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Louise Labé, sonnet 14

Commentaire de texte : Louise Labé, sonnet 14. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  1 577 Mots (7 Pages)  •  7 440 Vues

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Sonnet 14, Louise Labé

Louise Labé est une poétesse française du XVIe siècel qui est née en 1524 et morte en 1556. Elle était une littéraire active dans la période de la Renaissance. Même si l’on connaît bien peu de choses de la vie de Louise Labé, on perçoit son sentiment violent de l’amour à travers les sonnets. On sait que Louise Labé a découvert son amour pour la littérature grâce à son mari sans qui elle ne pouvait pas créer la bibliothèque. A l’instar des œuvres poétiques de ses contemporains, comme Joachim du Bellay (1522-1560) ou Pierre de Ronsard (1524-1585), la poésie de Louise Labé (1524-1566) a été notamment marquée par l’influence du Pétrarquisme. Dans l’œuvre intitulée Canzoniere le poète chante sa passion absolue pour Laure, l’amant de sa vie, dont la mort prématurée va le bouleverser. Ce recueil évoque l’image de la femme aimée, la fragilité de l’homme, le respect de la foi chrétienne et ses contraintes sur la vie terrestre. Ce recueil a eu une influence phénoménale sur la poésie européenne des siècles suivants, que ce soit dans le choix des formes poétiques(en particulier le sonnet) et les thèmes évoqués(en particulier l’amour). On retrouve ainsi dans la poésie de Louise Labé cette idée entre l’amour physique et l’amour mentale à cause de souffrances et de joies. D’ailleurs, ce sont les passions amoureuses vécues avec plusieurs hommes appartenant à l’élite culturelle lyonnaise qui lui servent en grande partie d’inspiration pour sa création poétique. Donc les sonnets de Louise Labé se caractérisent par leur spontanéité et la sincérité des sentiments amoureux. Le sonnet XIV est un des exemples. Il associe la perte d’amour à la mort et représente un mélange de sentiments contradictoires, entre souffrance et bonheur, douleur et plaisir, délice et désillusion. Mais dans quelle mesure cette contradiction est ancrée dans ce sonnet lyrique et isométrique ? Dans l’explication qui suit, nous allons analyser le Sonnet XIV. [je lis le texte]

  On va d’abord analyser la structure du poème.

  1. La Versification du poème et la syntaxe

Le poème est un sonnet lyrique en décasyllabes. Il se compose de deux quatrains et de deux tercets. Les rimes des deux quatrains sont disposées sur le modèle ABBA : il s’agit donc de rimes embrassées. La disposition des rimes des deux dernières strophes est « CCD EDE ». Donc c’est un sonnet typiquement français. En ce qui concerne les rimes, la majorité d’entre elles sont des rimes riches : « épandre – entendre » et « mourir – tarir » sont isométriques au niveau syllabique alors que « tendre – comprendre », « chanter – contenter » et « séjour – jour » contiennent un nombre de syllabes différent. Les deux rimes restantes, soit « regretter – résister » et « impuissante – amante » sont suffisantes. Tous ces mots sont dans la même catégorie grammaticale : verbe ou adjectif. Le poème ne comporte pas de rimes pauvres.

Dans ce sonnet, la poétesse s’adresse à l’homme qu’elle aime. Ce qui est particulier, c’est qu’elle ne nous donne aucune description physique ou morale. Avec 3 présences de la deuxième personne, nous pouvons tout de même percevoir l’importance que cet homme représente aux yeux de la poétesse(v.2 « avec toi », v.6 « tes grâces » et v.8 « toi comprendre ») : il s’agit d’un amour exclusif, mis en accent notamment dans le vers 8 qui sousentend que l’amant occupe la place de tous les désirs de cette femme. Si l’apparition de la deuxième personne reste plutôt rare, le « je » lyrique est, lui, omniprésent(v.9 « Je ne souhaite » et v.10 « je sentirai ») et (v.1 et 10 « mes yeux », v.4 et 11 « ma voix », v.5 et 11 « ma main », v.14 « mon plus clair jour »): il apparaît soit en tant que sujet des verbes, soit sous forme de déterminants possessifs. Au niveau de syntaxe, en effet, la phrase est très longue : la première phrase s’étale sur neuf vers et couvre ainsi les deux quatrains et le premier vers du premier tercet. C’est un peu déséquilibré. Elle est constituée de quatre propositions subordonnées circonstancielles de temps introduites par la conjonction « tant que » avec la conjonction de coordination « et » et d’une proposition principale très courte, qui ne vient qu’au vers 9. Dans cette première partie, la poétesse exprime son envie de vivre. Néanmoins cette envie dépend de l’amour de l’autre. Le vers 10 introduit une autre proposition subordonnée circonstancielle de temps avec « quand », développée par une participe présent à sens de cause (« ne pouvant plus »). Donc La proposition principale qui clôture le sonnet au dernier vers nous apporte un sens : lorsque l’amour n’existe plus , la poétesse renoncera à la vie, elle préférera mourir. Donc la syntaxe de ce poème est très complexe.

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