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Maryse Condé, Moi Tituba sorcière. La pendaison de la mère de Tituba

Commentaire de texte : Maryse Condé, Moi Tituba sorcière. La pendaison de la mère de Tituba. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  2 529 Mots (11 Pages)  •  6 636 Vues

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Maryse Condé, Moi, Tituba sorcière…, la pendaison de la mère de Tituba

Introduction : Maryse Condé est née en 1937 en Guadeloupe => journaliste, professeur de littérature, écrivain qui a reçu de nombreux prix.

Moi, Tituba sorcière…noire de Salem est paru en 1986. Dans ce roman, Maryse Condé donne la parole à Tituba, un personnage historique ayant réellement existé et ayant joué un rôle important dans l’affaire des sorcières de Salem au XVIIème siècle, mais sur laquelle nous n’avons que peu d’informations. Elle a ainsi utilisé le personnage en comblant les manques de manière fictive et en modifiant certains éléments de manière à apporter plus de poids à son argumentation.

Elle retrace la vie de Tituba à travers sa condition d’esclave et dénonce l’absurdité du procès des sorcières de Salem qui s’est fin XVIIème. Elle dénonce également les conditions de vie des esclaves noirs. Mais la véritable Tituba était une Amérindienne. M Condé reprend la trame de son parcours = elle a bien été esclave d’un révérend et fut l’une des 1ères accusées dans l’affaire des sorcières de Salem.

L’extrait soumis à notre étude se situe vers le début du roman, lors de l’enfance de Tituba, celle-ci est la fille d’Abena, une esclave noire, et est née d’un viol d’un marin anglais sur sa mère, à bord d’un vaisseau négrier. Tituba raconte dans ce passage la pendaison de sa mère à laquelle elle a assisté, cette-dernière a été « punie » pour avoir voulu se défendre contre le maître de la plantation dans laquelle elle travaillait qui a tenté de la violer.

Problématique : En quoi le regard de la petite fille apporte-t-il plus de poids à l’argumentation mise en place ?

De quelle manière l’esclavage est-il dénoncé dans ce passage ?

Plan :

I/ Les stratégies argumentatives

II/ La violence du passage

III/ Un texte révélateur de la condition des esclaves

I/ Les stratégies argumentatives

L’auteur utilise des stratégies argumentatives pour convaincre.

A/ Une argumentation indirecte

Histoire inspirée de faits réels MAIS récit fictif => prétexte pour l’auteur qui se sert de l’histoire de Tituba pour revenir sur l’histoire des esclaves noirs et notamment sur le traitement des femmes en particulier => être une femme esclave = condition la plus rude surtout au moment du procès des sorcières de Salem.

Elle dénonce l’esclavage et les atrocités commises à travers les personnages de son histoire : DONC argumentation indirecte. De plus les dénonciations sont implicites et se construisent au fil des réflexions de Tituba, témoin de cette période de l’histoire.

B/ L’énonciation

Focalisation interne : le lecteur suit le regard et les sentiments de la petite fille, ce qui favorise l’identification « ma mère », « je vis » (l. 1 et 2) : première personne du singulier qui nous plonge dans la réalité de l’action.

Ton employé assez neutre au premier abord = Tituba délivre des faits sans rajouter d’aspect sentimental, même les sentiments ressentis sont mentionnés comme des conséquences sans s’appesantir sur le sujet => cela rend la dénonciation encore plus forte car Tituba ne se plaint pas réellement => les atrocités sont habituelles pour les esclaves qui doivent ravaler leurs ressentiments. Ainsi, les phrases qui dénoncent sont implicites mais ont plus d’impact sur le lecteur : « Elle avait commis le crime pour lequel il n’est pas de pardon » (hyperbole + ironie) … n’était parvenue qu’à lui entailler l’épaule » l. 3 - 5 : négation restrictive qui minimise l’acte ; Tituba regrette que sa mère ne l’ait pas tué. Le lecteur suit alors le regard de la petite fille doublé des analyses rétrospectives de la femme adulte qui amènent des critiques et des axes de réflexion remettant en cause le système.

C/ La persuasion

Le récit cherche à susciter différents sentiments chez le lecteur =>

- La situation de la petite peut susciter pitié, compassion => enfant de 7 ans « à sept ans à peine » : âge normalement associé à l’innocence et à l’insouciance. OR elle est confrontée à la dureté de la vie très jeune ; voit sa mère mourir de manière injuste devant ses yeux.

« Moi, réfugiée entre les jupes d’une femme » l. 9 => substitut de sa mère qui n’est plus là, enfant qui cherche une protection maternelle.

« Darnell me chassa de la plantation » l. 18 : livrée à elle-même après la mort de sa mère => « J’aurais pu mourir ».

L’anaphore « on pendit ma mère » : montre le traumatisme de l’enfant et invite le lecteur à ressentir la même chose.

Anaphore : figure de style qui consiste à commencer des vers, des phrases ou des ensembles de phrases ou de vers par le même mot ou la même phrase.

- La situation peut susciter un sentiment de révolte et d’indignation / à la condition des esclaves + sentiment d’injustice car légitime défense pour la mère.

- La situation peut susciter un sentiment de dégoût / détails de la pendaison.

Ainsi, on passe par les sentiments du lecteur pour le faire adhérer à la thèse d’ensemble (dénonciation de l’esclavage).

Transition : Pour rallier lecteur à sa cause, l’auteur fait une description violente de la scène qui peut choquer le lecteur et qui évoque une réalité crue.

II/ La violence du passage

Les observations de la fillette mentionnent détails physiques de la mort de sa mère mais également répercussions psychologiques de l’événement chez elle.

A/ La violence physique

Champ lexical de la violence : « frappé », « tué », « pendit », « nuque brisée », « avalant sa langue », « mort », « mourir suppliciés »…

Violence de la pendaison évoquée de manière crue : sorte de distance entre la fillette et la vision du corps de sa mère comme si réduite à la vision d’un corps sujet aux lois de la réalité physique de la mort. « On pendit ma mère » (X3), « Je vis son corps tournoyer» l. 2, « Quand son

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