. Dès la première strophe, Rimbaud insiste sur leur soif « fort de la liberté ».

Avec éloquence, il oppose l’héroïsme des révolutionnaires au sort « banal » du reste de la population. On retrouve en effet dans les onze premiers vers un « Vous » glorifié (« Vous dont les cœurs sautaient d'amour”, « Vous dont le sang lavait toute grandeur salie”,,…). Alors qu’au dernier tercet, il « Nous » présente de façon médiocre « Nous, courbés sous les rois comme sous une trique ».

Rimbaud, en personnifiant la mort (« la Mort »… « notre Amante ») et en interpellant régulièrement toutes les ayant perdu la vie, arrive à leur redonner vie.

Il fait ressortir la grandeur des soldats en utilisant une série d’antithèses, en utilisant un S respectueux lorsqu’il les interpelle « Ô Soldats ». Il les élèvera même au rang de divinité « Ô million de Christs ».

De façon assez surprenante, il termine ce poème en interpellant les héros de ce récit pour leur exprimer toute la gratitude de la population « Messieurs de Cassagnac nous reparlent de vous ! » et pour dire qu’on ne les oublie pas.

On est en droit de se demander si la liberté célébrée par Rimbaud dans ce poème n’est pas un avant goût de son propre besoin de liberté par rapport à sa famille. Cette notion est, aux yeux de Rimbaud, quelque chose d’indispensable, de fondamental, dans le travail du poète.

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